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Les connaissances scientifiques peuvent-elles être à la fois vraies et provisoires ?

Publié le 08/03/2004

Extrait du document

Une théorie scientifique n'est jamais qu'une approximation. Plus les sciences avancent, plus les phénomènes révèlent leur complexié. C'est la raison pour laquelle une théorie peut être provisoirement vraie.

MAIS...

Une véritable théorie scientifique rend compte de phénomènes immuable. Elle ne peut pas être provisoire. La preuve, c'est qu'on utilise encore aujourd'hui des théories qui datent de plusieurs siècles.

  • A. Thèse.

 

Une théorie éternelle : la théorie scientifique ne peut être à la fois vraie et provisoire (dans la mesure où la théorie découvre la trame même des choses, elle semble manifester une vérité éternelle).

 

  • B. Antithèse.

 

Mobilité de la science : la science est mouvante et la théorie éphémère ; aspect progressif et dynamique de la science qui remet les théories en cause. On ne peut donc évidemment s'en tenir à l'idée d'une théorie vraie et éternelle.

 

  • C. Synthèse.

 

La théorie scientifique, toujours partielle mais néanmoins vraie, est réintégrée dans de nouvelles théories plus compré-hensives. La théorie scientifique est donc vraie et provisoire. L'idée d'une vérité mobile se manifeste et s'exprime ici. La vérité est en devenir. Ce plan aurait pu également être de type progressif, par approfondissement du qualificatif « vraie « : tout d'abord « vraie « en tant qu'absolue ; ensuite cette « vérité « aurait pu être envisagée comme limitée dans le temps et bornée aussi par l'extension possible de la connaissance.

 

« idée fondamentale selon laquelle le monde ne doit pas être considéré comme un complexe de choses achevées,mais comme un complexe de processus — où les choses, en apparence stables, tout autant que leurs refletsintellectuels dans notre cerveau, les concepts passent par un changement ininterrompu de devenir et de périroù, finalement, malgré tous les hasards apparents et tous les retours momentanés en arrière, undéveloppement progressif finit par se faire jour — cette grande idée fondamentale a, surtout depuis Hegel,pénétré si profondément dans la conscience courante qu'elle ne trouve sous cette forme générale presque plusde contradiction.

Mais la reconnaître en paroles et l'appliquer, dans la réalité, en détail, à chaque domainesoumis à l'investigation, sont deux choses différentes.

Or, si l'on part constamment de ce point de vue dans larecherche, on cesse une fois pour toutes de demander des solutions définitives et des vérités éternelles ; on atoujours conscience du caractère nécessairement borné de toute connaissance acquise, de sa dépendance àl'égard des conditions dans lesquelles elle a été acquise ; on ne s'en laisse plus imposer non plus par lesoppositions irréductibles pour la vieille métaphysique qui a toujours cours, du Vrai et du faux, du bien et dumal, de l'identique et du différent, du nécessaire et du contingent ; on sait que ces oppositions n'ont qu'unevaleur relative, que ce qui est maintenant reconnu comme vrai a son côté faux caché qui apparaîtra plus tard,tout comme ce qui est actuellement reconnu comme faux a son côté vrai grâce auquel il a pu précédemmentêtre considéré comme vrai ; que ce que l'on affirme nécessaire est composé de purs hasards et que leprétendu hasard est la forme sous laquelle se cache la nécessité — et ainsi de suite.

» [Les sciences contemporaines ont mis fin aux anciennescertitudes.

Elles ne fournissent pas de connaissances définitives, mais des connaissances approchées et provisoires.Elles progressent en «falsifiant» les théories précédentes.] On ne peut plus croire qu'une théorie scientifique est définitiveOn a longtemps tenu la géométrie euclidienne pour un modèle mathématique parfait.

Pourtant, les travaux deLobatchevski et de Riemann ont conduit à la construction d'une géométrie non euclidienne.

On peut en diretout autant de la physique qui, avec Einstein, devient non newtonienne. Une théorie peut être vraie et relative, les conditions de cette relativité étant définies par une théorie plusvaste qui l'intègre.

Prenons un exemple : un théorème est vrai dans le système d'axiomes de la géométrie àtrois dimensions d'Euclide, mais faux dans le système à n dimensions de Riemann et Lobat chevsky .

La mathématique est un système hypothético-déductif qui n'a pas besoin de la réalité, c'est-à-dire de la véritématérielle, pour être vraie.

Le raisonnement tire les conséquences logiques des hypothèses qui constituentl'axiomatique. Les Anciens essayèrent, en vain, de déduire le cinquième postulat de la géométrie d'Euclide (par un pointextérieur à une droite donnée, on peut mener une seule parallèle à cette droite) des autres postulats.

Audébut du XIXe siècle, Lobatchevsky et Bolyai fondèrent une nouvelle géométrie en partant du postulat que par un point extérieur à une droite donnée on peut mener plusieurs parallèles à cette droite.

En 1854,Riemann créa une autre géométrie postulant qu'il n'existe pas de droites parallèles.

Si ces géométries sontsans rapport avec notre représentation familière de l'espace, elles n'en sont pas moins légitimes à partir dumoment où elles n'impliquent aucune contradiction logique.

Ajoutons qu'avec les progrès de l'analyse,apparaissent, dans la seconde moitié du XIXe siècle, des courbes sans tangentes, des courbes remplissantun carré... On peut répondre, à la lumière de Popper que la vérité n'est plus un rapport à une réalité.

Popper ne parlemême plus de vérité mais de proposition convaincante.

Les connaissances scientifiques ne sont « vraies » quelorsqu'elles décrivent de façon satisfaisante le phénomène ; et cette description reste valable tant quel'observation ou l'expérimentation confirme la proposition explicative.

Ainsi se substitue à la notion de vérité,celle de puissance.

Une théorie n'est plus vraie mais dite puissante lorsqu'elle permet d'expliquer un grandnombre de phénomènes ou lorsqu'elle donne l'espoir de résoudre certains problèmes.

Ainsi, les connaissancesscientifiques sont admises non pas parce qu'elles décrivent objectivement la réalité mais par leur capacité àdécrire momentanément des phénomènes observés. Mais cette nouvelle approche des sciences pose problème : ont-elle un quelconque rapport avec la réalité(même subjective et phénoménale).

En effet, toute théorie, toute démonstration, de la plus élégante à la pluspuissante suppose des hypothèses ou des postulats.

Car ces connaissances scientifiques que l'on qualifie troprapidement de vraies ne peuvent pas être déduites d'elles-mêmes.

L'édifice scientifique ne repose que sur desaffirmations que l'on tient pour véridique.

Aussi peut-on dire que les sciences sont « vraies » parce qu'on ycroit...

Les sciences qui passent pour vraies aux yeux du sens commun ne sont que des sciences. »

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