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Conscience morale et liberté ?

Publié le 13/04/2004

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conscience

« Il est [...] au fond des âmes un principe inné de justice et de vertu, sur lequel, malgré nos propres maximes, nous jugeons nos actions et celles d'autrui comme bonnes ou mauvaises, et c'est à ce principe que je donne le nom de conscience. « Rousseau, Émile ou De l'éducation, 1762. « Conscience ! conscience ! instinct divin, immortelle et céleste voix; guide assuré d'un être ignorant et borné, mais intelligent et libre; juge infaillible du bien et du mal, qui rends l'homme semblable à Dieu, c'est toi qui fais l'excellence de sa nature et la moralité de ses actions. « Rousseau, Émile ou De l'éducation, 1762. « Si tu écoutes tel ou tel jugement, comme la voix de ta conscience, en sorte que tu considères quelque chose comme juste, c'est peut-être parce que tu n'as jamais réfléchi sur toi-même et que tu as accepté aveuglément ce qui, depuis ton enfance, t'a été désigné comme juste. « Nietzsche, Le Gai Savoir, 1883. « Au cours de mes années de bagne, je n'ai pas constaté chez mes camarades le moindre regret, le moindre malaise de conscience [...]. Le criminel, insurgé contre la société, la hait; il considère presque toujours qu'il a raison et qu'elle a tort.

  • conscience morale:

Capacité propre à l'homme de pouvoir juger ses actions en bien comme en mal. Si elle est susceptible de nous faire éprouver du remords et de la mauvaise conscience, la conscience morale fait pourtant notre dignité.

conscience

« L'impératif catégorique L'action morale est donc essentiellement volontaire, car elle suppose larésistance que nous pouvons opposer aux mobiles personnels qui nousinfluencent.

Elle dépend donc d'un principe subjectif d'action — une maxime —qui la commande.

Autrement dit, l'action morale se présente toujours sous laforme d'un impératif.

Mais il faut distinguer l'impératif catégorique, quicommande une action comme nécessaire en elle-même, indépendamment descirconstances (« il faut ...

parce que c'est bien »), de l'impératifhypothétique, qui prescrit une action comme nécessaire en tant que moyenen vue d'une fin extérieure (« il faut ...

si ...

»).

L'impératif hypothétique peutêtre une règle de prudence ou de technique, jamais de moralité.

Seull'impératif catégorique est une règle morale. KANT : le devoir comme impératif catégorique Selon Kant, la volonté n'obéit pas toujours naturellement à la raison.

Dans cecas la raison exerce une contrainte sur la volonté.

Cette contraintes'appelle un impératif.

Les impératifs sont de deux sortes :— les impératifs hypothétiques expriment la nécessité pratique de certainesactions considérées non en elles-mêmes mais pour leurs résultats, c'est-à-dire comme des moyens subordonnés à une fin (par exemple, je dois prendre ce médicament pour guérir, si je veux guérir).

Les impératifs hypothétiques serattachent à la prudence et visent le bonheur de l'individu ;— les impératifs catégoriques, en revanche, commandent les actions non pour leurs résultats, mais pour elles-mêmes.

Ils ordonnent sans condition et sont d'une évidence immédiate : dès qu'ils sont aperçus, la volonté saitqu'elle doit s'y soumettre.

En outre, étant indépendants de toute fin, les impératifs catégoriques s'imposeront àn'importe quelle volonté particulière.

Ils se caractérisent donc par leur universalité.

C'est pourquoi il n'y a au fondqu'un seul impératif catégorique d'où tous les impératifs du devoir peuvent être dérivés et que Kant énonce ainsi : «Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle ».De cette formule, Kant en déduit trois autres :• « Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loi universelle de la nature.

»• « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre,toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen.

»• « Agis toujours de telle sorte que tu puisses te considérer comme législateur et comme sujet dans un règne desfins rendu possible par la liberté de la volonté.

» Conscience morale et liberté oeuvre de la volonté, l'action morale suppose la liberté.

Celle-ci est la condition de possibilité de toute actionmorale, car si l'homme était un être entièrement déterminé dans ses actes, l'idée même qu'il puisse agirvolontairement n'aurait pas de sens.

Dire que le devoir s'impose à une conscience, cela signifie non qu'elle est «forcée » d'agir, mais au contraire qu'elle peut lui obéir...

si elle veut ! Une telle volonté est autonome, parce qu'enobéissant à la loi morale, qui est la loi de la raison, je n'obéis qu'à moi-même : ma volonté n'est déterminée par riend'autre que par la représentation de la loi morale en moi.Si nous ne faisions que « ce qu'il nous plaît », paradoxalement, nous ne serions pas libres.

Nous mettrions aucontraire notre volonté au service de nos inclinations, de nos intérêts personnels, etc.

: une telle volonté esthétéronome, c'est-à-dire déterminée par autre chose que nous-mêmes, par la nature physique à laquelle nousappartenons sans le vouloir.

L'action qui s'ensuivrait ne serait qu'un effet nécessaire produit par des causesnaturelles, exactement semblable au mouvement provoqué d'une pierre, et aussi peu libre que lui.Ainsi, avec Kant et, avant lui, avec Rousseau — qui eut à cet égard une influence décisive sur Kant — l'obligation sedistingue clairement de la contrainte, la conscience du devoir de la force ou de l'impulsion physique.

Et si, enhommes des Lumières, Rousseau et Kant affirment que l'homme est libre, ils font consister la liberté non en uneindétermination de la volonté (satisfaire nos caprices) mais en son autodétermination.

La liberté n'est contraire ni àla loi, ni à l'obéissance.

Elle n'est contraire qu'à une obéissance forcée à une loi ou à une puissance extérieures. Le principe de la moralité réside dans l'autonomie, soit la faculté de se déterminer soi-même de par une législationrationnelle.

L'homme est lié à son devoir par une loi qui ne lui est pas extérieure.

Aucun intérêt ne vient le forcer àfaire son devoir, aucune force étrangère à sa propre volonté ne vient le contraindre.Si le devoir procédait d'une contrainte, l'homme ne serait pas libre mais hétéronome, c'est-à-dire sous ladépendance d'une loi qui ne procède pas de lui-même.

Le devoir ne se définit que par l'autonomie de la volonté.

Êtrelibre et moral, c'est agir conformément à sa propre volonté législatrice universelle.Cette loi du devoir, bien qu'en nous, vise l'universalité.

Le principe suprême du devoir est inconditionné et absolu.

Lavolonté n'y est pas intéressée, et elle n'est pas non plus motivée par la crainte d'un châtiment ou d'une sanction s'ily a désobéissance.

Dans l'accomplissement du devoir, la volonté est fondée sur un principe d'autonomie :"L'autonomie de la volonté est cette propriété qu'a la volonté d'être à elle-même sa loi (indépendamment de toutepropriété des objets du vouloir).

Le principe de l'autonomie est donc : de choisir de telle sorte que les maximes denotre choix soient comprises en même temps comme lois universelles dans ce même acte de vouloir.". »

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