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Le concept de nation et de la nationalité ?

Publié le 12/02/2004

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En fait la procréation de très nombreux enfants est assez souvent liée à l'état d'indifférence, d'imprévoyance qui accompagne la misère. Lorsque les conditions économiques sont meilleures, les hommes réfléchissent davantage, songent à la nécessité d'assurer l'avenir des enfants qu'ils mettent au monde et en limitent le nombre afin de mieux les élever. En ce sens la réduction de la natalité est liée à l'esprit de prévoyance. Bouthoul cite à ce propos les travaux du statisticien finlandais Tallqvist, qui montre que la natalité est inversement proportionnelle au chiffre moyen des dépôts dans les Caisses d'Épargne par tête d'habitant.En concluons-nous qu'il faut encourager la restriction des naissances? C'était, dès la fin du XVIIIe siècle, l'opinion du pasteur anglican Malthus, qui soutenait que lorsque la natalité n'est pas contrôlée le nombre des hommes s'accroît en progression géométrique tandis que la quantité de subsistances augmente seulement, dans les meilleures conditions, en progression arithmétique. Le malthusianisme est défendable dans les pays sous-développés (la surpopulation de l'Inde, par exemple, est incontestable par rapport à ses ressources économiques). Mais dans les pays industriellement développés les ressources des habitants ont augmenté plus que la population. La France pourrait nourrir vingt millions d'habitants de plus, sans réduire son niveau de vie, car la production économique peut être augmentée.Toutefois l'action régulatrice des propagandes (appel à la restriction des naissances en Asie, encouragement de la natalité par des allocations en France) pose un problème moral.

« mortalité qui se traduit par une augmentation rapide de la population.

Entre 1800 et 1935 la population européennea triplé (passant de 185 à 530 millions d'habitants), la population française elle-même a presque doublé (de 25 à 40millions d'habitants).

La restriction des naissances apparaît alors comme une sorte de «réaction d'équilibration».N'oublions pas qu'en 1932 si le taux de la natalité était tombé, en France, à 17, il était de 14 pour la Suède, de 15pour l'Angleterre, de 16 pour l'Allemagne.

Seulement le phénomène, en France, avait débuté cinquante ans plus tôtqu'ailleurs (en fait dès le début du XIXe siècle), ce qui explique la gravité de la crise (le vieillissement de lapopulation française est nettement plus accusé que dans les pays voisins).Par ailleurs il nous semble un peu simpliste d'attribuer la restriction des naissances à un égoïsme haïssable et de voiren revanche dans la procréation incontrôlée le signe de l'esprit de sacrifice et de la vertu.

En fait la procréation detrès nombreux enfants est assez souvent liée à l'état d'indifférence, d'imprévoyance qui accompagne la misère.Lorsque les conditions économiques sont meilleures, les hommes réfléchissent davantage, songent à la nécessitéd'assurer l'avenir des enfants qu'ils mettent au monde et en limitent le nombre afin de mieux les élever.

En ce sensla réduction de la natalité est liée à l'esprit de prévoyance.

Bouthoul cite à ce propos les travaux du statisticienfinlandais Tallqvist, qui montre que la natalité est inversement proportionnelle au chiffre moyen des dépôts dans lesCaisses d'Épargne par tête d'habitant.En concluons-nous qu'il faut encourager la restriction des naissances? C'était, dès la fin du XVIIIe siècle, l'opinion dupasteur anglican Malthus, qui soutenait que lorsque la natalité n'est pas contrôlée le nombre des hommes s'accroîten progression géométrique tandis que la quantité de subsistances augmente seulement, dans les meilleuresconditions, en progression arithmétique.

Le malthusianisme est défendable dans les pays sous-développés (lasurpopulation de l'Inde, par exemple, est incontestable par rapport à ses ressources économiques).

Mais dans lespays industriellement développés les ressources des habitants ont augmenté plus que la population.

La Francepourrait nourrir vingt millions d'habitants de plus, sans réduire son niveau de vie, car la production économique peutêtre augmentée.Toutefois l'action régulatrice des propagandes (appel à la restriction des naissances en Asie, encouragement de lanatalité par des allocations en France) pose un problème moral.

L'État a-t-il le droit d'agir sur l'individu en le traitantcomme un moyen pour une fin d'ordre collectif (que cette fin soit suivant les cas la diminution ou l'augmentation desnaissances)?Les nécessités nationales ne doivent pas faire oublier la fin essentielle de l'action morale qui est l'épanouissementdes personnes.

A cet égard, tout à la fois, la diffusion des méthodes contraceptives (qui permettent la procréationvolontaire d'enfants désirés au moment choisi et dans les meilleures conditions) et la politique d'allocations familiales(qui évite que le père de famille soit économiquement défavorisé par rapport au célibataire) nous semblentégalement bienfaisantes dans le cadre d'une morale humaniste. Qu'est-ce qu'une nation ? - ERNEST RENAN (1882)La conférence que prononce Ernest Renan à la Sorbonne, le 11 mars 1882, sous l'intitulé « Qu'est-ce qu'une nation?», nous apparaît aujourd'hui comme une sorte de manifeste de la conception élective de la Nation dont l'aspirationuniversaliste fait référence aux Lumières (du reste, Renan renvoie explicitement au Qu'est-ce que le Tiers-Etat ? del'abbé Sieyès).

Pourtant, il s'agit d'abord d'un texte de circonstance destiné à contrer la thèse allemandedéveloppée au début du siècle par Fichte (Discours â la nation allemande) et réactivée depuis pour justifier après1870 l'annexion de l'Alsace et de la Lorraine.

Le nationalisme allemand, parce qu'il s'appuie sur la notion de race etnon pas sur un projet politique, est dangereux :« Si l'on se met à raisonner sur l'ethnographie de chaque canton — explique Renan à David-Frédéric Strauss dans sacorrespondance —, on ouvre la porte à des guerres sans fin.

»Pour cesser, par conséquent, ce qu'il appelle ces « guerres zoologiques », Renan se propose de clarifier l'idée deNation à l'esprit de ses auditeurs (une « idée claire en apparence, mais qui prête aux plus dangereux malentendus».) Il va récuser un à un les critères sur lesquels se croit fondé le « nationalisme objectif ».

La race ? Le motrecouvre tant d'acceptions variées qu'il est presque impossiblede s'entendre sur une définition opératoire.

En outre, la question de savoir s'il existe encore en Europe des « racespures », c'est-à-dire sans aucun mélange, mérite d'être posée :« La vérité est qu'il n'y a pas de race pure et que faire reposer la politique sur l'analyse ethnographique, c'est lafaire porter sur une chimère.

»Renvoyé à sa dimension idéologique, le critère de la race est alors écarté.

La langue ? Fichte est plus directementvisé (puisqu'il fait de la culture et partant de la littérature, donc de la langue, le ciment national).

Or la langue, sielle invite à la réunion ne peut y forcer.

Il y a quelque chose qui la transcende, quelque chose de supérieur et qu'onnommera volonté qui accomplit des prodiges que la communauté linguistique ne réalise pas.

Un exemple ? La Suisse.« La volonté de la Suisse à être unie, malgré la variété de ses idiomes, est un fait bien plus important qu'unesimilitude souvent obtenue par des vexations.

»La religion ? L'histoire récente la confine aux limites de la vie privée.

Le commerce ou la géographie? Ils ne tiennentpas compte de la dimension spirituelle de la nation.

La matière ne suffit pas à rassembler les peuples.Bref, Renan prépare l'auditoire à recevoir la définition, désormais très célèbre, qu'il prépose :« Une nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices qu'on a faits et de ceuxqu'on est disposé à faire encore.

Elle suppose un passé ; elle se résume pourtant dans le présent par un faittangible : le consentement, le désir clairement exprimé de continuer la vie commune.

L'existence d'une Nation est(pardonnez-moi cette métaphore) un plébiscite de tous les jours, comme l'existence de l'individu est une affirmationperpétuelle de vie.

». »

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