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La connaissance de l'histoire nous rend-elle plus libres ?

Publié le 08/02/2004

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histoire
.).B. Dans quelles mesures l'histoire nous libère-t-elle?Cette reconstitution éclairée du passé nous donne prise, intellectuellement, sur les événements qu'elle permet d'expliquer. Donner sens à une réalité, quelle qu'elle soit, c'est toujours se libérer de l'ignorance qui nous enferme dans un rapport passif, soumis et aveugle à ce qui arrive ou est arrivé. Le savoir, en lui-même, est libérateur. Mais au-delà de cette liberté intellectuelle, peut-on aller jusqu'à considérer que la connaissance historique nous donne plus de maîtrise sur le cours des événements dans le présent?La singularité de l'événement humain interdit la superposition de deux situations distinctes. Autrement dit, jamais le présent ne répétera le passé de sorte qu'il est inutile de chercher à apprendre dans le passé ce que nous réserve l'avenir, fût-il très proche. En histoire, comparaison n'est jamais raison.
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« 3.

La prise de conscience de notre responsabilité historique A.

La culture historienne nous engage dans le présentLa connaissance historique revient-elle vraiment à tourner le dos à notre liberté? S'il est vrai, comme nous l'avonsdit, que l'événement humain est toujours singulier et que l'histoire ne se répète pas, il est impossible de plaquer surle présent les schémas du passé.

Mais c'est précisément le défaut de culture historienne qui entretien cette erreur:pour l'homme du commun, une guerre est une guerre et, depuis la nuit des temps, il ne se passe jamais rien denouveau sous le soleil.

Ce qu'apporte la connaissance du passé, c'est donc une meilleure disposition à saisir ce quechaque situation historique a d'unique et d'original.

L'historien, plus que quiconque, sait donc que le présent esttoujours inouï, inédit et qu'il réclame, pour répondre à ses défis, de l'inventivité et de l'audace.

Loin d'enfermer dansle passé, l'histoire engage dans l'existence concrète.

Dans tous les aspects de la vie sociale, individuelle oucollective, elle aide à souligner l'absence de solutions toutes faites pour régler les problèmes du présent: tout ce quia réussi hier ne peut plus réussir aujourd'hui.

La vie nous condamne à inventer.

Et l'histoire contribue à cette prisede conscience. B.

Notre liberté dans l'histoireSi nous sommes responsables, dans l'histoire, c'est qu'il dépend de nous que les choses changent, non pas que leshommes puissent maîtriser le cours de leur devenir collectif.

Mais ce dont ils héritent n'est jamais un destin.

Leprésent est l'occasion, comme nous l'avons dit, d'en faire quelque chose à partir d'un contexte singulier.

La prise deconscience du fait que notre être n'est jamais figé peut être la conclusion, comme nous l'avons vu, d'une quêtenostalgique d'identité.

Mais elle peut être également le point de départ d'un élan de liberté: parce que je ne suis quece que je fais de ce que j'ai été, rien n'est définitivement joué.

Mon être n'est pas à découvrir, à connaître, il est àforger.

La connaissance historique peut donc aussi s'envisager comme une prise de consciencede notre condition d'être libre.

Car notre liberté ne réside pas dans notre toute-puissance, ni dans le pouvoir absoluque notre volonté détiendrait sur elle-même; elle se manifeste à travers le fait que notre existence est capabled'innovation, autrement dit que notre être n'est jamais définitivement déterminé.

Parce que nous sommeshistoriques, nous sommes imprévisibles.

Là est le signe de notre liberté. Conclusion Que l'homme est libre, c'est l'histoire qui peut nous l'apprendre.

Et en nous l'apprenant, la connaissance historiquenous renvoie au devoir d'exercer cette liberté en nous tournant davantage vers l'avenir que vers le passé pourdécider du présent.

Sans doute certains traumatismes collectifs nous incitent-ils à regarder l'avenir avec un oeildans le rétroviseur: «Plus jamais ça!» Réaction compréhensible.

Mais se battre pour que l'horreur d'hier ne nousressaisisse pas est un combat vain s'il est vrai que l'histoire ne se répète jamais.

L'histoire nous enjoint plutôt demobiliser tous nos efforts et toutes nos énergies pour parer aux erreurs à venir, pour tenter de deviner les risquesdu futur.

Parce que nous sommes libres, nous devons vivre en ne retenant qu'une chose: l'erreur, la faute sont vitecommises.

La liberté nous impose la prudence.. »

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