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Commentaire : La Vie est un songe (II, 2) de Pedro CALDERÓN

Publié le 15/09/2006

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Pédro Calderón de la Barca fut un homme de lettre espagnol, dans le courant du mouvement baroque au 17ème siècle. Il a écrit 120 comédies et 70 autosacramentales. Dès 1620, il s'adonne à la poésie pour laquelle il remportera plusieurs prix. Ses premières pièces (1629) furent des éblouissantes comédies de cape et d'épée, telle que La dame fantôme ou encore des tragédies, comme Le prince constant qui remportèrent un vif succès. Revêtant tantôt le titre de poète dramatique, tantôt celui de dramaturge de renom, il s'illustre dans ses œuvres par une brillante synthèse de thèmes qui mêlent philosophie, existence et illusion. Dans cette pièce de théâtre espagnole métaphysique intitulée La vie est un songe, Calderón propose une réflexion sur l'illusion et la réalité, le jeu et le songe. La pièce est découpée en trois journées ; deux intrigues s'entremêlent. Dans cette scène, nous assistons au monologue de Sigismond qui est victime de l'illusion de sa propre vie, puisque son père lui a fait boire un somnifère, lui faisant croire que la vie extérieure de la grotte n'était qu'un rêve. De quelle manière, Calderon, à travers l'introspection du personnage de Sigismond, mène t-il une réflexion sérieuse sur le véritable sens de la vie ? Nous verrons tout d'abord, comment, par l'universalisation de ses propos Sigismond fait de son débat celui de tous et par la suite, nous analyserons le rôle qu'a joué la religion face aux interrogations d'un personnage dans la tourmente. A travers ce monologue l'auteur dramatique, a comme objectif de transmettre une pensée qui se veut d'authenticité universelle. Cette dimension universelle est présente dans la pièce, tout d'abord, par l'image qu'elle véhicule de la condition humaine. En effet le monologue auquel se prête le personnage principal, fait écho à un débat intérieur. Cette perpétuelle remise en question, et ces interrogations qui le poussent à une réflexion personnelle intense, rapprochent Sigismond du spectateur, et ce dernier peut donc alors s'identifier au personnage, au cœur d'une polémique que l'on peut décrire comme quasi cornélienne. Le jeune homme a une conception de la vie assez complexe. Son trouble, et sa perdition l'entraîne même à utiliser une vérité dite empirique des lignes 3 à 8, d'après lui la vie est un songe, mais cette vérité n'est qu'une hypothèse qu'il connaît sans l'avoir vécue. Sigismond prend ici un rôle moraliste, et l'emploie du présent de vérité générale aux lignes 37 et 38 « est « démontre sa volonté d'instruire son destinataire par une leçon de vie. De plus, l'inclusion du spectateur, du narrateur, et du dramaturge lui-même, à travers l'adoption de la première personne du pluriel, aux lignes 1 « réprimons «, 4 « aurions «, 5 « agirons « et 6 « habitons « instaure une sorte de relation de complicité entre tous les protagonistes cités deçà. Mais ce pied d'égalité entre les différentes classes sociales n'est pas seulement instauré dans ce contexte, il l'est également à travers l'interprétation que donne Sigismond de la vie elle-même dans son raisonnement « Roi « ( l. 11), « Riche « (l.21), « Pauvre « (l.23). Il engendre de ce fait, l'universalisation du propos Enfin, la condition de l'homme se reflète également ici par l'essence propre de l'être humain, qui est, sa qualité à n'être qu'un mortel (l.16-20) « mort «. L'argumentation de Sigismond nous permet de nous identifier à son personnage. Le monologue est donc ici une introspection, donnant accès au spectateur aux pensées les plus intimes de Sigismond. Sigismond est mortel, le peuple aussi, il a donc le même destin que dernier et est donc, par syllogisme, un personnage à l'image de l'homme. Ce soliloque n'a pas pour unique terme, de présenter les raisonnements logiques du personnage de Sigismond - porte parole de l'auteur - par sa propre définition de la vie, mais il a également une visée didactique qui a pour résolution d'instruire et de former les esprits. L'enseignement que souhaite dispenser Calderon à travers ce monologue, se fait autour d'une idée centrale : la vie est un songe. Ici, la répétition du terme « songe «, son énumération, et ses multiples anaphores « Il songe celui qui « (l.24-25.26) démontrent que, chacun vie sa propre vie au cœur de l'illusion du songe. Le dramaturge transforme alors son idée, en une sorte d'obsession, de refrain, une leçon qui fait écho au titre La Vie est un songe. Le sens de la vie prend ici un tout autre sens, puisqu'elle est considérée comme un instant de rêve utopique ou chimérique qui est révélé par un réveil qui sera, sans aucun doute, abrupte et déroutant. Par la doctrine qu'il entend partager, le dramaturge à travers le personnage principal, effectue un retour aux origines du théâtre où les « mystères « étaient joués devant les églises, pour enseigner la Bible aux illettrés. Le jeu des questions et réponses des lignes 34 et 35 incitent les hommes à réfléchir sur le fait qu'ils ne savent peut-être pas la vérité, selon Calderon la vérité serait divine. L'auteur vise donc ainsi à enseigner des valeurs considérées comme religieuses au spectateur. Cette perception de la vie comme la conçoit Calderon se vêt donc bien, dans l'habit de la perspective chrétienne. En effet, tout d'abord, l'on peut considérer d'après le monologue en présence qu'il est extrait d'une commedia. Rappelons que cette pièce allégorique à valeur religieuse ou morale est caractérisé par le fait que chaque personnage est définit par une caractéristique sociale ou psychologique. Par exemple ici « le Roi « (l.11) est associé à trois verbes de pouvoir : « commande « (l.12), « dispose « (l.13), « gouverne « (l.13). L'expression « Le riche « (l.20), quant à elle, est ironique puisque la richesse de l'homme, lui cause de nombreux tourments « ne lui offre que soucis « (l.21) « Le pauvre « (l.22) est lui, une figure opposée de la précédente qui met en valeur le caractère symbolique de cette grandeur morale, tout n'est qu'illusion ou éphémère comme la « majesté « (l.14) ou encore le « triomphe « (l.24). De plus, ces trois archétypes (le roi, le riche et le pauvre) sont des caricatures qui représentent des types théâtraux. Donc la vie est représentée dans le théâtre illustré ici par Sigismond qui lui même illusionniste (car personnage du théâtre) est illusionné. Nous pouvons donc mettre en évidence que ce monologue inscrit d'une certaine manière dans le contexte du Théâtrum mundi. En effet nous pouvons noter qu'il y a reprise de ce thème traditionnel du théâtre : si le théâtre sur scène représente la vie réelle, celle-ci ne serait elle pas une pièce de théâtre ? Sigismond vie entre un monde d'apparence et un monde de vérité Ce questionnement implique ici la valeur d'une préservation morale, le salut de Sigismond est qu'il a compris une vérité : il se doit donc de faire par la suite preuve d'humilité et de sagesse. Cette pièce s'inscrit par ailleurs dans le genre théâtrale espagnol aussi appelé « autosacramentale « dont l'institution est une interrogation infinie. Calderon se pose ici comme question : « Qu'est ce que la mort et qu'y a-t-il après la vie ? « et nous apporte pour ainsi dire aussitôt la réponse : « s'éveiller dans le songe de la mort « (l.19-20). Si chacun de nous songe, tous les faits historiques ou sociaux sont donc l'objet de notre propre conscience. Néanmoins il y a une absence totale de certitude, et c'est ce qui rend le raisonnement de Sigismond complexe à interpréter pour le spectateur. Dans cette conception chrétienne, sur Terre ne résideraient que le superficiel et les apparences, tout est donc provisoire, dans une telle pensée de la vie il n'y aurait donc que la mort qui serait réelle et la vie se trouverait donc dans un monde ou dimension à part, celle que la religion chrétienne nomme « l'au-delà «. Dans ce texte, la morale est implicite et surtout à ligne 17 : « le plus grand bien est peu de chose « ce qui induit une leçon instituant la satisfaction du nécessaire, qui est un thème fréquemment abordé en philosophie. « Le pauvre « est cité en dernier, c'est donc lui étonnamment qui est mis en valeur mais ce stratagème est loin d'avoir été laissé au hasard, le dramaturge l'a utilisé afin de mettre en valeur la conception chrétienne selon laquelle, les pauvres, aurons la place initiale au paradis. La religion prend donc ici la forme d'une sorte d'école de vie, à travers laquelle tout peut être expliqué, même ce qui peut paraître incertain. Ainsi malgré son destin immuable, Sigismond peut-être considéré comme un héros tragique. C'est un homme de courage car il a bravé les valeurs humaines et les a remises en cause alors qu'il n'a réellement « vécu « qu'une seule journée. Sigismond est un homme lucide car il émet un message universel même s'il est enfermé dans une tour et demeure pour ainsi dire ignorant, en ce qui concerne le monde extérieur. Cette lucidité est également démontré par sa grandeur d'esprit puisqu'il a eu la sagesse de se remettre en question de façon constante. Il développe un raisonnement qui se veut logique, et raisonné. Cette raison qui suit les préceptes religieux de la chrétienté laisse apparaître la virtuosité mais surtout les valeurs que le dramaturge désir faire acquérir au plus grand nombre. Dans cette pièce, Calderón illustre donc les problèmes baroques récurrents : l'illusion, vie et la mort et reprend de façon métamorphique Le mythe de la caverne de Platon en le mélangeant au genre espagnol de l'autosacramentale. On pourrait rapprocher ce texte de celui de Le Bernin, L'extase de Ste Thérèse qui est une œuvre baroque où la recherche de limite entre le rêve et la réalité est poussée et où la notion du divin apparaît, ou bien encore de celui de Pereda et Salgado, Le rêve du chevalier qui est quant à elle une œuvre baroque, qui met en scène vanité, orgueil et mortalité. L.F

« Rappelons que cette pièce allégorique à valeur religieuse ou morale est caractérisé par le fait que chaque personnage est définitpar une caractéristique sociale ou psychologique.

Par exemple ici « le Roi » (l.11) est associé à trois verbes de pouvoir : «commande » (l.12), « dispose » (l.13), « gouverne » (l.13).L'expression « Le riche » (l.20), quant à elle, est ironique puisque la richesse de l'homme, lui cause de nombreux tourments « nelui offre que soucis » (l.21)« Le pauvre » (l.22) est lui, une figure opposée de la précédente qui met en valeur le caractère symbolique de cette grandeurmorale, tout n'est qu'illusion ou éphémère comme la « majesté » (l.14) ou encore le « triomphe » (l.24).De plus, ces trois archétypes (le roi, le riche et le pauvre) sont des caricatures qui représentent des types théâtraux.Donc la vie est représentée dans le théâtre illustré ici par Sigismond qui lui même illusionniste (car personnage du théâtre) estillusionné.Nous pouvons donc mettre en évidence que ce monologue inscrit d'une certaine manière dans le contexte du Théâtrum mundi.En effet nous pouvons noter qu'il y a reprise de ce thème traditionnel du théâtre : si le théâtre sur scène représente la vie réelle,celle-ci ne serait elle pas une pièce de théâtre ?Sigismond vie entre un monde d'apparence et un monde de véritéCe questionnement implique ici la valeur d'une préservation morale, le salut de Sigismond est qu'il a compris une vérité : il se doitdonc de faire par la suite preuve d'humilité et de sagesse.Cette pièce s'inscrit par ailleurs dans le genre théâtrale espagnol aussi appelé « autosacramentale » dont l'institution est uneinterrogation infinie.Calderon se pose ici comme question : « Qu'est ce que la mort et qu'y a-t-il après la vie ? » et nous apporte pour ainsi direaussitôt la réponse : « s'éveiller dans le songe de la mort » (l.19-20).Si chacun de nous songe, tous les faits historiques ou sociaux sont donc l'objet de notre propre conscience.

Néanmoins il y a uneabsence totale de certitude, et c'est ce qui rend le raisonnement de Sigismond complexe à interpréter pour le spectateur.Dans cette conception chrétienne, sur Terre ne résideraient que le superficiel et les apparences, tout est donc provisoire, dans unetelle pensée de la vie il n'y aurait donc que la mort qui serait réelle et la vie se trouverait donc dans un monde ou dimension à part,celle que la religion chrétienne nomme « l'au-delà ».Dans ce texte, la morale est implicite et surtout à ligne 17 : « le plus grand bien est peu de chose » ce qui induit une leçoninstituant la satisfaction du nécessaire, qui est un thème fréquemment abordé en philosophie.« Le pauvre » est cité en dernier, c'est donc lui étonnamment qui est mis en valeur mais ce stratagème est loin d'avoir été laissé auhasard, le dramaturge l'a utilisé afin de mettre en valeur la conception chrétienne selon laquelle, les pauvres, aurons la place initialeau paradis.La religion prend donc ici la forme d'une sorte d'école de vie, à travers laquelle tout peut être expliqué, même ce qui peut paraîtreincertain. Ainsi malgré son destin immuable, Sigismond peut-être considéré comme un héros tragique.

C'est un homme de courage car il abravé les valeurs humaines et les a remises en cause alors qu'il n'a réellement « vécu » qu'une seule journée.Sigismond est un homme lucide car il émet un message universel même s'il est enfermé dans une tour et demeure pour ainsi direignorant, en ce qui concerne le monde extérieur.Cette lucidité est également démontré par sa grandeur d'esprit puisqu'il a eu la sagesse de se remettre en question de façonconstante.Il développe un raisonnement qui se veut logique, et raisonné.

Cette raison qui suit les préceptes religieux de la chrétienté laisseapparaître la virtuosité mais surtout les valeurs que le dramaturge désir faire acquérir au plus grand nombre.Dans cette pièce, Calderón illustre donc les problèmes baroques récurrents : l'illusion, vie et la mort et reprend de façonmétamorphique Le mythe de la caverne de Platon en le mélangeant au genre espagnol de l'autosacramentale.On pourrait rapprocher ce texte de celui de Le Bernin, L'extase de Ste Thérèse qui est une œuvre baroque où la recherche delimite entre le rêve et la réalité est poussée et où la notion du divin apparaît, ou bien encore de celui de Pereda et Salgado, Lerêve du chevalier qui est quant à elle une œuvre baroque, qui met en scène vanité, orgueil et mortalité.

L.F. »

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