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Comment expliquer que la violence et les rapports de force subsistent dans les sociétés démocratiques ?

Publié le 17/08/2005

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De plus, le pouvoir étant l'expression de la volonté générale, tous les citoyens sont rassemblés ensemble pour un bonheur commun. Or, un rapport de force s'établit quand des individus ne sont pas d'accord, que leurs intérêts divergent. En démocratie, seul ce qui permet de satisfaire les intérêts communs doit être voter. Il ne peut donc pas y avoir d'intérêts personnels qui entrent en compte et il ne peut y avoir de lutte pour imposer une loi, puisqu'elle ne peut être que si elle est profitable pour tous, donc voulue par tous.     2. L'inégalité des conditions donnent naissance à l'envie et donc à la violence Pourtant, il faut bien voir que la démocratie en réalité, ne permet que l'égalité de droit. L'inégalité des conditions subsistent, c'est-à-dire qu'il y a des différences entre ceux qui ont de l'argent et du pouvoir et ceux qui n'en ont pas. La différence de richesse fait donc naître l'envie et la jalousie. Ce qui l'une des principales causes de violence. René Girard affirme en effet que nos désirs sont mimétiques.

Calliclès dans le Gorgias de Platon, suit la logique de la violence : une confiance systématique donnée à la domination du plus fort, à la domination de celui qui sait user de violence. La logique de la violence s'appuie sur l'idée de la supériorité et sur une confiance systématique donnée à la domination du plus fort. La démocratie est le régime où le peuple commande (en grec le terme " démos " signifie le peuple et le terme " kratos " signifie la force). Tocqueville définit la caractéristique principale de la démocratie comme égalité. En effet, affirmer la souveraineté du peuple c'est considérer que tous les citoyens se valent et qu'ils sont tous aptes à prendre les décisions politique. Dès lors, l'égalité devrait rendre impossible la violence, comme domination du plus fort. Cependant, la démocratie ne reconduit-elle pas à une inégalité des conditions, à la base de la violence? Ne doit-on pas aussi penser que l'homme est naturellement violent, peu importe le régime politique?

« des inégalités de richesse et de condition qui font naître la jalousie et la violence.

3.

C'est la nature violente de l'humanité qui est cause des inégalités de conditions et chacun doit d'abordessayer en lui-même de contrer cette violence Il semble donc que seule une société totalement égalitaire, où tous les individus aient les mêmes possessions et oùl'existence serait assurée et bonne pour tout le monde, pourrait enrayer la violence.

Et pourtant cette idée n'estpas forcément vraie.

Il semble plutôt que la société est inégalitaire, justement parce que les hommes veulents'épanouir aux dépends d'autrui.Beaucoup de philosophes et d'hommes de sciences s'accordent en effet à dire, que la nature humaine est violente.D'où cette phrase célèbre : l'homme est un loup pour l'homme.

Hegel affirme en effet que la violence est aufondement de toute conscience.

Pour lui, chaque conscience poursuit la mort de l'autre.

En effet, l'homme ne peutse réaliser et se révéler pleinement que par la réalisation d'une reconnaissance universelle.

"Or, si d'autre, il y a unepluralité de ces désirs de reconnaissance universelle, il est évident que l'action qui naît de ces Désirs ne peut êtrerien d'autre que lutte pour la vie et la mort." (Kojève, Introduction à la lecture de Hegel ) Freud situe la violence au centre même de l'homme.

Il est possible de mettre en évidence selon lui, une agressiviténaturelle à l'homme, une tendance à l'agression dans les sociétés humaines.

" L'homme n'est point cet êtredébonnaire, au coeur assoiffé d'amour[...] mais un être, au contraire, qui doit porter au compte de ses donnéesinstinctives une bonne somme d'agressivité." (Freud, Malaise dans la civilisation ) "L'homme n'est point cet être débonnaire, au coeur assoiffé d'amour,dont on dit qu'il se défend quand on l'attaque, mais un être, aucontraire, qui doit porter au compte de ses données instinctives unebonne somme d'agressivité.

Pour lui, par conséquent, le prochain n'estpas seulement un auxiliaire et un objet sexuel possibles, mais aussi unobjet de tentation.

L'homme est, en effet, tenté de satisfaire sonbesoin d'agression aux dépens de son prochain, d'exploiter son travailsans dédommagements, de l'utiliser sexuellement sans sonconsentement, de s'approprier ses biens, de l'humilier, de lui infligerdes souffrances, de le martyriser et de le tuer.

Homo homini lupus : quiaurait le courage, en face de tousles enseignements de la vie et de l'histoire, de s'inscrire en faux contrecet adage ?Cette tendance à l'agression, que nous pouvons déceler en nous-mêmes et dont nous supposons à bon droit l'existence chez autrui,constitue le principal facteur de perturbation dans nos rapports avecnotre prochain.

C'est elle qui impose à la civilisation tant d'efforts.

Parsuite de cette hostilité primaire qui dresse les hommes les uns contreles autres, la société civilisée est constamment menacée de ruine."Sigmund Freud, Malaise dans la civilisation (1929), P.U.F. Ces lignes, extraites de Malaise dans la civilisation, tentent de répondre aux questions suivantes : quelle est lasource de la violence que l'homme, dans sa vie ordinaire comme dans son histoire, n'a cessé de manifester ? Cetteviolence lui est-elle naturelle ou provient-elle de causes purement culturelles, clairement identifiables et contraires àsa nature ?Ce questionnement doit être replacé dans son contexte.

Freud affirme avoir été frappé par le déchaînement deviolence qui s'est produit, au niveau mondial, pendant la guerre de 1914-1918, et c'est le choc que causa en luil'ampleur de cette guerre qui l'amena à s'interroger sur la source de l'agressivité humaine.

La thèse qu'il défend icicherche à dénoncer un mythe, celui de l'homme naturellement bon, de ce prétendu « être débonnaire, au coeurassoiffé d'amour », idée que répandit en particulier Rousseau au XVIII siècle.Pour Freud, la violence est une donnée naturelle et «première», active et non réactive, une conduite qui puise sasource dans les instincts de l'homme.

C'est pourquoi elle peut être rangée au rang de ses besoins, comme l'attestel'expression « besoin d'agression ».

Quelles preuves peut-on donner de cela ? Il suffit de constater ce que nousenseignent les crimes entre individus, comme ceux commis entre les peuples.Le « prochain », c'est-à-dire l'autre qui partage avec moi la vie en société, n'est pas seulement celui dont l'entraideet la coopération permettent, grâce à la division du travail, l'émergence d'une société complexe et organiséesuscitant l'éclosion de tous les fruits de la vie civilisée.

La philosophie a trop insisté sur la valeur d'« auxiliaire »,c'est-à-dire d'aide, que chaque homme représente pour tous les autres.

Elle a trop insisté aussi sur le fait que leshommes et les femmes, comme objets sexuels possibles, sont la condition de la reproduction de l'espèce.En réalité, la principale fonction ou signification d'autrui est d'être un objet de tentation, une cible sur laquelle jevais être tenté de « défouler » mes pulsions agressives.

C'est donc bien autrui qui me permettra d'avoir cette formede jouissance qui naît lorsqu'un besoin est satisfait, et ce besoin particulier, Freud l'a nommé «besoin d'agression».C'est pourquoi la thèse soutenue par ce texte tient principalement en ces lignes : «l'homme est, en effet, tenté desatisfaire son besoin d'agression aux dépens de son prochain».

De cet enseignement, la sagesse antique a mêmetiré un proverbe que le philosophe anglais Thomas Hobbes rappela au XVII siècle dans son ouvrage Du citoyen : «Homo homini lupus » (l'homme est un loup pour l'homme).. »

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