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Comment se forme en nous la perception de l'espace ?

Publié le 13/04/2004

Extrait du document

perception

Nous percevons les choses par l'entremise de nos sens : ce rapport sensoriel se marque par autant de sensations liées aux qualités perçues. Ainsi, une sensation indique la présence de la chose par sa couleur, son poids, son goût, etc. Percevoir, c'est, selon l'étymologie, récolter les sensations. La perception est la conscience que nous avons de ce rapport sensoriel. Par exemple, lorsque nous jugeons qu'une pomme est rouge, cela présuppose qu'elle nous est apparue de cette couleur. Le jugement exprimé propose une représentation de la chose perçue : nous jugeons que cette pomme est rouge, parce qu'elle nous est apparue telle. Cependant, dans quelle mesure ce glissement de la perception subjective à la représentation de la chose elle-même est-il légitime ?

  • espace: L'espace est avant tout l'étendue géométrique, telle que l'a formalisée Euclide. Descartes, lui, en fait une « substance étendue «, aux caractéristiques stricte­ment géométriques, ouvrant le champ à la physique moderne.

 

Kant considère l'espace et le temps comme des formes a priori de notre sensibilité, autrement dit non pas des réalités objectives existant par soi, mais des structures de l'esprit, conditions de possibilité de toute expérience.

 

perception

« jugement sur la chose et ne pas tomber dans l'erreur qu'elle peut susciter.

Ainsi, mon jugement peut être libéré dema perception.

En effet, le jugement relève ici d'un discours rationnel, valable pour tous les esprits, faisantabstraction des perceptions subjectives.Ainsi, l'entendement me permet d'élaborer en esprit des idées qui ne sont pas tributaires des limites de laperception.

Alors, s'il est vrai que sans les sens nous ne pourrions pas entrer en contact avec les choses, ils nesuffisent cependant pas à nous les faire connaître.

La perception doit laisser ce rôle à une forme de jugement quitient à la puissance de l'entendement qui conçoit et non « aux témoignages des sens qui ne nous donnent que desexemples », dit Leibniz. Perception esthétique Cependant, dans le domaine de l'art, la perception conserve un rôle et une valeur irremplaçables.

Les beaux-artsmontrent combien la perception esthétique peut être riche et complexe.

Et l'artiste aussi bien que le spectateur del'oeuvre d'art, montrent à quel point la sensibilité est une voie d'accès au sens et à la vérité sur le mode esthétique,sans le détour par le concept.

Le jugement de goût qui exprime le sentiment du beau montre un lien à la foissubjectif et objectif entre le monde et l'homme. SUPPLEMENT: La perception de l'espace est-elle une donnée immédiate de la conscience ou seconstruit-elle progressivement ? Les psychologues ne sont pas d'accord au sujet de l'origine de la perception de l'espace.

Les nativistes admettentque nos sensations sont primitivement étendues, les empiriques soutiennent que l'étendue est le résultat d'unefusion de sensations qui n'ont originellement aucun caractère spatial.Il est difficile d'admettre la thèse empirique.

On ne voit pas bien par quelle chimie mentale l'espace pourrait sortird'une combinaison de sensations inétendues. Le principe du nativisme nous paraît inattaquable.

Il est vrai qu'il y a plusieurs théories nativistes : celle de Lachelierqui soutient que les sensations visuelles sont seules étendues ; la théorie classique qui attribue le caractère spatialaux sensations de la vue et du toucher ; la théorie de W.

James qui soutient que toutes nos sensations sontétendues, qu'elles ont toutes un caractère de « voluminosité ».La thèse de Lachelier n'est plus soutenue aujourd'hui par personne.

Ce qui reste vrai de la théorie classique, c'estque la vue et le toucher sont par excellence les sens de l'étendue.

Sans aller aussi loin que W.

James, on pourraitadmettre toutefois qu'il n'y a pas seulement un espace visuel et tactile, qu'il y a aussi un espace auditif, et de plusque la cénesthésie nous donne le sentiment de notre « capacité cubique ».

Par le fait même que nous avons uncorps, nous nous sentons étendus.Puisque nous avons des sensations d'étendue, il y a donc quelque chose de primitif dans notre perception del'espace.

Nous concluons en faveur du nativisme.Mais il ne s'agit pas de soutenir un nativisme absolu ou immodéré.

Nous savons que l'enfant apprécie mal laprofondeur ou la distance, que les aveugles-nés opérés de la cataracte doivent apprendre à associer l'espace visuelet l'espace tactile.

Ce qu'il faut retenir de la théorie empirique, c'est que l'expérience a une certaine part dansl'élaboration de l'étendue.

Nous apprenons peu à peu à apprécier la distance, la grandeur, la forme, la direction.

Unnativisme intransigeant serait inadmissible : Sans doute nous avons.

une perception immédiate de l'étendue,perception due sans doute au « signe local » de nos sensations ; mais cette perception primitive est confuse et ellea besoin de se préciser peu à peu par l'expérience.Il faut d'ailleurs distinguer l'étendue concrète, hétérogène et qualitative que nos sens nous révèlent, et l'espaceabstrait, homogène et illimité, qui est une construction élaborée par l'intelligence.C'est avec nos sensations d'étendue que nous construisons l'espace, entendu comme milieu ou réceptacle descorps.

Cette construction intellectuelle a été évidemment progressive : elle suppose une imagination capabled'enfanter sans cesse de nouveaux espaces, un certain pouvoir d'abstraction qui nous permet de vider, en quelquesorte, de ses qualités sensibles l'étendue concrète et bigarrée que nous font percevoir nos sens, pour ne plusretenir que son caractère purement spatial.Si c'est avec nos sensations d'étendue que nous construisons l'idée d'espace, on voit que, dans la perception del'espace, il y a du donné et du construit : ce qui est donné, c'est l'étendue concrète ; ce qui est construit, c'est lanotion abstraite d'espace. Conclusion. Il faut donc conclure avec W.

James que « toute l'histoire de la perception de I'espace s'explique, d'une part si l'on admet une certaine étendue originelle dans les sensations, et d'autre part, si l'on accorde à laconscience qui élabore ces sensations, les facultés ordinaires de discrimination, de sélection et d'association ».Dans ce travail d'élaboration, la part de l'expérience est considérable.. »

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