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La conscience morale ne provient-elle que de l'epreuve de la faute ?

Publié le 11/03/2004

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conscience

Considérer cela serait prendre sur la conscience morale un point de vue inverse de celui que présuppose le sujet.   Le sujet ouvre donc deux perspectives opposées l'une à l'autre, qu'il faudra examiner toutes les deux afin de pouvoir les comparer et éventuellement trancher pour l'une ou l'autre.   Références utiles Kant, Sur un prétendu droit de mentir par humanité Platon, Gorgias Textes à utiliser Rousseau, Profession de foi du vicaire savoyard « Conscience ! conscience ! instinct divin, immortelle et céleste voix ; guide assuré d'un être ignorant et borné, mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rends l'homme semblable à Dieu, c'est toi qui fais l'excellence de sa nature et la moralité de ses actions ; sans toi je ne sens rien en moi qui m'élève au-dessus des bêtes, que le triste privilège de m'égarer d'erreurs en erreurs à l'aide d'un entendement sans règle et d'une raison sans principe.Grâce au ciel, nous voilà délivrés de tout cet effrayant appareil de philosophie : nous pouvons être hommes sans être savants ; dispensés de consumer notre vie à l'étude de la morale, nous avons à moindres frais un guide plus assuré dans ce dédale immense des opinions humaines. Mais ce n'est pas assez que ce guide existe, il faut savoir le reconnaître et le suivre. S'il parle à tous les coeurs, pourquoi donc y en a-t-il si peu qui l'entendent ? Eh ! c'est qu'il nous parle la langue de la nature, que tout nous a fait oublier. La conscience est timide, elle aime la retraite et la paix ; le monde et le bruit l'épouvantent : les préjuges dont on la fait naître sont ses plus cruels ennemis ; elle fuit ou se tait devant eux : leur voix bruyante étouffe la sienne et l'empêche de se faire entendre ; le fanatisme ose la contrefaire, et dicter le crime en son nom. Elle se rebute enfin à force d'être éconduite ; elle ne nous parle plus, elle ne nous répond plus, et, après de si longs mépris pour elle, il en coûte autant de la rappeler qu'il en coûta de la bannir. « Hobbes « Une doctrine inconciliable avec la société civile, c'est que chaque fois qu'un homme agit contre sa conscience, c'est une faute.

  • Analyse du sujet : La capacité de formuler des jugements éthiques sur le bien et le mal trouve-t-elle uniquement sa source dans la transgression de l'interdit ? Est-ce la culpabilité qui fonde la morale et la moralité ?
  • Conseils pratiques : Un beau sujet que vous traiterez réellement si, d'une part, vos connaissances (Freud, etc.) en la matière sont suffisantes et si, d'autre part, le sujet est entièrement délimité et circonscrit.
  • Bibliographie :

Freud, Textes choisis, PUF. Nietzsche, La généalogie de la morale, Gallimard, Folio.

  • Difficulté du sujet : **
  • Nature du sujet : Classique.
conscience

« En effet, la conscience d'un homme et son jugement, c'est tout un.

Et la conscience, comme le jugement, peut êtreerronée.

En conséquence, encore que celui qui n'est pas assujetti à la loi civile commette une faute chaque fois qu'ilagit contre sa conscience (puisqu'il n'a pas d'autre règle à suivre que sa propre raison), il n'en va pas de même decelui qui vit dans une République, car la loi est alors la conscience publique, par laquelle il a antérieurement acceptéd'être guidé.

S'il n'en est pas ainsi, étant donné la diversité des consciences privées, qui ne sont rien d'autre quedes opinions privées, la République sera nécessairement divisée, et nul ne s'aventurera à obéir au pouvoir souverainau-delà de ce qui aura trouvé grâce à ses propres yeux.

» SECONDE CORRECTION Faire la genèse de la conscience morale implique que l'on porte une attention soutenue à l'épreuve de la faute ; eneffet la conscience morale ne saurait être innée, elle naît bien plutôt d'une éducation, nous verrons que ce n'estque lorsque la faute est caractérisée comme telle que la conscience morale est susceptible d'être éveillée.

Or, nousnous demanderons si un fait suffit à ce que l'homme se construise une conscience morale, celle-ci n'existe-t-ellepas en droit et de tout temps dans le sommeil de la raison humaine ? Auquel cas ne faudrait-il pas concéder l'idée d'une nature humaine bonne en soi ? I- La conscience morale naît d'une éducation. Le terme d' « épreuve de la faute » est ambigu : implique t-il que le sujet ai connaissance de la natureimmorale de son acte ? Oui si l'on s'en tient au langage : en effet l'idée même de faute est moralement connotée,autrement dit l'épreuve de la faute présuppose la connaissance de valeurs morales.

Aussi, à la lettre, il esttautologique voire paradoxale de dire que la conscience morale provient de l'épreuve de la faute puisque l'idée mêmede faute présuppose la conscience morale.

En fait il faut entendre par « épreuve de la faute » l'apprentissage que lesujet fait de la nature fautive de son acte.

C'est en tant que son acte, ou qu'un acte dont il a connaissance, estcaractérisé comme fautif, que des valeurs morales peuvent émerger dans son esprit. Il est impossible que sans éducation un acte soit compris comme fautif en soi, les valeurs morales sontcorrélatives d'un minimum de sens social, dans l'état de nature, même s'il s'agit du modèle fictif avancé parRousseau, les hommes n'ont pas de conscience morale parce qu'ils n'ont pas encore de rapports consensuels etorganisés mais seulement rythmés par le besoin.

Les valeurs morales varient d'une culture à l'autre, c'est bien lesigne de l'importance que tient la place de l'éducation dans leur élaboration.

Le sens moral d'un individu se construitau travers de rapports sociaux, à commencer par les rapports parentaux. Le très jeune enfant fait ainsi l'épreuve de la désapprobation ou de l'approbation de sa mère suivant saconduite, dès lors que sa mère lui signifie qu'il n'a plus le droit au sein il préfère y renoncer et donc renoncer par làmême au principe de plaisir plutôt que de risquer de perdre l'amour maternel.

Il est vraisemblable que l'idée de bienet de mal ne peuvent se développer que sur cette base affective et primaire, quelle que soit sa forme. II- Le sens moral est inné. Toutefois, on ne peut nier qu'il existe, en dépit de variations culturelles, une certaine hégémonie desvaleurs morales : le meurtre ou l'inceste sont deux interdits apparemment universaux.

On peut se demander sil'épreuve de la faute n'est pas seulement l'occasion du réveil de la conscience morale.

Peut-être que le jeune enfantne se construit pas réellement un sens moral, ne faut-il pas davantage penser que ce dernier se réveille en lui àl'occasion de l'épreuve de la faute ? Cela de la même manière que des facultés motrices et intellectuelles existentpour chacun de nous en droit mais doivent au départ être éduquées et ne le peuvent être qu'au contact du monde. L'éducation ne construirait pas à proprement parler l'idée de bien et de mal mais ne participerait qu'à faireémerger des valeurs que la raison humaine abrite en droit.

L'éducation permet d'actualiser un sens moral que chacunpossède de manière innée.

Si les valeurs morales n'étaient que sociales, construites et donc contingentes, ellesseraient aussi problématiques, c'est-à-dire indécidables et changeantes que des conventions sociales.

Certes lamorale n'est pas la même partout, toutefois les actes les plus radicaux, tels l'inceste et le parricide, sont partoutinterdits et sanctionnés. L'homme serait-il bon par nature ? L'hypothèse d'une bonté de la nature humaine permet en tout cas derendre compte de l'hégémonie de certaines valeurs morales et de la force de celle-ci, elles paraissent en effetimmanentes à la raison humaines et non pas imposées du dehors.

Cela ne nous empêche pas d'avoir un œil critiquesur l'éducation morale et d'étudier la manière dont un sens moral inné est infléchi par les valeurs culturelles,politiques et religieuses d'une époque. III- Problèmes. Cependant l'idée d'une nature bonne de l'homme ne s'impose pas, nous pouvons faire l'économie d'une prisede position, lourde de conséquence, à cet égard.

Il faut distinguer l'ordre logique de l'ordre chronologique ; dans Le normal et le pathologique au chapitre « Du social au vital » Canguilhem examine les mythes du paradis et de l'âge d'or, selon lui un jugement normatif ne peut naître que d'une infraction.

L'auteur ne voit pas de contradiction à direque « l'anormal, logiquement second est chronologiquement premier » ; autrement dit, de la faute peut naître laconscience morale sans que l'on ai à postuler que celle-ci existe antérieurement et ne soit que « réveillée », commenous l'avons dit, par l'éducation.

La distinction entre une origine, historique et contingente, et un fondement,. »

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