Devoir de Philosophie

La conscience d'être libre peut-elle être illusoire ?

Publié le 20/03/2004

Extrait du document

conscience

.../...

L'inauthenticité serait de ne pas choisir, de se «laisser choisir« par les valeurs de son milieu, par une inclination du caractère, par ses passions. En un certain sens, la liberté de l'homme est absolue, mais elle n'existe «qu'en situation«, c'est-à-dire face à toutes les déterminations qui peuvent jouer tant de l'extérieur que de l'intérieur. Transition : La conscience n'est pas une « chose « que l'on peut prouver, elle s'éprouve. Que la conscience d'être libre soit ou non illusoire, cette conscience exige d'agir rationnellement pour se conduire moralement

III. La liberté est une exigence

a. Il faut supposer la liberté à l'origine de nos actes

Sartre donne à l'homme l'entière responsabilité de ses actes parce qu'il est également entièrement libre. On peut affirmer que la liberté n'est jamais une chose que l'on possède ou que l'on ne possède pas. Elle est ce que l'on suppose être à l'origine de toute action : car pourquoi agir si ma liberté n'est qu'une illusion de liberté ?b.

• Ce sujet nous met devant un paradoxe : la conscience de la liberté et l'illusion possible produite par cette conscience. En effet, qui dit conscience, dit sujet pensant libre, maître de penser ce qu'il pense ; et qui dit illusion, dit au contraire aveuglement, inconscience. La conscience d'être libre peut-elle surgir d'une tromperie qui se joue de moi ?  • La conscience d'être libre est un sentiment subjectif. Comment, alors, vérifier que je suis réellement libre lorsque j'ai conscience d'être libre ? Ne puis-je pas faire concrètement des expériences qui vérifieraient avec certitude que, lorsque j'ai conscience d'être libre, je le suis vraiment ?  • Pour ce sujet, ne séparez pas « conscience « d'« être libre «, sinon vous risquez de faire un devoir sur la seule conscience de soi. L'illusion doit ici être rapportée à la « conscience d'être libre « et aux conséquences provoquées par l'illusion.  

conscience

« de désirs, le sujet les trouverait, s'il en avait conscience, tellement monstrueux, qu'ils ne peuvent parvenir à laconscience que sous une forme voilée, déformée, indirecte : le lapsus, le rêve, ou le symptôme maladif. Le symptôme est donc un compromis entre le désir inconscient et inavouable que je subis, et les normesconscientes et morales que j'accepte.

« Le moi n'est pas maître dans sa propre maison » signifie que je n'ai pas conscience et que je ne maîtrise pas, ne contrôle pas une bonne part de ce qui se passe en moi-même, ce conflit,ce symptôme. L'hypothèse de l'inconscient est donc qu'une bonne partie de ce qui se passe en moi (dans mon âme, ma psyché) nem'est pas connu, m'échappe, et cependant influe sur moi.

C'est ainsi qu'il faut comprendre notre passage : lapsychanalyse se propose de « montrer au moi qu'il n'est seulement pas maître dans sa propre maison, qu'il en est réduit à se contenter de renseignements vagues et fragmentaires sur ce qui se passe, en dehors de sa conscience,dans sa vie psychique ».

La plupart des choses qui se passent dans l'âme échappent à la conscience. Pour Freud , o a surestimé le rôle de la conscience dans la vie de l'âme, et ainsi on s'est privé des moyens : ¨ De comprendre bon nombre de phénomènes comme les lapsus et les rêves ; ¨ De soigner un certain nombre de maladies, qui ne peuvent s'expliquer que par le conflit psychique qui agite lepatient. Adopter l'hypothèse de l'inconscient permet de comprendre et de guérir, c'est un gain de sens et de pouvoir.

Le butde la psychanalyse est alors de faire en sorte que l'individu, au lieu de subir les forces qu'il ignore et ne contrôle pas, puisse recouvrer sa liberté. En effet, la psychanalyse découvre que « Je est un autre » pour reprendre Rimbaud .

Il y a en moi un autre , un ensemble de forces, un inconscient qui me pousse à agir malgré moi.

Je subis un conflit dont je n'ai pas conscience,qui est souvent la trace d'un choc vécu durant l'enfance.

En ce sens je suis un être passif et agi, qui n'a ni lecontrôle de lui-même, ni de son passé, un être scindé.

Le but de la cure est de faire en sorte que je prenneconscience de ce conflit, que je reprenne la maîtrise de mon histoire.

Au lieu de subir ce que je ne connais pas, jechoisirai en toute conscience.

Au lieu de la « politique de l'autruche » de l'inconscient, il y aura le choix d'un sujet maître de lui-même. Enfin, notre passage est important en ce que Freud y explique les résistances à la psychanalyse.

« Dans le cours des siècles, la science a infligé à l'égoïsme naïf de l'humanité deux graves démentis ».

Avec Copernic , elle a montré à l'homme qu'in n'était pas au centre de l'univers.

Avec Darwin , elle est en train de montrer que l'homme est un animal comme les autres, qu'il y a en lui une origine animale. Ces deux sciences ont blessé l'orgueil humain, ont montré à l'homme que son sentiment de supériorité était naïf eterroné.

C'est pourquoi les thèses de Copernic valut un procès à Galilée , devant l'Inquisition en 1633.

C'est pourquoi les thèses de Darwin sont jugées à l'époque scandaleuse.

Les hommes refusent ce qui les blesse et y opposent une farouche résistance.

Or, continue Freud : « Un troisième démenti sera infligé à la mégalomanie humaine par la recherche psychologique de nos jours qui se propose de montrer au moi qu'il n'est seulement pasmaître dans sa propre maison. » L'individu est pluriel : il n'est pas seulement une conscience maîtresse d'elle-même ; il subit un inconscient qui lepousse à agir malgré lui.

Redécouvrir et explorer cette zone d'ombre en nous, cette force qui nous rend passif, cedéchirement de l'homme reste le principal acquis de la psychanalyse. b.

L'illusion est inhérente à l'homme, comme une racine indéracinable C'est la magistrale leçon que nous donne Platon dans l'allégorie de la caverne (République, livre VII).

Selon Platon,les hommes naissent, vivent et meurent dans l'illusion, sans le savoir.

Seul le philosophe, qui a contemplé le mondedes Idées, peut leur faire découvrir la vraie réalité. c.

La liberté est la première illusion. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles