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La conscience est-elle source d'illusions ?

Publié le 25/02/2004

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conscience
Il n'appartient pas seulement aux autres de me juger. Du fait que je suis un être moral, je peux me juger moi-même, et donc m'absoudre lorsque je sais avoir été bon. Conscience versus illusion Freud a bien montré que la prise de conscience est le seul moyen de guérir le névrosé. Dans la trente et unième des « Nouvelles conférences d'introduction à la psychanalyse » (1932), intitulé « La décomposition de la personnalité psychique », Freud décrit le but du traitement psychanalytique  par cette formule : « Là où « çà » était, « je » dois devenir », où le « ça » représente l'inconscient. Il est remarquable que la traduction de la phrase allemande ait prêté à controverses. Pour comprendre l'enjeu de cette phrase, il faut garder à l'esprit que la psychanalyse, avant d'être une discipline, voire une science, est avant tout une thérapie, une façon de guérir des patients. Dans notre texte, Freud affirme « C'est que l'être humain tombe malade en raison du conflit entre les revendications de la vie pulsionnelle et la résistance qui s'élève en lui contre elles ». La maladie provient d'un conflit entre les normes « éthiques, esthétiques et sociales » et des désirs qui « semblent remonter d'un véritable enfer ». Or ces désirs censurés ne sont pas plus conscients que la censure elle-même. Le malade subit donc un combat interne dont il n'a ni la maîtrise, ni la connaissance : « La psychanalyse entreprend d'élucider ces cas morbides inquiétants, elle organise de longues et minutieuses recherches, elle se forge des notions de secours et des constructions scientifiques et, finalement peut dire au moi : « il n'y a rien d'étranger qui se soit introduit en toi, c'est une part de ta propre vie psychique qui s'est soustraite à ta conscience et à la maîtrise de ton vouloir.
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« moi [cad la conscience] est pas le maître dans sa propre maison". Freud va être amené à concevoir que bon nombre de maladies, mais aussi d'actes quotidiens s'expliquent si l'on admetl'hypothèse de l'inconscient.

Il y aurait en nous u « réservoir » de forces et de désirs (ou pulsions) dont nous n'aurions pas conscience,mais qui agiraient sur nous..

Pour le dire brutalement, en ce sens,l'homme n'agirait pas (ne choisirait pas ses actes e toute connaissancede cause, dans la clarté), mais serait agi (c'est-à-dire subirait, malgrélui, des forces le contraignant à agir) : il ne serait pas « maître dans sa propre maison », il ne serait pas maître de lui. Empruntons à Freud un exemple simple.

Un président de séance, à l'ouverture dit « Je déclare la séance fermée » au lieu de dire « Je déclare la séance ouverte ».

Personne ne peut se méprendre sur ses sentiments ; il préférerait ne pas être là.

Mais ce désir (ne pas assisterau colloque) ne peut s'exprimer directement, car il heurterait lapolitesse, les obligations sociales, professionnelles, morales du sujet.Notre président subit donc deux forces contraires : l'une parfaitementen accord avec les obligations conscientes, l'autre qui ne l'est pas etqui ne peut s'exprimer directement, ouvertement.

Il y a donc conflit,au sein du même homme, entre un désir conscient, conforme auxnormes morales et un autre désir plus « gênant ».

Or, dans notre exemple, ce second désir, malgré la volonté de politesse du président, parvient à s'exprimer, mais de façondétournée, anodine : on dira que « sa langue a fourché ». Ici, l'exemple est simple dans la mesure où le président a sans doute parfaitement conscience qu'il ne veutpas être là.

Mais dans bon nombre de cas, quand ma langue fourche, je ne sais pas pourquoi, c'est-à-dire quej'ignore moi-même ce qui me pousse à dire tel mot plutôt qu'un autre.

Or pour Freud le cas est exactement identique et s'interprète de même, comme le conflit entre deux désirs dont l'un est gênant et peut être ignorépar le sujet.

Il n'y a pas d'actes innocents ou anodins.

Tous sont révélateurs d'un affrontement en moi dedeux forces. L'hypothèse Freud ienne de l'inconscient revient à dire que bon nombre d'actes « normaux » (oubli, actes manqués, rêves), mais aussi « maladifs », pathologiques (névroses, psychoses, obsessions) s'expliquent en gros selon le même schéma.

L'individu subirait un conflit psychique (dans son âme), conflit parfoisextrêmement violent entre les normes conscientes (morales, esthétiques, sociales) et des désirs quibousculent et négligent ces règles.

Ce second groupe de désirs, le sujet les trouverait, s'il en avaitconscience, tellement monstrueux, qu'ils ne peuvent parvenir à la conscience que sous une forme voilée,déformée, indirecte : le lapsus, le rêve, ou le symptôme maladif. Le symptôme est donc un compromis entre le désir inconscient et inavouable que je subis, et les normesconscientes et morales que j'accepte.

« Le moi n'est pas maître dans sa propre maison » signifie que je n'ai pas conscience et que je ne maîtrise pas, ne contrôle pas une bonne part de ce qui se passe en moi-même,ce conflit, ce symptôme. L'hypothèse de l'inconscient est donc qu'une bonne partie de ce qui se passe en moi (dans mon âme, mapsyché) ne m'est pas connu, m'échappe, et cependant influe sur moi.

C'est ainsi qu'il faut comprendre notrepassage : la psychanalyse se propose de « montrer au moi qu'il n'est seulement pas maître dans sa propre maison, qu'il en est réduit à se contenter de renseignements vagues et fragmentaires sur ce qui se passe, endehors de sa conscience, dans sa vie psychique ».

La plupart des choses qui se passent dans l'âme échappent à la conscience. Pour Freud , o a surestimé le rôle de la conscience dans la vie de l'âme, et ainsi on s'est privé des moyens : ¨ De comprendre bon nombre de phénomènes comme les lapsus et les rêves ; ¨ De soigner un certain nombre de maladies, qui ne peuvent s'expliquer que par le conflit psychique qui agite le patient. Adopter l'hypothèse de l'inconscient permet de comprendre et de guérir, c'est un gain de sens et de pouvoir.Le but de la psychanalyse est alors de faire en sorte que l'individu, au lieu de subir les forces qu'il ignore et necontrôle pas , puisse recouvrer sa liberté. En effet, la psychanalyse découvre que « Je est un autre » pour reprendre Rimbaud .

Il y a en moi un autre , un ensemble de forces, un inconscient qui me pousse à agir malgré moi.

Je subis un conflit dont je n'ai pasconscience, qui est souvent la trace d'un choc vécu durant l'enfance.

En ce sens je suis un être passif et agi,qui n'a ni le contrôle de lui-même, ni de son passé, un être scindé.

Le but de la cure est de faire en sorte queje prenne conscience de ce conflit, que je reprenne la maîtrise de mon histoire.

Au lieu de subir ce que je neconnais pas, je choisirai en toute conscience.

Au lieu de la « politique de l'autruche » de l'inconscient, il y. »

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