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Qu'est-ce que comprendre ?

Publié le 19/02/2004

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Soit. à comprendre la phrase : « La fréquence d'un son est en raison inverse de la longueur de la corde vibrante. » Il semble que certaines images, au moins vagues, soient ici le soutien presque indispensable de la pensée. Mais il faut de plus : 1° que ces images soient acceptées, homologuées par le jugement; 2° que les concepts qui y entrent (par exemple, ici, celui de fréquence) soient eux-mêmes compris, c'est-à-dire intégrés à un système de définitions (par exemple, la fréquence est le nombre de vibrations à la seconde) et de théories (ici, théorie des vibrations sonores); 3° enfin qu'intervienne un acte de synthèse mentale par lequel tous ces éléments sont pensés en relation mutuelle et en fonction de ce système. C. - Qu'est-ce que comprendre un raisonnement? Soit le syllogisme : « Les mouvements vibratoires peuvent être réfléchis. Or le son est un mouvement vibratoire. Donc le son peut être réfléchi. » Nous l'avons compris lorsque nous avons saisi que le moyen terme « mouvement vibratoire » permet, en procédant par substitution, de rapprocher la notion de son et celle de réflexion, primitivement isolées.

« comprendre ainsi la musique pour la goûter, et le sentiment ici a l'intelligence pour condition préalable »; et il citel'exemple de ceux qui, en France, après avoir sifflé WAGNER, l'applaudirent vingt ans plus tard : ils avaient, dit-il, «appris à le comprendre, à discerner les thèmes qui leur échappaient, à déchiffrer un texte qui leur était d'abordinintelligible ». II.

Sens intellectuel. Nous nous trouvons ainsi amené à étudier le sens intellectuel, qui est, au vrai, le sens propre. A.

— Qu'est-ce d'abord que comprendre un signe ou un langage? C'est substituer à l'élément purement sensible(visuel, auditif, etc.) de ce signe ou de ce langage une signification, c'est-à-dire un système d'images ou d'idées(et, le plus souvent, des deux à la fois), ce qui implique un jugement. B.

— S'il s'agit d'une phrase abstraite ou d'une suite d'idées, la chose est plus complexe encore.

Soit.

à comprendrela phrase : « La fréquence d'un son est en raison inverse de la longueur de la corde vibrante.

» Il semble quecertaines images, au moins vagues, soient ici le soutien presque indispensable de la pensée.

Mais il faut de plus : 1°que ces images soient acceptées, homologuées par le jugement; 2° que les concepts qui y entrent (par exemple,ici, celui de fréquence) soient eux-mêmes compris, c'est-à-dire intégrés à un système de définitions (par exemple, lafréquence est le nombre de vibrations à la seconde) et de théories (ici, théorie des vibrations sonores); 3° enfinqu'intervienne un acte de synthèse mentale par lequel tous ces éléments sont pensés en relation mutuelle et enfonction de ce système. C.

— Qu'est-ce que comprendre un raisonnement? Soit le syllogisme : « Les mouvements vibratoires peuvent êtreréfléchis.

Or le son est un mouvement vibratoire.

Donc le son peut être réfléchi.

» Nous l'avons compris lorsque nousavons saisi que le moyen terme « mouvement vibratoire » permet, en procédant par substitution, de rapprocher lanotion de son et celle de réflexion, primitivement isolées.

Comprendre une déduction mathématique, c'est saisircomment la conclusion peut être construite avec les principes et les hypothèses.

Comprendre enfin un raisonnementinductif, c'est saisir comment la loi peut être construite avec les éléments abstraits (par exemple, intensité,hauteur, timbre, s'il s'agit d'une loi d'acoustique) que l'analyse expérimentale substitue, en les conceptualisant, auxfaits empiriques. D.

— Qu'est-ce enfin que comprendre un fait? Le fait est pure donnée empirique tant que nous ne l'avons pasinterprété, rattaché à un certain ordre de phénomènes, et c'est alors que nous ne le comprenons pas.

Nous lecomprenons, au contraire, quand nous l'avons fait entrer dans une classe de faits connus : comprendre lephénomène de l'écho, c'est le ramener à celui de la réflexion du son. Une conclusion se dégage de tous ces exemples : comprendre, au sens intellectuel du terme, c'est toujours, commel'a dit H.

DELACROIX, « l'intégrer dans un système qui est lui-même intelligible parce qu'il est un système de relations»; c'est substituer un ordre à un ensemble de données hétérogènes; c'est « systématiser ». Conclusion .

Une telle systématisation logique n'est pas toujours possible, surtout dans la vie courante et dans les relations inter-humaines.

C'est pourquoi il nous faut souvent, dans ce domaine, nous contenter de cette «compréhension » affective et intuitive que nous avons décrite dans la première partie.

Mais, en réalité, nous n'avonsvraiment compris quoi que ce soit que lorsque nous avons réussi à le faire entrer dans un système intellectuel,comme l'a montré H.

DELACROIX.. »

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