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La confrontation idéologique entre Hugo et Hoederer (Les Mains Sales - SARTRE)

Publié le 13/03/2011

Extrait du document

hugo

 

Les Mains Sales ; Cinquième Tableau ; Scène 3 ; p. 196-198 de « Vous avez l’air si vrai, si solide « à « est-ce que tu t’imagines qu’on peut gouverner innocemment «.

Nous allons étudier un extrait de la scène 3 du tableau V de Les Mains Sales de Jean-Paul Sartre, pièce écrite en 1948.

Nous sommes en 1943 (temps de l’analepse : flash-back) dans la chambre où logent Hugo et Jessica. Hugo doit décider au plus vite si il tuera Hoederer (Olga vient d’envoyer une bomber). Jessica prend peur et décide de mettre Hugo face à Hoederer pour qu’il s’explique. L’intérêt de la scène est double, c’est une confrontation idéologique entre Hugo et Hoederer et la tension dramatique est à son paroxysme car l’enjeu de la discussion est la mort ou la vie d’Hoederer.

 

Comment Hugo, à travers une conversation politique avec un Hoederer déterminé perd-il une part de naïveté ?

 

hugo

« I.

C.

Les deux personnages s'opposent sur l'idée de l'emploi du mensonge.

Pour Hugo, le mensongedoit être proscrit, pour Hoederer, c'est un arme qu'il faut savoir utiliser « Je mentirais quandil faudra ».

L'emploi des temps avec le verbe mentir est significatif : Hugo s'oppose au mensongeà tous les temps de manière abstraite et idéale alors que Hoederer envisage le mensonge dans unfutur proche si nécessaire, de manière réelle. « Je sais mieux que vous ce que c'est que le mensonge » est une phrase à double sens, doubleénonciation (s'adresse à Hoederer et aux spectateurs).

Dans le milieu Bourgeois, dont il estissu, le mensonge est courant et le mensonge est celui dans lequel il vit depuis quelques joursauprès de Hoederer.

La suite du discours d'Hugo semble plus être proférée pour lui-même que pourconvaincre Hoederer.

Toujours la double énonciation car Hugo se ment à lui-même et le public lesait.

Hugo est naïf, le monde sans mensonges dans lequel il vit est une fiction idéaliste.

Le« Vous n'allez pas » sonne comme un sursaut de révolte un peu puéril pour préserver ses dernièresillusions.

D'ailleurs, il ne croit plus : alors qu'il se dit défenseur de la vérité, il se ment àlui-même. II.

A.

La multiplication des questions traduit l'incompréhension entre les deux personnages.

Unabîme est creusé entre les deux : « Mais de quoi parles-tu ? ».

Les possessifs « notre » semblentse heurter.

Cette répétition souligne que les deux personnages ne sont pas d'accord, parce qu'ilsappartiennent à deux factions opposées : les radicaux (Louis) contre les modérés (Hoederer).

Hugoest idéaliste, il aimerait croire qu'une fusion est possible et qu'Hoederer peu l'écouter maisHoederer est réaliste : il accepte l'existence du mensonge et décide de l'utiliser : « Tous lesmoyens sont bons quand ils sont efficaces ».

Hugo semble ici inhumain parce que ses idées sonteffrayantes par leur pureté, alors qu'Hoederer fait une politique pour les vivants. II.

B.

A partir du milieu du texte, Hoederer va vouloir à tout prix convaincre Hugo.

Il reprendchaque argument d'Hugo pour le détruire.

Il reprend les mots « parti, mentir, moyen, condamner ».Hugo est un rêveur, c'est pour cela qu'Hoederer emploie le verbe « imaginer ».

Il remplace le mot« classe » par le mot « caste », une classe sociale fermée.

Ici, le terme est connoté de façontrès péjorative.

La réponse d'Hugo est ironique.

Mais Hoederer transforme cette attaque enargument « parfaitement, c'est le meilleur moment ».

Hoederer sait que sa victoire sera lente.Son éthique est celle du moment présent : « aujourd'hui ».

La vérité et la pureté seront pourdemain. II.

C.

On remarque une opposition entre le « tu » et le « nous » du début du texte ; Hugo estexclu du Parti car il est trop différent « pure ; anarchiste ; bourgeois ; intellectuel ».Hoederer envoie Hugo à son univers de pureté : « reste pur ».

Hugo est comparé à un « fakir » età un « Moine » (monos en grec : seul, celui qui reste à l'écart).

Fakir rajoute l'idée demortification au lieu d'agir.

Hugo affirme sa différence et sa solitude.

Hoederer comprendl'individualisme d'Hugo mais conteste son engagement.

L'anarchiste détruit pour détruire alorsqu'un communiste détruit pour reconstruire.

Hugo exclue des bourgeois et des prolétaires n'a pastrouvé sa place parmi les hommes, on peut se référer à « Tu es un môme qui a de la peine à passerà l'âge d'homme » Tableau 6 ; Scène 2.

Le terme le plus important est ici celui de la praxis(action sous-tendue par une idée vers un résultat).

Il y a une opposition entre le termearistocratique de la pureté et le monde réaliste.. »

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