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Connaît-on la vie ou bien connaît-on le vivant ?

Publié le 18/01/2004

Extrait du document

La question soulevée est celle de la place à accorder dans la connaissance biologique à des principes rendant possible l'explication des phénomènes vitaux. Il n'est pas possible d'étudier l'anatomie sans connaître la fonction des organes étudiés. La biologie a recours à des principes téléologiques, qui donnent un sens à des processus de nature physico-chimique. Le vivant ne s'étudie pas comme l'inorganique, et la vie, nécessaire à l'explication du vivant, reste un notion à éclaircir. Qu'est-ce qui produit la spécificité du vivant ? En quoi l'animal vivant est-il différent de la matière brute ?

  • Sujet difficile: la différence entre la vie et le vivant devra être précisée, de même que les implications de la "connaissance".
  • Sur quels auteurs pouvez-vous comptez ? (Aristote et le finalisme, Descartes et le mécanisme).

Si l'on en croit l'étymologie, la biologie doit se constituer en discours (de raison et de connaissance) sur la vie. Mais la vie est-elle connaissable en elle-même ? Connaître le vivant, n'est-ce pas perdre en lui ce qui le constitue, à savoir: LA VIE ?

« cas de reproduction sexuée.

Il existe alors des différences individuelles (à l'exception des jumeaux univitellins) maisles caractéristiques de l'espèces sont conservées.

Il ne faut pas confondre la variabilité des individus et l'invariancepropre à l'espèce.Ces trois critères, présents en un même être, nous permettent-ils de distinguer assurément le vivant de l'inerte ?Après tout les machines sont également des objets téléonomiques, les machines peuvent s'autoréguler et lesordinateurs, en raison de la programmation, ont une certaine autonomie.

Il est moins aisé qu'il ne le paraît aupremier abord de dégager des critères permettant de différencier un être vivant d'une machine complexe toutefois,la machine ne se reproduit pas, ne croit pas et connaît une autonomie très limitée. En approfondissant cette analyse, on peut définir le vivant comme un organisme (un ensemble de parties ou demembres en relation les uns avec les autres et chacun avec le tout) inscrit dans un milieu auquel il est adapté.

Lamatière inanimée est dépourvue d'organisme et n'a besoin d'aucun milieu pour subsister.

Le vivant se comprend ence sens par ses fonctions de relation qui lui permettent de vivre dans son environnement et comme une entitédotée d'une cohérence fonctionnelle. 3.

La constitution d'une science : la biologie.Cette science récente présente un certain nombre de caractéristiques qu'il conviendra de préciser.

Elle doitnotamment pouvoir se différencier par sa méthode des autres sciences, en particulier de la physique et de la chimie,sans quoi elle confondrait son objet, le vivant, avec celui du physicien ou du chimiste. II.

Les difficultés de la biologie. 1.

Finalité et mécanisme. Alors que les autres sciences peuvent se contenter d'une explication causale,la biologie, tenant compte des spécificités de son objet, doit ajouter àl'explication mécaniste une explication finale.

Aristote avait déjà noté audébut des Parties des animaux que le naturaliste devait avoir égard aux finsnaturelles dans son étude du vivant pour rendre compte de son originalité. Dans le domaine naturel, on oublie parfois que les mécanismes physico-chimiques constatés sont au service d'une fin (le fonctionnement d'un organepar exemple).

La fonction du tout est la cause de l'existence et del'agencement des parties.

La médecine, d'ailleurs, ne peut faire l'économie dece principe pour étudier un organe.La fonction visuelle est la cause finale de l'agencement des cellules dansl'oeil.

Le hasard n'explique rien.

Le déterminisme (qui dit que tout phénomène s'explique par une causeantécédente) n'est pas contradictoire avec la finalité*.

Pris dans un ordreimmanent qui les dirige, les mécanismes sont des moyens déterminés auservice d'une fin.

Celle-ci n'est pas extérieure à l'être naturel, elle lui estinterne ; elle est sa loi propre.

Par myopie, le scientifique réductionniste peutl'oublier– un peu comme s'il disait qu'un livre est dû à un « incroyableenchaînement aléatoire » de mouvements d'une machine à écrire ! S'en tenir aux causes motrices peut être utile pour la science, mais ne lui donne pas le droit de réduire l'être à la matière désordonnée.

Inversement, oublier les causes motrices, c'estnégliger la réalisation effective et rester dans l'abstrait. Qu'est-ce qui produit la spécificité du vivant ? En quoi l'animal vivant est-il différent de la matière brute ? Aristotecroit pouvoir affirmer que c'est en raison de la présence de l'âme.

Si on ne tient pas compte de cette dernière,c'est-à-dire si l'on examine uniquement la forme extérieure d'un corps et sa structure, on en vient selon lui àconfondre un homme vivant et un homme mort, puisque leurs formes sont bien semblables.

Ainsi le naturaliste doit-ilconnaître la nature de l'âme, et, dans l'étude de la nature, il faut insister davantage sur l'âme que sur la matière.N'envisager que la matière, c'est ne voir que des effets sans cause, être comme un menuisier qui détaillerait sesgestes sans évoquer l'idée ou le projet qui dirige sa fabrication d'un lit. Descartes dans les Méditations métaphysiques montre que l'âme est ontologiquement distincte du corps.

Descartescritique par là même ceux qui, à l'instar d'Aristote, conçoivent l'âme comme un principe d'animation de la matièreinanimée ; l'âme avec Descartes devient pur esprit, pure pensée, qui, certes, est étroitement unie au corps, maisqui n'est plus forme du corps.

Le corps est désormais une machine sans âme, sans principe interne d'organisation,un automate très complexe qui se meut de lui-même sous l'effet de l'agencement de tubes, cordes, poulies, etc.Ainsi les animaux deviennent des "machines à plumes et à poils".

Dans le texte du manuel extrait des Passions del'âme Descartes compare le corps à une montre pour montrer que le corps vivant ne diffère pas ontologiquement ducorps mort.

Le corps qui vit est un corps qui se meut mécaniquement de lui-même.

Que le mécanisme soit rompu etla machine cesse de fonctionner tout comme les aiguilles d'une montre cessent d'avancer lorsque la montre se brisesur le sol.

La vie n'est pas une entité distincte.

Le corps vivant est une portion d'étendue en mouvement.

Onappelle mécanisme cette conception selon laquelle le corps vivant est une machine complexe.

Pour Descartes, lamachine est constituée de cordes et de poulies, pour la science contemporaine la machine est constituée des. »

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