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Comparer une tragédie de Corneille avec une tragédie de Racine et montrer en quoi se ressemblent et en quoi diffèrent le génie et le système dramatique de ces deux poètes.

Publié le 02/03/2011

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corneille

     Pour nous permettre de mieux rapprocher les deux poètes, laissant de côté dans le théâtre de Corneille et parmi ses chefs-d'œuvre les plus universellement reconnut, des tragédies marquées d'un caractère trop spécial comme Le Cid ou Polyeucte, nous nous attacherons à Cinna, la plus classique des tragédies, et nous lui opposerons, parmi les œuvres de Racine, Britannicus. Ces deux œuvres semblent s'appeler ; ce sont deux tragédies historiques et en particulier deux tragédies romaines, empruntées l'unie et l'autre à la période impériale.

corneille

« Les deux tragédies se ressemblent donc par beaucoup de points, mais quelle différence dans la conception despersonnages et dans la conduite de l'intrigue ! Les personnages de Cinna se placent dès le début, par la hauteur deleur langage, au-dessus de l'humanité.

Auguste, dès qu'il paraît, s'exprime en un style magnifique. Cet empire absolu sur la terre et sur l'onde, Ce pouvoir souverain que j'ai sur tout le monde, etc... On est ébloui, subjugué.

Et le plus beau est que ce langage est sincère.

Ce n'est pas un politique raffiné, cachantson intérêt sous de belles paroles.

Non, il cherche à sauvegarder l'intérêt de Rome ; à cette cause il est prêt àsacrifier son repos. N'en délibérons plus, cette pitié l'emporte.

Mon repos m'est bien cher, mais Rome est la plus forte Et, quelque grandmalheur qui m'en puisse arriver, Je consens à me perdre, afin de la sauver. Cinna trompe Auguste, afin de pouvoir le frapper, mais! Cinna lui-même va être trahi.

L'affranchi de Maxime,Euphorbe, révèle à l'empereur Ile complot tramé contre lui.

Auguste, qui était déjà bien haut au-dessus des autreshommes, va se surpasser et s'élever au-dessus de lui-même. Mais ce ne sera pas du premier coup.

Nous trouvons d'abord, à l'acte quatrième, le magnifique monologue d'Auguste.Il n'est pas encore décidé à la clémence, tant s'en faut ! Mais il n'en écarte pas absolument l'idée, il est effrayé detout le sang qu'il a versé. Rentre en toi-même, Octave, et cesse de te plaindre. Quoi ! tu veux qu'on t'épargne et n'as rien épargné ! ...Mais quoi ! toujours) du sang et toujours des supplices ! Ma cruauté se lasse- Auguste n'a pas encore pris un parti.

Il est désemparé ; il est même incapable d'écouter un conseil.

Il ne peutaccepter celui de Livie.

Est-ce parce que sa femme lui parle au nom de l'intérêt ? Cherchez le plus utile en cette occasion. Son pardon peut servir à votre renommée. Auguste ne peut comprendre.

Il se cabre. Vous m'aviez bien promis des conseils! d'une femme. Il ne prendra plus conseil que de lui-même — ou du ciel. Le ciel m'inspirera ce qu'ici je dois faire, Parole qui réserve l'avenir et qui surtout annonce une ascension. A l'acte cinquième, Auguste fait comparaître devant lui le coupable pour l'humilier, le confondre, l'écraser.

Mais Cinnane témoigne aucun repentir et brave son vainqueur.

Auguste est furieux et ne parle que de supplices.

A ce momentparaît Emilie, amenée par Livie ; Auguste est accablé par cette présence et son émotion croîtra quand il constateraque Maxime, en qui il croyait trouver du repentir, est le plus méprisable de ses ennemis. En est-ce assez, ô ciel ! Je suis maître de moi comme de l'univers. Je le suis, je veux l'être. Auguste s'est élevé au-dessus de l'humanité par un effort magnifique et incroyable.

Il fallait aller jusque-là pouratteindre l'idéal de la véritable clémence.

Mais l'histoire est dépassée, disons même violée.

Le plus rusé despolitiques est transformé en un héros désintéressé.

C'est un des exemples les plus manifestes des libertés qu'ungrand poète peut prendre envers la nature, au nom d'un idéal. Racine n'a pas fait de même dans Britannicus9 II a voulu suivre la nature sans jamais s'en écarter.

Il s'estconstamment appuyé sur le texte de Tacite. Notons d'abord un point assez piquant.

Aux yeux des contemporains, c'était Racine qui était censé mettre le romandans ses tragédies.

On lui opposait Corneille non seulement au point de vue de la grandeur des caractères et de la. »

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