Devoir de Philosophie

La connaissance est-elle un processus social ?

Publié le 14/02/2004

Extrait du document

En fin de compte, la croyance n'est écartée de la connaissance que lorsqu'elle est affirmation strictement individuelle, non réfléchie et fermée à la critique. Mais la mise en débat des opinions, par le dialogue rationnel et la critique réciproque, est un moyen de progresser dans la connaissance. Certes, la discussion se réduit souvent à un dialogue de sourds : on se réfute alors non pas pour préciser le sens des idées, mais simplement pour polémiquer ; on cherche la victoire sur l'autre et non pas la vérité. Mais un vrai dialogue rationnel entre les points de vue est toujours fécond. Ce dialogue repose sur la conviction qu'il est possible en principe d'aboutir à une conclusion commune. C'est ce que Kant appelle un « sens commun «, une référence commune à tous, indispensable pour obtenir l'accord des esprits. Cet effort suppose trois conditions : 1) Chercher à penser par soi-même sans se contenter de répéter ce qui a été dit ;  2) Penser en se mettant à la place de tout autre, ce qui implique de sortir de soi-même afin d'envisager d'autres points de vue, des questions et des réfutations possibles ;  3) Penser en accord avec soi-même, ou encore de façon cohérente et conséquente, c'est-à-dire défendre une position qui puisse rendre raison d'elle-même.  Ainsi la connaissance vraie accueille la multiplicité des points de vue et des opinions, car elle suppose l'exercice personnel d'une pensée élargie à tous les points de vue possibles. La véritable connaissance n'est pas solitaire : le dialogue rationnel va de pair avec la rectification des erreurs et avec la communication des vérités.

« c) Et c'est en ce sens que l'on pourrait rejoindre cette phrase de Pascal dans les Pensées : « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà.

» Si les processus sociaux sont à l'œuvre dans la connaissance alors on peut dire quecette phrase est potentiellement vraie.

Mais quelles en seraient les conséquences ? La vérité n'aurait pas lecaractère absolue et universelle qui pourtant lui semble être intrinsèquement liée.

Mais ce qu'il faut bien voir c'estque cette définition de la vérité comme relative selon le lieu est une critique justement de nos capacités humainesdans la recherche de la connaissance et place alors l'homme dans une situation peu favorable.

Plus exactement, onpeut dire alors que la vérité ne possède pas véritablement ce caractère de clarté ou d'évidence puisqu'il fautsimplement changer de lieu pour que la vérité change.

Plus qu'une question épistémologique, il faut bien voir quecette notion de vérité recouvre un ensemble indéfini qui va de la vérité politique à la vérité religieuse et c'est bienen ce sens dire que la capacité qu'à l'homme de découvrir la vérité est liée à sa finitude, c'est-à-dire que sacapacité à découvrir le vrai est limitée par la condition anthropologique. Transition : Au demeurant, il est nécessaire effectivement de prendre en considération et toute la mesure de cette finitude del'homme ou plus exactement du caractère simplement animal-humain de l'homme.

En ce sens, on ne peut vouloir uneconnaissance qui dépasse ses capacités.

Il n'est pas un Dieu et cette quête de la connaissance est alors infinie. II – La subjectivisation de la connaissance a) Comme le montre Kuhn dans la Structure des révolutions scientifiques , la démarche scientifique ne repose pas seulement sur des méthodes explicites et formulables.

Elle repose aussi, à un moment donné, sur des croyances,des valeurs, des habitudes intellectuelles propres à une communauté scientifique.

De sorte que l'histoire dessciences n'est pas seulement l'affaire de la logique, mais aussi de la sociologie.

C'est bien ce processus social qui setrouve à l'œuvre dans la définition d'un paradigme scientifique : « le paradigme est un cadre qui définit les problèmeset les méthodes légitimes, et qui permet ainsi une plus grande efficacité de la recherche : un langage communfavorise la diffusion des travaux et canalise les investigations ».

Ainsi le changement ou le passage d'un paradigme àun autre ne trouve pas toujours sa raison ou sa nécessité dans le développement d'un nouvel élément mais plutôtdans une mutation sociale qui accompagne aussi une révolution scientifique.

En ce sens, il y a une corrélationobservable entre l'évolution des sciences et les processus sociologiques à l'œuvre dans la connaissance. b) Et c'est bien en ce sens que l'on peut comprendre la mise en exergue des « thémata » de Holton dans l'Imagination scientifique .

En effet, Tout son problème est de comprendre comment se fait-il que des scientifiques ayant une formation, des connaissances identiques arrivent fréquemment à défendre des modèles d'interprétationradicalement différents.

Et pourquoi certains savants s'acharnent-ils à défendre des principes qu'ils jugent« intouchables » alors même que les expériences les infirment ? Il s'agit de comprendre ce qui relève quasiment del'inconscient scientifique et de son importance, de la formation chez les scientifiques d'une « image du monde ».Cependant, il ne s'agit pas ici d'un ouvrage de psychologie et ne traite que peu de l'origine de ces thêmata qui audemeurant sont difficiles à cerner, mais par exemple l'éducation et les croyances ont un rôle certain : « Pour traiterde ces questions, j'ai proposé une neuvième composante de l'analyse d'une oeuvre scientifique -il s'agit de l'analysethématique (expression à laquelle nous ont familiarisés des usages voisins en anthropologie, en critique d'art, enmusicologie, et d'autres domaines).

Dans nombre de concepts, de méthodes, et d'hypothèses ou de propositionsscientifiques (voire dans la plupart), passés ou actuels, on trouve des éléments faisant fonction de thêmata,servant de contrainte, ou de stimulant, pour l'individu, déterminant parfois une orientation (une norme) ou unepolarisation au sein de la communauté scientifique.

Dans le cadre des exposés publics de leurs travaux par lesscientifiques, et, le cas échéant, dans les controverses qui s'ensuivent, ces éléments ne sont d'ordinaire pasexplicitement en cause.

On ne trouve pas, habituellement, de concepts thématiques dans les index des manuels,pas plus qu'ils ne sont déclarés, en tant que tels, dans les revues et débats de la profession.

Ces discussionsclassiques abordent essentiellement le contenu empirique et le contenu analytique ; autrement dit, les phénomènesreproductibles, et les propositions relevant de la logique et des mathématiques.

» c) Or si l'on s'en réfère à la lettre d' Einstein à Solovine de 1952 et à ce que l'on pourrait une « Weltschauung bildung », on peut dire alors que la connaissance connaît nécessaire l'influence des processus sociaux en science.En effet, si l'on note E l'expérience donnée.

Multiplicité du divers donné, intuitionné, et qui peut être imaginé carl'expérience en elle-même, et ce que l'on en retient, peut être une image du monde telle que nous le percevons ouvoulons le percevoir.

Ce n'est pas un plan infini : c'est ensemble des faits d'expérience.

A = axiomes : dont noustirons des conclusions.

Psychologiquement, ces A reposent sur les E.

Mais il n'y a pas de voie logique menant de E àA.

Il s'agit d'une connexion intuitive de nouvel ordre.

J : le saut portant au sommet du schéma au terme de cettephase d'errance représente le mouvement/moment capital d'essor de l'imagination.

C'est aussi une réponse à lamotivation que constituent « l'émerveillement » et la « passion de comprendre ».

Au cours de ce saut, il y a déjàsynthèse puisque comme le dit Einstein, c'est pour se dégager du chaos du monde de l'expérience personnelle que lesavant, l'érudit, ou l'artiste, met en place une « vision simplifiée » du monde, crée donc sa propre image du monde,. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles