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La communication des consciences.

Publié le 15/09/2014

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2.  Si cette critique radicale est excessive, il reste extrêmnenient important de remarquer tous les obstacles qui s'opposent pratiquement au « dévoi­lement « exact de notre pensée. Et il faut rechercher comment les vaincre (I).

 

On notera : a) exposer sa pensée c'est courir le risque de l'altérer. Car notre pensée n'a pas encore une forme arrêtée avant d'avoir été parlée. Dès lors la première formule, nécessairement définie, dans laquelle nous la faisons entrer, ne va-t-elle pas substituer sa lumière crue à l'authentique tableau intérieur ? Il faudrait toujours regarder nos premières formules comme des tentatives provisoires pour prendre possession de notre pensée. Cela demande beaucoup de courage. Et, quand on est engagé dans une

« O~JET ET MÉTHODE par les philosophies classiques.

(Cf.

MouNIER, Introduction aux existentia­ lismes, le chapitre intitulé : Le thème de l'autre).

II.

li convient de distinguer deux questions : 1° Cornpénétration psycho­ logique; 2° Communion des sujets.

La première question reste dans le domaine proprement psychologique : Pouvons-nous pénétrer dans le monde d'idées, de sentiments, de convic­ tions ...

qui se passent à l'intérieur d'une conscience? Peut-il v avoir entre nous " transmission " fidèle de tout cet « avoir " qui con.stitue la vie psychologique d'une personne? La seconde question est déjà métaphysique et morale : ~Iétaphysique, car elle se formule ainsi : Pouvons-nous dépasser une simple transmission de données encore .extérieures et changeantes, qui intéressent « l'être tel "• pour ·saisir le sujet qui possède tout cet avoir; pour atteindre ,) 'autre dans son fond original et irréductible, dans sa liberté ? Et morale, car on ne trouve pas l'autre, dans sa réalité de sujet, en " l'assimilant '" comme on assimile une idée.

Ce dont on prend posses­ sion par la pensée ce n'est plus un sujet original et irréductible.

Atteindre l'autre dans sa liberté c·est s'unir à l'effort de cette liberté, c'est le faire sien.

c'est aimer autrui comme soi-même.

Le plus simplement possible on pourrait donc formuler la première ques­ tion : " Pouvons-nous connaitre les autres? " Et la ·seconde : " Pouvons­ nous nous intéresser '-raiment à eux? " (On trouvera références et citations sur la façon dont J.\srrns distingue nettement la seconde question de la première dans le livre de Joseph DE To:--iQUÉDEC : L'existence d'après Jaspers an chapitre sur ".la communica­ tion.

,,.

T.

- LA CO~IPÉ:--iÉTRATIO:"i PSYCIIOLOGIQUE.

A.

Par le langage.

-- 1.

La première question nous conduit d'abord à exa­ miner une critique radicale du langage comme moyen de transmission de nos« états de conscience'" (Par exemple, no11s sommes incapables de faire connaître la couleur que nous voyons.) A la différence des événements du monde physique, les états de cons­ cience ne sont pas offerts directement à l 'o-bservation de tous.

Lis ne se laissent rnir que par l'individu qui les possède.

On pense généralement que le langage permet de les communiquer à une autre conscience.

Est-ce exact~ En se rappelant la façon dont le lan­ gage a été acquis, ne doit-on pas conclure que nous n'avons aucun moyen de vérifier si nous mettons le fait de conscience sous le même mol~ (Cf G-un.T.Amrn ..

Ua1111el de psychologie, édit.

1!H3, p.

10 et suiv.î.

En effet.

les Bibliographie.

- En plus des ouvrages signalés au cours -de l'exposé, nous indi­ rruerons :.'l'Eno:-;cELLE, La réciprocité des consciences, chap.

1; ScnELER.

Nature et formes de la sympathie; M.

DuFRE~:'iE et P.

RicOEUR, Karl Jaspers, p.

Hl3-172: P.

RicœuR, Gabriel Marcel et Karl Jaspers, p.

iiî7-206; MERLEAu-PoNTY, Phénomé­ nologie de la perception, 1re partie, chap.

v1 et 2e partie, chap.

1v; SARTRE, L'être et le néant, .p.

275-368; Guu.LAU>rn, Introduction à la Psychologie, p.

188-194.

On trouvera quelques citations dans le tome 1 du Traité élémentaire de Psycholrlriie de FouLQUIÉ, 2.. »

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