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Commentes ce mot de Romain Rolland : Il faut aimer la vérité plus que soi-même et les autres plus que la vérité ?

Publié le 10/02/2004

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Cette pensée se propose à nous selon deux jugements distincts. Or, si le souvenir des leçons de morale et de quelques exemples célèbres nous conduit à admettre facilement le premier de ces deux jugements, le second toutefois nous paraît plus surprenant. Nous sentons bien, pourtant, qu'il fait partie intégrante de la maxime proposée : il communique, même à la première affirmation, un sens qui ne nous apparaissait pas tout d'abord. C'est l'idée même de vérité qui est en cause ou, si l'on veut, des différentes sortes de vérité par rapport à une attitude fondamentale (laquelle correspondrait assez bien au concept d'humanisme).Les oeuvres et la position de R. Rolland traduisent constamment le souci d'une élévation de l'homme selon ses tendances idéales, c'est-à-dire grâce à des efforts dirigés vers le vrai, mais aussi vers le beau et le bien. Qu'est-ce donc que la vérité qui est ici en cause ? Est-ce un absolu que nous puissions poser a priori et qui, dès lors, est capable de guider toutes nos actions ? - L'humanité a souvent fait la douloureuse expérience des désordres et des régressions à quoi nous sommes brutalement ramenés, lorsque nous croyons agir au nom d'une vérité trop rapidement admise, et en fonction de laquelle certains individus s'arrogent des droits sur d'autres. Ainsi, il y a lieu d'examiner si la parole à commenter ne signifie pas, au fond, qu'il y a une vérité humaine, supérieure à toute autre, cette vérité humaine étant à base d'amour du prochain, de respect de la personne dans un effort de réalisation collective.

« En effet, ce que Romain Rolland nous rappelle dans la seconde partie de la phrase, c'est qu'on ne saurait tenir pourvalable une vérité, ou tout au moins une affirmation considérée comme vraie, si elle se retourne contre les hommes.Chacun a le droit de se soumettre (sans doute même en a-t-il le devoir) à ce qui lui apparaît comme l'expressionmême de la vérité.

Cependant la difficulté commence au moment où il prétend, de ce fait, imposer aux autres savérité, ou plutôt sacrifier autrui au nom de sa vérité.

La puissance l'emporte alors sur la valeur.

Même en face de lavérité la morale garde ses droits : et elle ne peut en aucun cas se contenter de faire de la nécessité une loi, ausens humain du mot.

Kant pose le fondement universel de la morale; mais encore exige-t-il qu'il apparaisse tel à chacun par un décret de notre liberté.

En somme, la vérité objective, delaquelle nous n'avons jamais qu'une vue partielle et sujette à révision, setrouve dominée par une vérité que nous tenons déjà, et que des mots commehumanité et solidarité, expriment chacun à leur manière.« Si j'avais les mains pleines de vérités, disait Fontenelle, je me garderais biende les ouvrir ».

— Cette phrase, énigmatique (et discutable dans la mesure oùelle ne représente qu'une attitude de prudence) revêt une certaine grandeurmorale, si, au contraire, elle fait allusion à des vérités de fait, à des véritésobjectives dont l'expression pourrait entraîner plus de désordre et plusd'égoïsme parmi les hommes.

Quel que soit le but vers quoi ils tendent, leshommes savent déjà une chose : c'est que chacun assume une responsabilitéà l'égard des autres et voit ses propres décisions limitées, mais aussi exaltéespar la conscience de cette responsabilité où les autres pèsent plus que lui-même.. »

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