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Comment savoir qui je suis ?

Publié le 19/08/2005

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Force est alors d'admettre que " la censure, pour appliquer son activité avec discernement, doit connaître ce qu'elle refoule. " Or, la censure doit nécessairement " avoir conscience de discerner " les impulsions dangereuses. Les résistances du malade soigné par la psychanalyse " impliquent au niveau de la censure une représentation du refoulé en tant que tel. " Les efforts de la censure pour empêcher le dévoilement de l'objet refoulé impliquent en effet " une compréhension du but vers quoi tendent les questions du psychanalyste et un acte de liaison synthétique par lequel elle compare la vérité du complexe refoulé à l'hypothèse psychanalytique qui le vise. " Si nous n'avons pas conscience de " ces différentes opérations ", c'est que la censure est " conscience d'être conscience de la tendance à refouler, mais précisément pour n'en être pas conscience. " Autrement dit, la censure fait preuve de " mauvaise foi " sartrienne ; et nous avons en réalité conscience de ce que nous voulons cacher à la fois aux autres et à nous-mêmes.Une autre manière de savoir qui je suis serait de réinvestir les " friches " de ma conscience. Rêveries, fantasmes, imagination font également partie de moi. Les refuser comme " folles du logis " nierait des pans entiers de ma personnalité. Nous sommes devant un autre paradoxe : si la rêverie est une conscience qui diminue, elle ouvre également sur le monde intérieur, à mi-chemin de la conscience et du rêve.

« réellement critique sur le " soi " que l'on était auparavant - mais elle ne peut permettre d'éviter les ennuis ayantrésulté d'une mauvaise action passée de notre part, elle permet tout au plus de prendre conscience de nos erreurspassées.Il apparaît donc clair que l'introspection ne peut suffire au philosophe recherchant son identité réelle.

Il lui estindispensable de prendre en compte les réactions de l'Autre devant les manifestations dans le monde extérieur de sapensée, de ses sentiments.

Si possible, il devra faire directement appel au jugement de l'Autre.

Il lui sera ainsipermis de prendre conscience de ce qu'il se cachait, de ce à quoi il n'avait pas pensé.

Il aura l'impression que lavérité lui " saute aux yeux ", et il aura fait un grand pas dans la connaissance qu'il a de sa propre intériorité.Cependant, ce deuxième moyen d'accéder à la connaissance de soi n'est pas parfait ; en effet, la vision que l'Autrenous donne de nous-mêmes, si elle a le mérite d'être différente de la nôtre, n'est pas purement objective : sonjugement peut être déformé par l'amitié ou l'antipathie qu'il éprouve pour nous.

En outre, sa critique estnécessairement incomplète, puisqu'elle ne peut s'appliquer que sur les traits de notre caractère que nous laissonstransparaître, consciemment ou non, au-dehors.

L'Autre ne peut voir que mon masque social, le " persona " deslatins.

De plus, l'Autre n'a pas forcément connaissance de notre expérience personnelle, qui influenceconsidérablement notre psychisme.

De sa place, il ne voit qu'une facette, qu'une manifestation de notrepersonnalité, certainement influencée par sa présence.

Le regard de l'observateur modifie déjà l'objet d'observation :alors quand cet objet est un sujet capable de se modifier lui-même, cela nous entraîne dans un jeu de miroirs peupropice à l'observation.En effet, nous sommes des êtres changeants : notre manière d'être, notre rapport aux choses, nos convictions,peuvent varier infiniment d'un moment de notre vie à un autre.

Là encore, notre expérience personnelle joue ungrand rôle sur ce que nous sommes, en influençant l'évolution de nos pensées conscientes et inconscientes.

Deuxamis d'enfance se retrouvant après plusieurs années risquent de ne plus se reconnaître, voire de ne plus prendreplaisir en compagnie de l'autre, tandis que si leurs voies ne s'étaient pas séparées, leur amitié serait peut-êtrerestée intacte.La connaissance de soi ne peut donc être à la fois totale et définitive : l'évolution de ce que nous sommes,conditionnée par l'évolution du monde autour de nous, est un processus continu, qui ne connaît de fin qu'avec lamort.

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" La crainte, le désir, l'espérance nous élancent vers l'avenir, et nous dérobent le sentiment et laconsidération de ce qui est, pour nous amuser à ce qui sera, voire quand nous ne serons plus " Montaigne, (Essais1.3) souligne ainsi la perpétuelle mutation, la marche en avant de l'être.

Il montre aussi que notre faculté à nousprojeter vers l'avenir constitue un obstacle à la connaissance de notre moi.S'il est probable de retrouver chez un individu les mêmes traits de caractère à différentes étapes de sa vie, il estfort rare que ces caractéristiques mêmes qui font la spécificité de cette personne n'aient pas évolué tout au long deson existence.

"On ne peut pas descendre deux fois dans le même fleuve.

" (Héraclite.) On ne se baigne jamaisdeux fois dans le mêmefleuve.

HÉRACLITE Héraclite défend une conception du monde selonlaquelle le monde est en éternel devenir, en éternelchangement et; pour nous le faire comprendre, prendl'image du fleuve toujours changeant. La recherche de notre " moi " s'apparente donc à la recherche philosophique de la sagesse, dans la mesure où cetterecherche est infinie.

Se connaître soi-même, ce serait se chercher à chaque instant, s'exercer sans cesse àl'autocritique.Cet appel régulier à l'autocritique, on l'a vu, doit s'appuyer à la fois sur l'introspection et l'appel au regard de l'Autre,et rechercher la vérité dans la confrontation des subjectivités.

La recherche de la nature du " moi " nécessite unesprit critique envers soi-même, une grande capacité d'abstraction (puisqu'il faut s'efforcer d'oublier son amour-propre pour se considérer le moins subjectivement possible), une grande constance (il ne faut jamais se surprendreà croire que l'on se connaît " une fois pour toutes ") et un esprit à la fois analytique et synthétique : pour arriver àla connaissance de soi, il faut en effet savoir confronter efficacement les subjectivités (la sienne et celle de l'Autre)pour en faire jaillir la vérité. Cependant est-il possible d'accéder à une connaissance pleine et entière de soi ? Il est clair que les moyens quenous avons passés en revue permettent d'explorer notre intériorité, mais leur combinaison adroite peut-elle, seule,nous amener à la connaissance de l'ensemble de notre être ?Les découvertes de la psychanalyse, et les travaux des différents philosophes que l'on peut qualifier de "précurseurs " de cette science, semblent prouver que non.

En effet, notre conscience ne serait qu'une partie denotre " moi " total, autrement dit, l'Homme est plus que la simple conscience qui semble a priori le diriger.

Rêves,actes manqués, lapsus, névroses et psychoses diverses attestent l'existence d'un " moi " plus profond que notre "moi " pensant et organisateur de pensée, d'un inconscient formé de pensées refoulées par un " organe de censure "de notre conscience mais qui, parfois, remontent à la surface - et se traduisent par des " symptômes " parfoisdangereux pour la personne.Freud, le fondateur de la psychanalyse, affirme même dans sa Métapsychologie que " ce n'est qu'au prix d'uneprétention intenable que l'on peut exiger que tout ce qui se produit dans le domaine psychique doive aussi êtreconnu de la conscience.

" Autrement dit, la conscience ne représente qu'une infime partie de notre moi, et touteconnaissance de ce que nous sommes vraiment est définitivement hors de notre portée.La conscience ne serait qu'une île minuscule, perdue au milieu d'un immense océan de pulsions refoulées.

Leshabitants de l'île de Conscience seraient de malheureux sauvages, toujours le ventre vide, en même temps effrayéset attirés par l'étendue d'eau sans limites s'étalant autour de leur territoire.

L'île de Conscience est régulièrement. »

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