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La communication avec autrui ?

Publié le 10/02/2004

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Non, car la sympathie est tout autre chose que la fusion des sentiments et des personnes. Elle est compréhension affective d'autrui. Je peux saisir ses sentiments, sans pour autant les éprouver moi-même. Je peux ainsi sympathiser avec des sentiments que je n'ai jamais éprouvés et des situations que je n'ai jamais vécues. De plus, l'idée d'une fusion avec autrui qui serait une confusion entre deux êtres est, comme le souligne Lévinas, « une fausse idée romantique ». Le pathétique de la relation à autrui, de l'amour, consiste précisément dans « le fait d'être deux », et que « l'autre y est absolument autre ». Poser autrui comme autre, comme liberté, ce n'est pas reconnaître l'échec de la communication, mais l'échec « du mouvement qui tend à saisir ou à posséder une liberté ».1. La distance infranchissable d'autrui.D'après Descartes, si l'on se contente de la perception et non de la raison, il n'y a pas de différence entre autrui et un automate (c'est-à-dire un objet).

« 3.

L'avènement de la conscience de soi dans le duel. Pour Hegel, la conscience de soi n'est pas immédiate: elle suppose la confrontation à autrui.

C'est donc par autruique j'accède à la conscience de moi-même. « Un individu surgit face-à-face avec un autre individu.

Surgissant ainsi immédiatement, ils sont l'un pour l'autre à lamanière des objets quelconques.

Chaque conscience est bien certaine de soi-même, mais non de l'autre; et ainsi sapropre certitude de soi n'a encore aucune vérité.

[...] Le comportement des deux consciences de soi est doncdéterminé de telle sorte qu'elles se prouvent elles-mêmes et l'une à l'autre au moyen de la lutte pour la vie et lamort.

Elles doivent nécessairement engager cette lutte, car elles doivent élever leur certitude d'être pour soi à lavérité, en l'autre et en elles-mêmes.

C'est seulement par le risque de sa vie qu'on conserve la liberté, qu'on prouveque l'essence de la conscience de soi n'est pas l'être, n'est pas le mode immédiat dans lequel la conscience de soisurgit d'abord.

» Hegel, Phénoménologie de l'esprit (1807), IV. 1.

La lutte pour la reconnaissanceHegel fait du conflit la relation fondamentale par laquelle chaqueconscience désire se faire reconnaître par l'autre.

Dans cette lutte pourla domination, la conscience qui surmonte la crainte naturelle de la mortl'emporte et affirme sa spiritualité, puisqu'elle a montré que sa vie n'estpas ce qu'il y a de plus essentiel pour elle.

Celui en qui l'esprit a dominéla nature devient donc le maître. 2.

Identité et dialectiqueL'esclave travaille pour le maître.

Le maître dépend donc de l'esclavepour sa subsistance.

Tandis que l'esclave acquiert de nouvellescompétences, le maître, qui dépend de l'esclave et se repose sur lui,finit par transformer sa maîtrise en servitude.

Les rapports de pouvoir nesont donc pas définitifs et peuvent faire l'objet d'un renversementdialectique, où le maître devient esclave et l'esclave le maître.Hegel montre ainsi que l'identité réelle n'est pas l'identité naturelle ouimmédiate.

L'identité n'est pas donnée par l'origine ou la naissance.

Ellen'est pas au commencement mais au terme d'un processus, et supposeun travail, une activité de l'esprit. « Pour se faire valoir et être reconnue comme libre, il faut que la conscience de soi se représente pour une autre comme libérée de la réalité naturelle présente.

Ce moment n'est pas moins nécessaire que celui qui correspond à la liberté de laconscience de soi en elle-même.

L'égalité absolue du Je par rapport à lui-même n'est pas une égalité essentiellementimmédiate, mais une égalité qui se constitue en supprimant l'immédiateté sensible et qui, de la sorte, s'impose aussià un autre Je comme libre et indépendante du sensible.

Ainsi la conscience de soi se révèle conforme à son conceptet, puisqu'elle donne réalité au Je, il est impossible qu'elle ne soit pas reconnue. Mais l'autonomie est moins la liberté qui sort de la présence sensible immédiate et qui se détache d'elle que, bien plutôt, la liberté au sein de cette présence.

Ce moment est aussi nécessaire que l'autre, mais ils ne sont pasd'égale valeur.

Par suite de l'inégalité qui tient à ce que, pour l'une des deux consciences de soi, la liberté a plus devaleur que la réalité sensible présente, tandis que, pour l'autre, cette présence assume, au regard de la liberté,valeur de réalité essentielle, c'est alors que s'établit entre elles, avec l'obligation réciproque d'être reconnues dans laréalité effective et déterminée, la relation maîtrise-servitude, ou, absolument parlant, servitude-obéissance dans lamesure où cette différence d'autonomie est donnée par le rapport naturel immédiat. Puisqu'il est nécessaire que chacune des deux consciences de soi, qui s'opposent l'une à l'autre, s'efforce de se manifester et de s'affirmer, devant l'autre et pour l'autre, comme un être-pour-soi absolu, par là même celle qui apréféré la vie à la liberté, et qui se révèle impuissante à faire, par elle-même et pour assurer son indépendance,abstraction de sa réalité sensible présente, entre ainsi dans le rapport de servitude.

» Hegel , « Propédeutique philosophique ». C'est dans l'un des plus fameux passages de la « Phénoménologie de l'esprit », qui décrit la lutte à mort pour la reconnaissance avant que d'aborder la dialectique du maître et de l'esclave, que Hegel déclare : « C'est seulement par le risque de sa vie que l'on conserve la liberté. » Hegel entend montrer que la rencontre avec autrui prend logiquement la forme d'un conflit, d'une lutte, dont le risque est la mort et l'enjeu la reconnaissance par l'autre de mon humanité. Pour ne pas méconnaître l'enjeu de la « lutte à mort pour la reconnaissance », il faut savoir que la. »

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