COMPOSITION N° 6 de Mondrian
Publié le 10/09/2012
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Jusqu'en 1910 , Mondrian avait peint des paysages où se lisait un impressionnisme tardif mêlé d'influences symbolistes. Mais bientôt l'artiste manifeste un refus radical de la nature , de ses suggestions, de ses effets atmosphériques tendres et lumineux...
«
COMPOSIDO N N° 6
19 14
Pe intre hollandais
Anal yse
~ Jusqu'en 1910 , Mondrian avait peint des
paysages où
se lisait un impressionnisme tardif
mêlé d'influences symbolistes.
Mais bientôt l'ar
tiste manifeste
un refus radical de la nature, de
ses suggestions , de ses effets atmosphériques
tendres et lumineux .
Il procède dès lors à une
simplification progressive
du motif qui l'inspire
(façade d'immeuble , arbre , église, phare et
jetée
...
) , jusqu 'à le réduire à une structure
linéaire , une épure .
À condition de connaître
l'ensemble de
la série à laquelle appartient la
Composition n° 6, on reconnaît encore le motif -
des façades d'immeubles -dont les rectangles
superposés évoquent
les détails architecturaux.
Les sujets choisis à cette époque correspondent
naturellement a
ux exigences de géométrie de
l 'artiste.
La série des façades d'église est parti
culièrement
ada pt ée à la recherche de Mondrian
qui veut démontrer que tout objet contient en
lui-même , à condition d'être soumis à
un proces
sus de simplification totale, « l'essence spirituelle
de toute chose », c'est- à-dire l' universel.
Mon
drian choisit des formes élémentaires , abolit
toute suggestion de perspective , dissout l'objet et
réduit
la forme à sa structure primordiale : le
rapport de proportion horizontal-vertical , dont
l 'opposition à
ses yeux est l'origine de tout.
xxe siècle
Toile 88 x 61 cm
On a beaucoup insisté sur l'importance de
l 'expérience cubiste dans l'évolution de la pein
ture de Mondrian .
Ici elle est sensible surtout
dans
la délicate sobriété des tons où le rose pâle
et
le bleu tendre rehaussent le gris nacré du fond
et
les lignes noires.
L' œu vre
C La Composition n° 6 doit être rapprochée de
la série des plus minus («plus e t moin s», ainsi
nomm ée pour souligner le s qualit és symboliques
positives et négati ves d es v erti cales et des ho rizonta
les) qui occupe Mondrian dès la fin d e 1914 .
Ainsi ,
l e pe
intr e ré duit la réalit é à une série de sign e s, les +
e t les -qui , par le rapport des proportion s ainsi que
par le rythm e plu s ou moin s serré auxqu e ls ils sont
s oumi s, suffis ent à résum e r l' uni vers tout entier et les
grand e s dualité s qui le c ompos ent (masculin
f éminin ; spirituel-mat ériel) : « Voyant la m er, le ciel
e t le s é toil es, je les repr é se ntai par une multitude de
croix.
J'étais impressionn é par la grand eur d e la
natur e, et j'essayai de repr ése nter l'expansion, le
repos, l'unit é ...
Mais je sentais que je tra vaillais
toujour s c omme un impr e ss ionnist e , exprimant une
sen sation particuli ère et non pas la réalit é comme
elle est.
»
M ondr ian d e 1 9 12 à 19 18
+ En 1912 , Mondrian est à Paris où il souhaite
s 'étab lir définitivement.
Il participe la même
année à une exposition à Amsterdam où
il expose
huit œuvres dites cubistes.
Il s'agit de peintures
réalisées
au contact stimulant du Paris d'avant
guerre,
où Mondrian avait eu l'occasion de ren
contrer Derain, Braque et
Picasso.
Mondrian
reste toutefois très isolé et préfère
la compagnie
du jeune compositeur hollandais Jacob van Don
selaer.
En
1913 , son envoi au Salon des Indépen
dants est remarqué par
la critique : son œuvre
relève désormais
de l'abstraction.
En 1914 , la
déclaration de guerre le surprend aux Pays-Bas
où il avait rejoint sa famiJ ie et il devra attendre
l ' issue
du conflit pour retrouver Paris.
Entre
temps,
iJ aura fait dans son pays natal deux
rencontres très importantes.
Celle
de Bart Van
der Leck ,
en 1916 , lequel « peint en plan s unis et
en couleurs
pures ».
Puis celle de Van Doesburg ,
le créateur de la revue d'avant-garde De Stijl ,
pour laquelle Mondrian rédigera des articles
essentiels entre
1917 et 1922: iJ se propo se alors,
en énonçant les principes du néo-plasticisme, de
jeter
les bases de l'art universel futur.
Du même peintre PICTO 927 à 930 Photo Stichting Baldrecht © Nardini Editore.
1991.
VPC Larousse-Laffont pour l'édition française.
1 991 .
R1-05-33.
»
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