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La connaissance se limite-t-elle aux apparences ?

Publié le 23/02/2004

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  [Nous connaissons le réel tel qu'il nous apparaît. Nous ignorons tout de sa véritable nature. L'explication des phénomènes repose uniquement sur des observations et des expériences répétées.] La connaissance navigue à la surface des choses Nous ne connaissons avec certitude que ce que nos sens sont capables de percevoir. Cette connaissance, aussi certaine qu'elle puisse être pour moi, ne l'est pas nécessairement pour autrui. C'est pourquoi, pour Protagoras, la certitude n'a qu'une valeur relative, c'est-à-dire subjective. L'esprit doit passer du pourquoi au comment Auguste Comte ne croit qu'aux vertus des méthodes et des résultats de la science expérimentale. L'esprit «positif», c'est-à-dire scientifique, ne cherche plus une explication absolue de l'origine des phénomènes. Il s'agit de comprendre les relations constantes qui les relient. Seul l'observable est explicable Pour le phénoménisme, il ne s'agit pas de découvrir l'essence du réel, mais de formuler des lois logiquement cohérentes permettant à l'homme de donner une suite heureuse à son besoin de connaissance, c'est-à-dire d'expliquer la nature qui l'entoure, quand bien même cette explication ne serait pas, intrinsèquement, la bonne.

« [Même si cela constitue une énigme fondamentale pour l'entendement humain, il faut bien admettre que la raison peut plus qu'elle ne sait.

Le phénoménisme semble vouloir nier cette évidence.] Il existe un au-delà des phénomènes, un monde intelligibleDans La République, Platon nous dit qu'il existe «dans la région du connaissable, tout aubout, la nature du Bien, qu'on a de la peine à voir, mais qui, une fois vue, apparaît auraisonnement comme étant en définitive la cause universelle de toute rectitude».

C'estbien là la preuve que l'esprit ne se limite pas à traiter les apparences que lui fournissentles sens.Le problème de l'Idée se présente d'abord chez Platon sous une forme politique.

Si l'onse contente de l'opinion pour gouverner une Cité, on n'obtiendra jamais que desapparences de justice, d'honnêteté ou de vérité.

L'apparence n'est qu'un semblant, quin'est ni fiable, ni solide, comme une parole que l'on lance sans plus y penser ensuite.Pour tenir un discours qui transcende les apparences, qui dépasse le changement et lemouvement des opinions, il faut s'en séparer et faire l'effort d'aller jusqu'aux Idées.

Leplan des Idées est un plan supérieur où se réalise une connaissance absolue et où setient la vérité.

On ne peut l'atteindre au moyen de nos sens : pour chaque opinionsoutenue, il n'est pas difficile en effet de démontrer le contraire, en changeant parexemple de perspective, ce qui n'est finalement qu'un simple changement d'apparence. Au mieux, l'opinion peut être "droite", c'est-à-dire conforme à la vérité, mais, de manière générale, la connaissancesensible est un obstacle à la connaissance vraie.

Il faut sortir de l'opinion pour accéder à la connaissancephilosophique, comme un plongeur s'arrache de l'eau pour regagner la terre ferme.

Il ne s'agit pas de supprimer lesensible, mais de le dépasser.

L'éducation de l'âme (la psychagogie) est donc essentielle pour opérer sa conversion(metanoïa) vers le domaine des Idées.

L'objet de la philosophie, ce sont les Idées ou formes essentielles des choseset de tout ce qui existe dans le monde sensible.

L'idea est la forme visible par l'oeil de l'esprit.

Elle est ce qu'il y a deplus réel dans le réel, à la fois forme et structure de ce qui constitue les objets existants.

Toute Idée génère laréalité sensible par participation : une action est juste quand elle participe de l'Idée de Justice, un corps est beauquand il participe de l'Idée de Beauté, mais les objets fabriqués par les artisans participent eux-aussi de l'Idée deLit, de Maison, de Tunique, etc.

Chaque être existant, qu'il soit naturel ou fabriqué, tire donc sa réalité vraie de laparticipation à l'Idée dont il procède.

L'Idée est à la fois transcendante et immanente, origine et finalité : elle estl'essence des choses. Des rapports de l'être et du connaître Dans le livre VII de la République, Platon expose les rapports entre l'être et la connaissance à l'aide de l'allégorie dela caverne, représentation "illustrée" d'un exposé mathématique présenté au livre VI.

Au monde sensible, composéde choses perçues et de leurs formes dégradées, ombres ou mirages, correspond la connaissance sensible, quirelève du domaine de l'opinion.

Celle-ci se répartit en deux domaines : la croyance ou la perception pour les chosessensibles, l'illusion ou la conjecture pour les formes inférieures.

Au monde intelligible, finalisé par l'Idée du Bien, quiéclaire toutes les autres Idées ou formes, correspond une connaissance intellectuelle par Idées.

Les objetsmathématiques appartiennent au monde intelligible et sont l'objet d'une connaissance discursive.

La totalité dudomaine intelligible est finalisée par l'Idée suprême de l'Un-Bien qui fonde la cohérence et l'harmonie du tout.

Plus ons'éloigne de cette Idée, plus la connaissance s'obscurcit.

De cette corrélation stricte entre l'ordre de l'être et l'ordredu connaître s'ensuit toute une série de rapports : les Idées sont aux objets mathématiques ce que les chosessensibles sont à leurs apparences fugitives et imparfaites.

La connaissance par Idées est à la connaissance parconcepts ce que la perception sensible est à l'illusion, ou ce que la croyance est à la supposition.

Enfin, plus nousapprochons le domaine des Idées, plus nous approchons l'être et la vérité, connaissance, être et vérité se fondanten une seule et même réalité dans la lumière de l'Idée suprême du Bien.

Dans l'allégorie de la caverne, les ombresprojetées sur la paroi sont les apparences dégradées des figurines : celles-ci sont les objets perçus, tandis quecelles-là sont les illusions.

L'intérieur de la caverne symbolise le monde sensible avec ses deux degrés deconnaissance : la perception et la conjecture.

Le monde intelligible, accessible à celui qui fait l'effort de sedétourner du sensible, est symbolisé par l'extérieur de la caverne : les Idées sont les choses réelles, et le soleil estl'Idée unique du Bien, qui donne consistance et réalité à toutes les autres. Les problèmes posés par la théorie des Idées Dans le Parménide, Platon a dressé lui-même toutes les objections possibles à sa théorie des Idées.

Transcendantesà la réalité sensible, il ne faut pas supposer que les Idées sont "plus réelles" que la réalité : la "Chevalité" n'est pas. »

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