Devoir de Philosophie

Le conflit des consciences

Publié le 15/01/2004

Extrait du document

 » Sartre, « L'Etre et le Néant », Gallimard, pp. 305-306.   Le texte de Sartre décrit clairement deux états de la conscience. Dans le premier, une conscience solitaire est occupée, par jalousie, à regarder par le trou d'une  serrure ce qui se passe derrière la porte. Cette conscience est alors entièrement livrée à la contemplation du spectacle jusqu'à s'y fondre; elle est tout entière ce spectacle qu'elle regarde, elle est la série des actes motivés par la jalousie (se pencher, ne pas faire de bruit, regarder). Cette conscience ne se connaît même pas comme jalouse (ce qui supposerait un recul réflexif): elle est rapport au monde sur la mode de la jalousie. La conscience n'a pas de consistance propre qui lui permette de s'appréhender comme moi; elle se confond immédiatement avec toutes ces choses sur lesquelles elle s'ouvre. Brusquement surgit un autre (j'entends des pas, on me regarde): je suis surpris, il va penser que moi, je suis jaloux. C'est alors (dans le cadre d'une expérience de la honte d'avoir été surpris) que ma jalousie prend consistance (et par là-même aussi mon être comme jaloux); elle n'est plus seulement une manière diffuse d'agir dans ce monde: elle est cette qualification de ma personne, ce jugement sur moi porté par un tiers. Je suis quelqu'un, je ne suis plus une pure ouverture sur le monde: on me détermine comme un homme jaloux (on me donne une "nature", je deviens "quelque chose" sous le regard de l'autre (autrui me chosifie).

Liens utiles