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Comprend-on le vivant en l'opposant à l'inerte ?

Publié le 27/01/2004

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e) Si une machine subit une modification, cette modification persiste : une bielle faussée reste faussée tant qu'on ne l'a pas redressée; et elle reste alors droite tant qu'une cause extérieure ne l'a pas de nouveau faussée. Mais si un vivant subit une modification, il ne la garde pas toujours : ou bien il meurt ou bien il organise sa survie selon d'autres normes (coupez la tige principale d'un végétal, un rameau secondaire s'infléchira pour prendre peu à peu sa place) ou bien il régénère la partie altérée (un épiderme se reforme sur une blessure; la patte d'une écrevisse, si elle est coupée, repousse; une plante cultivée c'est-à-dire forcée, revient, au bout d'un certain temps, à l'état sauvage). C - Ordonnance de la dissertation. Étant donné le libellé de l'énoncé, nous pouvons fort bien introduire notre dissertation en disant, comme nous l'avons fait plus haut : « Pour pouvoir exposer clairement les différences entre un être vivant et une machine il est bon de fixer d'abord les caractères communs à l'un et à l'autre ». Cette introduction pourrait suffire; en voici néanmoins une autre, un peu meilleure sans être très originale : « Si l'on se demande quelles différences il y a entre un être vivant et une machine, c'est qu'on peut être tenté de les confondre, au moins dans certains cas. C'est même penser scientifiquement que de considérer le vivant comme une machine. DESCARTES, et bien d'autres après lui, l'ont fait systématiquement et ont parlé de l'animal comme d'un « automate ». Et pourtant on est tenté de maintenir la distinction ». Le corps humain, comme le corps de l'animal, est une machine perfectionnée créée par Dieu. Bien qu'infiniment plus complexe que nos machines, son fonctionnement se laisse expliquer de la même manière.

« d'autres normes (coupez la tige principale d'un végétal, un rameau secondaire s'infléchira pour prendre peu à peu saplace) ou bien il régénère la partie altérée (un épiderme se reforme sur une blessure; la patte d'une écrevisse, si elleest coupée, repousse; une plante cultivée c'est-à-dire forcée, revient, au bout d'un certain temps, à l'étatsauvage). C - Ordonnance de la dissertation. Étant donné le libellé de l'énoncé, nous pouvons fort bien introduire notre dissertation en disant, comme nous l'avonsfait plus haut : « Pour pouvoir exposer clairement les différences entre un être vivant et une machine il est bon defixer d'abord les caractères communs à l'un et à l'autre ».Cette introduction pourrait suffire; en voici néanmoins une autre, un peu meilleure sans être très originale : « Si l'onse demande quelles différences il y a entre un être vivant et une machine, c'est qu'on peut être tenté de lesconfondre, au moins dans certains cas.

C'est même penser scientifiquement que de considérer le vivant comme unemachine.

DESCARTES, et bien d'autres après lui, l'ont fait systématiquement et ont parlé de l'animal comme d'un «automate ».

Et pourtant on est tenté de maintenir la distinction ». Le corps humain, comme le corps de l'animal, est une machineperfectionnée créée par Dieu.

Bien qu'infiniment plus complexeque nos machines, son fonctionnement se laisse expliquer de lamême manière.

Les corps sont composés de nerfs et de muscles,comparables à des petits tuyaux, dans lesquels circule unematière subtile : les esprits animaux.

Lorsque nous touchons unobjet par exemple, nous en prenons une conscience tactile parl'effet de ces esprits animaux qui remontent jusqu'au cerveau parl'entremise des nerfs, et viennent heurter la "glande pinéale",siège de l'âme.

Il en est ainsi de tout le système sensorimoteur.

Sije veux me mouvoir, un grand nombre d'esprits animaux serontcanalisés vers les muscles qui seront sollicités pour accomplir cemouvement.

La lumière, les odeurs, les sons, les goûts, la chaleurse propagent jusqu'à notre esprit par l'intermédiaire de nos nerfsqui canalisent ces particules.

La faim, la soif, le sommeil, la veille,le rêve se produisent de la même manière : un déplacementd'esprits animaux à l'intérieur des canalisations de la machineriecomplexe de notre corps.

Il existe cependant une différence demille entre un corps humain et un corps animal.

Aucun animaln'use jamais de signes, ou d'un quelconque langage pour exprimerune pensée.

On peut concevoir un automate qui réponde par laparole à certains messages simples : crier si on le touche, ouprononcer quelques phrases simples, mais aucun automate nesera jamais en mesure d'agencer une parole qui réponde au sensde ce qu'on lui dit.

Enfin, si un corps animal ou un automate peutaccomplir un nombre limité de tâches, parfois même mieux quenous, il ne peut aller au-delà.

Ce qui montre qu'ils agissent par ladisposition de leurs organes, et non par connaissance.

Ils sontdépourvus de pensée ou d'esprit.

Il n'y a que l'homme à disposerde cet instrument universel qu'est la raison et qui lui sert en touteoccurrence afin d'agir comme il convient.

Chaque organe de lamachinerie animale, tout au contraire, est spécialisé.

Il lui faudrait- ce qui est impossible - un nombre infini d'organes pour faireautant de choses que notre raison nous le permet. On ne voit pas pourquoi l'ordre de l'exposé serait différent de l'ordre que nous avons suivi dans notre recherche :nous avons analysé un à un les différents caractères du vivant qui le distinguent de ceux de la machine, encommençant par les plus apparents et en progressant vers les plus importants.

En reprenant cette analyse, vouspourrez éventuellement en corriger la progression.Quant à la conclusion, elle n'est pas difficile à trouver.

Tous ces caractères que nous venons d'énumérer convergentvers une interprétation que nous pouvons présenter ici : un vivant et une machine ont tous deux une unité, mais cen'est pas le même genre d'unité : l'unité de la machine résulte de sa construction, elle est constituée par lasubordination des moyens à la fin.

L'unité du vivant s'exprime par la formule précédemment citée, le « maintien de laforme »; (KANT emploie une autre expression qu'on peut également connaître et citer : « Le vivant, c'est l'êtreorganisé s'organisant lui-même ».). »

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