Devoir de Philosophie

Comment puis-je connaître autrui ?

Publié le 22/07/2004

Extrait du document

PUF p.39 "La sévérité de nos jugements sur les autres tient d'ordinaire à ce que nous prenons notre idéal pour notre pratique et leur pratique pour leur idéal. " M. Blondel, L'action, p.169. "Entre autrui et moi-même il y a un néant de séparation. Ce néant ne tire pas son origine de moi-même, ni d'autrui, ni d'une relation réciproque d'autrui et de moi-même; mais il est, au contraire, originellement le fondement de toute relation entre autrui et moi." Sartre, L'Être et le Néant. "La clef d'autrui est d'abord en nous mêmes, car nous ne faisons jamais que conjecturer autrui." Ch.

Comment connaissons-nous autrui, ce moi qui n'est pas moi ? Comment découvrons-nous qu’il y a dans le monde des êtres qui ne sont pas des objets comme les autres  mais des sujets, des êtres qui, comme nous, sont porteurs d’une conscience et d'une liberté ?

« Le langage est, sans doute, le moyen de communication le plus usuel avec autrui, mais il traduit surtout desdonnées objectives, générales et semble impropre à l'expression du singulier, des sentiments.

D'où l'idée qu'il n'yaurait de véritable communication que dans la communion des personnes et des sentiments.

De ce point de vue,Gaston Berger affirme que « l'homme est condamné, par sa condition même, à ne jamais satisfaire un désir decommunication auquel il ne saurait renoncer.

»Chacun est enfermé dans la souffrance, isolé dans le plaisir, solitaire jusque dans la mort.

Mon ami souffre, je peuxbien souffrir de le voir souffrir, autant que lui, plus peut-être, mais je souffre autrement que lui : je ne suis jamaistout à fait avec lui.

On pourrait certes objecter que, dans ce cas, s'il y a séparation entre moi et mon ami, c'estparce qu'il y a une distance entre les expériences vécues.

Je ne souffre pas pour la même raison que mon ami.Qu'en est-il dans le cas où deux êtres qui s'aiment sont confrontés à une même épreuve ? Dans l'amour ou l'amitié,est-ce que je ne connais pas suffisamment l'autre pour éprouver de l'intérieur une souffrance identique ? On peuttoujours répondre que chacun ne souffre jamais que pour soi en fonction de son vécu passé, de sa personnalité,qu'on peut partager ce que l'on a mais non ce que l'on est, et conclure avec Gaston Berger que « l'univers desautres m'est aussi exactement interdit que le mien leur est fermé»),Seule la subjectivité est, en effet, une existence véritable.

En d'autres termes, le fait d'être est ce qu'il y a de plusprivé.

Mon existence est la seule chose que je ne puisse communiquer.

Je peux la raconter mais je ne peux lapartager.

Vision pessimiste ? Non, car la sympathie est tout autre chose que la fusion des sentiments et despersonnes.

Elle est compréhension affective d'autrui.

Je peux saisir ses sentiments, sans pour autant les éprouvermoi-même.

Je peux ainsi sympathiser avec des sentiments que je n'ai jamais éprouvés et des situations que je n'aijamais vécues.

De plus, l'idée d'une fusion avec autrui qui serait une confusion entre deux êtres est, comme lesouligne Lévinas, « une fausse idée romantique ».

Le pathétique de la relation à autrui, de l'amour, consisteprécisément dans « le fait d'être deux », et que « l'autre y est absolument autre ».

Poser autrui comme autre,comme liberté, ce n'est pas reconnaître l'échec de la communication, mais l'échec « du mouvement qui tend à saisirou à posséder une liberté ». CITATIONS: "Cette intimité qui me protège et me définit est un obstacle définitif à toute communication ...

Seule lasubjectivité est une existence véritable, mais elle est, par essence, incommunicable.

Je suis tout seul et commemuré en moi-même -moins solitaire qu'isolé.

Mon jardin secret est une prison." G.

Berger, Du prochain au semblable.

"Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l'autre." Sartre, L'existentialisme est unhumanisme. "Or, autrui serait devant moi un en-soi et cependant il existerait pour soi, il exigerait de moi pour être perçu uneopération contradictoire, puisque je devrais à la fois le distinguer de moi-même, donc le situer dans le monde desobjets; et le penser comme conscience, c'est à dire comme cette sorte d'être sans dehors et sans parties auquel jen'ai accès que parce qu'il est moi et parce que celui qui pense et celui qui est pensé se confondent en lui.

Il n'y adonc pas de place pour autrui et pour une pluralité des conscience dans la pensée objective...

mais, justement,nous avons appris à révoquer en doute la pensée objective." Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception,p.402 "La société moderne, sous l'impulsion de la technocratie fanatique, entreprend l'isolement de chacun, claustrédans son appartement, dans son automobile ou son bureau; à l'image du cosmonaute dans sa cabine spatiale..." F.George, Autopsie de Dieu, p.12, Julliard. "Ainsi la connaissance que nous avons des autres hommes est fort sujette à l'erreur si nous n'en jugeons que parles sentiments que nous avons de nous-mêmes." Malebranche, De la recherche de la Vérité, Vrin, I.

p.259. "Par conséquent, à la façon dont nous regardons dans un miroir quand nous voulons voir notre visage, quandnous voulons apprendre à nous connaître, c'est en tournant nos regards vers notre ami que nous pourrions nousdécouvrir, puisqu'un ami est un autre soi même." Aristote. "Celui qui ne se soucie aucunement d'autrui, qui pense n'en avoir nul besoin ou en est effectivement privé...demeure dans son être sur le mode de l'être-avec-autrui." Heidegger, L'Être et le Temps. "De même que le philosophe qui s'enferme d'abord dans la pensée ne trouvera jamais une porte vers l'être, demême celui qui s'enferme d'abord dans le moi ne trouve jamais le chemin vers autrui." E.

Mounier, Le personnalisme.PUF p.39 "La sévérité de nos jugements sur les autres tient d'ordinaire à ce que nous prenons notre idéal pour notrepratique et leur pratique pour leur idéal.

" M.

Blondel, L'action, p.169. "Entre autrui et moi-même il y a un néant de séparation.

Ce néant ne tire pas son origine de moi-même, nid'autrui, ni d'une relation réciproque d'autrui et de moi-même; mais il est, au contraire, originellement le fondementde toute relation entre autrui et moi." Sartre, L'Être et le Néant. "La clef d'autrui est d'abord en nous mêmes, car nous ne faisons jamais que conjecturer autrui." Ch.

Blondel,. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles