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Comment définir un être vivant ?

Publié le 31/01/2004

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En de pareilles circonstances, les Loups les plus vites et les plus agiles auront plus de chance que les autres de pouvoir vivre. Ils seront ainsi protégés, élus, pourvu toutefois qu'avec leur agilité nouvellement acquise ils conservent assez de force pour terrasser leur proie et s'en rendre maîtres, à cette époque de l'année ou à toute autre, lorsqu'ils seront mis en demeure de se nourrir d'autres animaux. Nous n'avons pas plus de raisons pour douter de ce résultat que de celui que nous obtenons nous-mêmes sur nos Lévriers, dont nous accroissons la légèreté par une soigneuse sélection méthodique ou par une sélection inconsciente, provenant de ce que chacun s'efforce de posséder les meilleurs Chiens sans avoir aucune intention de modifier la race.Sans même supposer aucun changement dans les nombres proportionnels des animaux dont notre Loup fait sa proie, un louveteau peut naître avec une tendance innée à poursuivre de préférence certaines espèces. Une telle supposition n'a rien d'improbable, car on observe fréquemment de grandes différences dans les tendances innées de nos animaux domestiques : certains Chats, par exemple, s'adonnent à la chasse des rats, d'autres à celle des souris. D'après M. Saint-John, il en est qui rapportent au logis du gibier ailé, d'autres des Lièvres ou des Lapins, d'autres chassent au marais, et, presque chaque nuit, attrapent des Bécasses ou des Bécassines. On sait enfin que la tendance à chasser les Rats plutôt que les Souris est héréditaire. Si donc quelque légère modification d'habitudes innées ou de structures est individuellement avantageuse à quelque Loup, il aura chance de survivre et de laisser une nombreuse postérité. Quelques-uns de ses descendants hériteront probablement des mêmes habitudes ou de la même conformation, et par l'action répétée de ce procédé naturel une nouvelle variété peut se former et supplanter l'espèce mère ou coexister avec elle.

« En se précisant comme expérimentale, la science suppose que tout objet qu'elle entreprend de connaître estcompatible avec l'expérimentation.

Celle-ci exige que le phénomène à étudier soit clairement isolable, mais aussi qu'ilsoit artificiellement (en laboratoire) reconstituable, pour que l'on puisse comparer ce qu'il devient lorsqu'on intervientsur sa cause supposée et le phénomène naturel.

Cf les moments de l'expérience tels que les résume Claude Bernard (précisément un biologiste). [B.

Les difficultés de l'expérimentation en biologie]Cf.

Canguilhem : elles viennent de la spécificité, qui désigne le fait que l'expérience faite sur uneespèce n'est pas généralisable à une autre sans de grandes précautions ; de l'individualisation des phénomènes, qui, même lorsqu'on expérimente sur des organismes animaux théoriquement semblables, risqued'aboutir à des artefacts ; de la totalité qui caractérise l'organisme comme intégrant toutes ses fonctions : on n'estjamais sûr, en isolant un phénomène, de ne pas modifier les autres ; de l'irréversibilité de la vie, qui fait que ce quel'on « découvre » peut ne concerner qu'un moment du développement de l'organisme (cf.

Claude Bernard : aucunanimal n'est comparable à lui-même selon les moments où on l'examine). [C.

La réduction au physico-chimique]En étudiant le vivant d'un point de vue expérimental, on ne peut y rencontrer qu'un déterminisme physico-chimique :on n'agit en effet que sur la matière des corps.

En affirmant qu'un phénomène vital obéit, comme tout autrephénomène de la nature, à un déterminisme strict (affirmation qui conditionne le caractère scientifique de labiologie), on est obligé de concevoir ce déterminisme comme rigoureusement physico-chimique.Dès lors, on semble bien échouer à connaître le vivant en lui-même, dans ce qu'il a de particulier relativement àl'univers physico-chimique.

Par définition, ce qui caractérise le vivant, c'est qu'il manifeste la vie, mais l'origine decelle-ci demeure hors de portée de l'expérience.

Évoquer une « force vitale » renvoie, comme le soulignait ClaudeBernard, au « monde métaphysique » (de même que l'idée d'une force physique à l'oeuvre dans les phénomènesphysiques) : sans doute est-ce une « nécessité de l'esprit », mais elle demeure extérieure à l'attitude scientifique. La connaissance du vivant Introduction La biologie est la science des phénomènes de la vie.

La biologie comprend l'ensemble des sciences de la vie, soit dupoint de vue de leur objet (botanique et zoologie), soit du point de vue des formes et des rapports entre lesorganes (l'anatomie), des fonctions (la physiologie), des gènes et de l'hérédité (la génétique), de l'évolution desespèces (théories de l'évolution).

La connaissance des êtres vivants ne reçut le nom de biologie qu'au début du XIXième avec Lamarck.

Ce n'est qu'à la fin du XVIII ième que cette connaissance connut un essor considérable enraison de l'introduction de la méthode expérimentale.

Elle devient alors une science au sens étroit du terme c'est àdire une science expérimentale.Cependant l'introduction de la méthode utilisée dans les sciences de la matière ne va pas sans poser des difficultésdans la mesure où l'objet à connaître, le vivant, est un être vivant qui, en raison de ses caractéristiques, résiste àl'observation et l'expérimentation.

Comme nous le verrons par la suite, ces difficultés ont pour origine le fait quel'être vivant est un organisme.

Se pose alors un certain nombre de problèmes :L'organisme forme un tout dont les parties semblent subordonnées à une fin : la vie.

Est-il dans ce cas possible deconnaître le vivant à partir de l'application du seul déterminisme mécaniste ne cherchant que les causes efficientes? Ne faut-il pas réintroduire le principe de finalité que les sciences exactes avaient réussi à exclure, cette exclusionétant constitutive de leur scientificité ? La biologie est-elle encore une science si elle est la seule science à recouriraux causes finales ?Ces difficultés que rencontre la connaissance du vivant dans l'application de la méthode expérimentale n'indiquent-elles pas qu'il existe deux ordres hétérogènes de la nature, celui de la vie et celui de la matière ? En d'autrestermes, la vie est-elle réductible aux processus physico-chimiques de la matière ?Ainsi la connaissance scientifique du vivant rencontre des difficultés qui relancent le questionnement métaphysique.Qu'est-ce que la vie ? La vie est-elle ontologiquement distincte de la matière ? Quel est la part du hasard et de lanécessité ? La vie obéit-elle à une fin? I.

Qu'est-ce qu'un être vivant ? L'être vivant est un organisme.

Il n'est pas constitué d'une juxtaposition de parties ajoutées les unes aux autres.Ces parties forment un tout car elles sont interdépendantes (le fonctionnement d'une partie est tributaire de celuides autres) et paraissent toutes participer à une fin commune : le maintien de l'être vivant en vie.

Parce qu'il est unorganisme, l'être vivant est un organisme.

Tout être vivant est un individu au sens où il forme une unité distincte,ne ressemblant exactement à aucune autre, qui ne peut être divisée sans être détruite.

Leibniz au XVII ième avaiténoncé l'existence d'un principe, nommé principe des indiscernables, selon lequel il n'y a pas deux êtres identiquesdans la nature.Qu'est-ce qui différencie les organismes vivants des choses naturelles ou objets fabriqués ? Jacques Monod,généticien, prix Nobel de médecine en 1965, retient dans Le hasard et la nécessité trois critères qui doivent êtreprésents simultanément dans un être pour que celui-ci puisse être qualifié de vivant.Le premier est la téléonomie (du grec télos : fin et nomos : loi).

L'être vivant est toujours un être qui, pris dans sonensemble ou chacune de ses parties, répond à une fonction, donc apparemment à une fin.

Du point de vue de. »

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