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La conscience de soi est-elle d'abord et nécessairement connaissance de soi ?

Publié le 09/02/2004

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conscience
Autrement dit, il s'élève d'une existence purement sensible (il se ressentait de manière immédiate et concrète) à une existence où l'activité intellectuelle de l'esprit lui permet d'accéder à la connaissance par concepts et à la sphère de la moralité, à l'ordre suprasensible des valeurs. Intérêt du texte. Le premier intérêt de ce texte est de mettre en lumière l'importance décisive pour l'homme de se saisir lui-m^me comme un je, comme un sujet ayant la possibilité de faire retour sur lui-m^me, de se penser lui-même. Descartes avait conclut son doute radical par le fameux cogito. Doutant de tout, je ne peux douter que, moi qui doute, j'existe en tant qu'être qui doute et donc qui pense (c'est bien par une sorte de retournement de la pensée qui se pense elle-même que le sujet accède à la conscience de soi). Si Kant se sépare de Descartes qui prétendait avoir prouvé par là que la conscience existe comme une réalité en soi, il n'en demeure pas moins qu'il considère avec ce dernier le Aje pense@, le Aj'ai conscience de moi-même@ comme le point de départ de toute connaissance. L'intérêt de ce texte réside aussi dans l'affirmation que la conscience est unité, effort de synthèse. Ce que souligne aussi Pradines: ALe caractère qui a sans doute le plus frappé dans la conscience l'opinion de tous les temps puisqu'elle l'a inscrit dans le terme même dont elle la désigne [...] est que la conscience est une mise en faisceau, une organisation de connaissances (cum scire) donc une opération unifiante accomplie avec intention.@ Enfin, et c'est peut-être là l'essentiel, ce texte met l'accent sur une des conséquences fondamentales de ce pouvoir de dire je: l'homme transcende l'ordre de la nature.
conscience

« Introduction. Dans ce texte: 1) Kant montre que la conscience de soi ou le pouvoir de dire JE constitue un privilège qui fait de l 'être humain une personne ayant une dignité et une valeur absolue, par opposition aux autres êtres qui ne sont que des choses. 2) Soulignant que l 'enfant parle de soi à la première personne assez tardivement, Kant affirme l 'importance décisive de l 'acquisition du JE.

Que manifeste cet éveil de la conscience de soi? 1) Le premier moment de ce texte est consacré à l 'analyse du pouvoir de dire JE. Kant commence par qualifier de privilège ce pouvoir de dire JE que possède l 'homme.

Posséder le je dans sa représentation , c'est être capable de se saisir soi-même par un retour sur soi comme un être unique & identique à soi-même dans le temps, autrement dit accéder à la conscience de soi.Le je utilisé comme substantif désigne donc le sujet capable de totaliser le divers dans la représentation, de se rendre présent aussi bien ce qui se déroule en la conscience que ce qui lui est extérieur.

C 'est la possession de ce pouvoir qui caractérise l 'homme.

Seul il peut dire je, cad se prendre soi-même comme objet et se représenter le monde.

C 'est là, dit Kant , un pouvoir qui Aélève l 'homme infiniment au-dessus de tous les autres êtres vivants @.

Par ce retournement de la conscience sur elle-même, l 'homme peut transcender l 'ordre naturel auquel il appartient.

Il dépasse infiniment le règne de la nature. Kant explicite ensuite le sens de ce privilège par lequel l 'homme dépasse le règne de la nature: l 'homme est une personne, par opposition aux autres êtres qui ne sont que des choses.

Une personne, cad un sujet moral responsable et, en tant que tel, possédant une dignité, une valeurrelative et qui peuvent être utilisées comme simple moyen, l 'homme constitue une fin en soi. Dans AFondements de la métaphysique des moeurs @, Kant avait déjà clairement explicité cette opposition entre chose et personne: Les êtres dont l 'existence dépend de la nature n 'ont, quand ce sont des êtres dépourvus de raison, qu 'une valeur relative, celle de moyens, voilà pourquoi on les nomme des choses; au contraire les êtres raisonnables sont appelées des personnes parce que leur nature les désigne comme des fins ensoi.

on notera que l 'animal, n 'ayant pas accès à la conscience de soi fait partie des choses.

Seul un être, ayant conscience d 'être un & identique par-delà la multiplicité des états de conscience internes et des expériences vécues - Kant parle d 'une unité de la conscience à travers tous les changements qui peuvent lui survenir- peut être un sujet ayant des droits & des devoirs. La personne désigne l 'individu humain comme singulier universel.

Tout homme peut dire Aje@, cad totaliser le divers et doit reconnaître tous les autres qui peuvent dire Aje@.

La personne est ainsi une catégorie juridique: un sujet reconnu par le droit comme acteur libre (ayant des droits) et responsable (donc ayant des devoirs).

Elle est aussi une catégorie morale: un sujet ayant des devoirs de vertu, en particulier celui de travailler aubonheur de ses semblables ou tout au moins de donner comme fin à ses actions le respect de l 'humanité en sa personne et en celle d 'autrui. En cette fin du premier moment du texte, Kant nous indique que la source de ce pouvoir d 'unification de la conscience réside dans l 'entendement ou pensée humaine.

Le je n 'est qu 'une expression de l 'entendement, défini comme pouvoir de penser les objets au moyen de concepts unifiant & ordonnant le divers.

L 'absence du mot Aje@ dans certaines langues n 'implique donc pas l 'absence de cette faculté propre à tout homme d 'unifier le divers de la représentation. Ainsi, dans cette première grande partie du texte, Kant affirme que le je ou la conscience de soi, qui est une structure de l 'entendement et non de la sensibilité, est une spécificité dévolue à l 'homme, qui lui permet de dépasser infiniment le règne de la nature et d 'accéder à la sphère du sujet moral. 2) Le deuxième moment du texte est consacré à l 'analyse de la formation du pouvoir de dire je chez l 'enfant. Kant souligne que l 'enfant, qui commence à parler, ne dit pas spontanément je, mais parle d 'abord de lui à la troisième personne.

L 'acquisition du je est assez tardive.

L 'éveil de l 'enfant à la conscience de soi est le résultat d 'une maturation.

Cette vue est confirmée par les travaux des psychologues contemporains.

Selon ces derniers, l 'enfant au départ n ' a pas de vie psychique propre et ne possède pas le sentiment de son individualité.

C 'est par les soins qui lui sont prodigués que l 'enfant commence à prendre conscience de lui.

Il se saisit d 'abord comme un objet pour les autres, puis comme un objet pour lui-même à partir des attitudes des autres vis-à-vis de lui.

C 'est seulement vers trois ans que la personnalité de l 'enfant s 'affirme dans une relation conflictuelle à autrui.

L 'enfant parle alors de lui à la première personne. Kant note ensuite que l 'apparition du je chez l 'enfant est irréversible: à partir de ce jour, il ne revient jamais à l 'autre manière de parler .

En s 'affirmant contre autrui, l 'enfant, de manière définitive, prend conscience de lui et corrélativement de l 'autre.

La crise d 'opposition s 'atténue et laisse place à des relations d 'amitié, de camaraderie, d 'entraide et plus tard d 'amour. Le texte s 'achève sur l 'affirmation du caractère décisif de cette nouvelle phase pour l 'enfant.

Ayant conscience de lui-même, il accède désormais au règne des personnes morales.

IL devient un sujet: Auparavant, il ne faisait que se sentir; maintenant il se pense .

Autrement dit, il s 'élève d 'une existence purement sensible (il se ressentait de manière immédiate et concrète) à une existence où l 'activité intellectuelle de l 'esprit lui permet d'accéder à la connaissance par concepts et à la sphère de la moralité, à l 'ordre suprasensible des valeurs. Intérêt du texte. Le premier intérêt de ce texte est de mettre en lumière l 'importance décisive pour l 'homme de se saisir lui-m^me comme un je, comme un sujet ayant la possibilité de faire retour sur lui-m^me, de se penser lui-même.

Descartes avait conclut son doute radical par le fameux cogito.

Doutant de tout, je ne peux douter que, moi qui doute, j 'existe en tant qu 'être qui doute et donc qui pense (c 'est bien par une sorte de retournement de la pensée qui se pense elle-même que le sujet accède à la conscience de soi).

Si Kant se sépare de Descartes qui prétendait avoir prouvé par là que la conscience existe comme une réalité en soi, il n 'en demeure pas moins qu 'il considère avec ce dernier le Aje pense @, le Aj'ai conscience de moi- même @ comme le point de départ de toute connaissance.. »

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