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Comment définir ce qu'est le vivant ?

Publié le 11/02/2004

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Que le mécanisme soit rompu et la machine cesse de fonctionner tout comme les aiguilles d'une montre cessent d'avancer lorsque la montre se brise sur le sol. La vie n'est pas une entité distincte. Le corps vivant est une portion d'étendue en mouvement. On appelle mécanisme cette conception selon laquelle le corps vivant est une machine complexe. Pour Descartes, la machine est constituée de cordes et de poulies, pour la science contemporaine la machine est constituée des propriétés physico-chimiques de la matière."Nous devons croire que toute la chaleur et tous les mouvements qui sont en nous, en tant qu'ils ne déclenchent point de la pensée, n'appartiennent qu'au corps.Au moyen de quoi nous éviterons une erreur très considérable en laquelle plusieurs sont tombés, en sorte que j'estime qu'elle est la première cause qui a empêché qu'on n'ait pu bien expliquer jusques ici les passions et les autres choses qui appartiennent à l'âme. Elle consiste en ce que, voyant que tous les corps morts sont privés de chaleur et ensuite de mouvement, on s'est imaginé que c'était l'absence de l'âme qui faisait cesser ces mouvements et cette chaleur. Et ainsi on a cru sans raison que notre chaleur naturelle et tous les mouvements de nos corps dépendent de l'âme, au lieu qu'on devait penser au contraire que l'âme ne s'absente, lorsqu'on meurt, qu'à cause que cette chaleur cesse, et que les organes qui servent à mouvoir le corps se corrompent.Afin donc que nous évitions cette erreur, considérons que la mort n'arrive jamais par la faute de l'âme, mais seulement parce que quelqu'une des principales parties du corps se corrompt; et jugeons que le corps d'un homme vivant diffère autant de celui d'un homme mort que fait une montre, ou autre automate (c'est-à-dire autre machine qui se meut de soi-même), lorsqu'elle est montée et qu'elle a en soi le principe corporel des mouvements pour lesquels elle est instituée, avec tout ce qui est requis pour son action, et la même montre, ou autre machine, lorsqu'elle est rompue et que le principe de son mouvement cesse d'agir.

« étant constitutive de leur scientificité ? La biologie est-elle encore une science si elle est la seule science à recouriraux causes finales ?Ces difficultés que rencontre la connaissance du vivant dans l'application de la méthode expérimentale n'indiquent-elles pas qu'il existe deux ordres hétérogènes de la nature, celui de la vie et celui de la matière ? En d'autrestermes, la vie est-elle réductible aux processus physico-chimiques de la matière ?Ainsi la connaissance scientifique du vivant rencontre des difficultés qui relancent le questionnement métaphysique.Qu'est-ce que la vie ? La vie est-elle ontologiquement distincte de la matière ? Quel est la part du hasard et de lanécessité ? La vie obéit-elle à une fin? I.

Qu'est-ce qu'un être vivant ? L'être vivant est un organisme.

Il n'est pas constitué d'une juxtaposition de parties ajoutées les unes aux autres.Ces parties forment un tout car elles sont interdépendantes (le fonctionnement d'une partie est tributaire de celuides autres) et paraissent toutes participer à une fin commune : le maintien de l'être vivant en vie.

Parce qu'il est unorganisme, l'être vivant est un organisme.

Tout être vivant est un individu au sens où il forme une unité distincte,ne ressemblant exactement à aucune autre, qui ne peut être divisée sans être détruite.

Leibniz au XVII ième avaiténoncé l'existence d'un principe, nommé principe des indiscernables, selon lequel il n'y a pas deux êtres identiquesdans la nature.Qu'est-ce qui différencie les organismes vivants des choses naturelles ou objets fabriqués ? Jacques Monod,généticien, prix Nobel de médecine en 1965, retient dans Le hasard et la nécessité trois critères qui doivent êtreprésents simultanément dans un être pour que celui-ci puisse être qualifié de vivant.Le premier est la téléonomie (du grec télos : fin et nomos : loi).

L'être vivant est toujours un être qui, pris dans sonensemble ou chacune de ses parties, répond à une fonction, donc apparemment à une fin.

Du point de vue del'ensemble, l'être vivant semble "fait pour" se perpétuer.

Se perpétuer lui-même, du moins le temps nécessaire à lareproduction, et perpétuer son espèce.

Du point de vue de chacune des parties, ces dernières semblent "faitespour" accomplir telle ou telle fonction.

L'oeil est "fait pour" voir, la langue du fourmilier "pour" attraper les fourmis ...comme si une fin à réaliser était à l'origine de chaque organe, comme si la fonction créait l'organe.Le second critère retenu par Monod est la morphogenèse autonome (du grec morphé : forme et genesisdéveloppement).

L'être vivant est en relation constante avec un milieu extérieur ; néanmoins, le processus deformation et de développement d'un être vivant est indépendant du milieu extérieur.

Même si, pour son entretien etsa croissance, un organisme vivant a besoin d'assimiler des substances étrangères (nourriture, oxygène, gazcarbonique, etc.), même si, sans ce type de relations la vie ne pourrait ni exister, ni se développer, toujours est-ilque sa forme et sa croissance sont régies par une programmation interne qui n'est pas le résultat des forcesextérieures qui s'exercent sur l'être vivant.

Par exemple, un poisson rouge ne peut survivre sans eau et daphnies,mais aucune force physique ne peut transformer ce dernier en éléphant.

Les manifestations principales de cettemorphogenèse autonome sont l'auto-formation, l'autorégulation et l'auto-réparation.

Cette dernière, bien qu'elle neconcerne pas tous les organes, s'étend cependant à un nombre infini d'agressions et de blessures.

C'est ainsi quel'écorce du pin entaillé se refait, que la pince du crabe repousse et que les blessures se cicatrisent.Le troisième critère est l'invariance reproductive.

Les êtres vivants se reproduisent.

En outre, cette reproduction estmarquée par l'invariance, soit complète en cas de reproduction par sissiparité (division des cellules), soit partielle encas de reproduction sexuée.

Il existe alors des différences individuelles (à l'exception des jumeaux univitellins) maisles caractéristiques de l'espèces sont conservées.

Il ne faut pas confondre la variabilité des individus et l'invariancepropre à l'espèce.Ces trois critères, présents en un même être, nous permettent-ils de distinguer assurément le vivant de l'inerte ?Après tout les machines sont également des objets téléonomiques, les machines peuvent s'autoréguler et lesordinateurs, en raison de la programmation, ont une certaine autonomie.

Il est moins aisé qu'il ne le paraît aupremier abord de dégager des critères permettant de différencier un être vivant d'une machine complexe toutefois,la machine ne se reproduit pas, ne croit pas et connaît une autonomie très limitée. II.

La méthode expérimentale en biologie Bien que l'être vivant soit un organisme qui apparemment obéit à des fins, la biologie, en tant que scienceexpérimentale, explique les phénomènes de la vie : elle recherche la ou les causes efficientes d'un phénomène donnéet le recours aux causes finales est exclu dans la mesure où une cause finale ne peut pas être objet d'uneexpérience possible.

La fin poursuivie ne peut jamais être exhibée au cours d'une expérience.

Seul un mécanisme,c'est à dire un agencement de causes et d'effets physico-chimiques, peut l'être.

Il est possible de montrer à partirde l'expérience comment l'oeil voit, quel est le mécanisme de la vision, mais il n'est pas possible de montrer dans uneexpérience qu'il est "fait pour" voir, que ce mécanisme a une fin et que cette fin est l'origine de l'agencement descauses et des effets produisant la vision.

Le finalisme est une interprétation philosophique des manifestations de lavie tout à fait pertinente mais il ne peut pas être une théorie de la science expérimentale dans la juste mesure où ilne peut pas être expérimenté.Claude Bernard, le père de la physiologie expérimentale, montre dans l' "Introduction à la méthode expérimentale"(1865) qu'il est non seulement possible mais encore nécessaire d'introduire en physiologie la méthode des sciencesexactes.

Trois étapes la constituent.1) L'observation minutieuse et impartiale des phénomènes vitaux2) La formulation de l'hypothèse3) L'expérimentation: "observation provoquée ou préméditée"Pour illustrer cette méthode et son efficacité, C.

Bernard raconte comment il a découvert l'autophagie de l'animal qui. »

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