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La conscience de soi est-elle source d'illusion ou de certitude ?

Publié le 28/03/2004

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conscience
Pour Spinoza, cela dépend de la nature des sentiments conscients éprouvés : une passion triste enferme la conscience dans l'illusion d'une liberté trompeuse, sans pouvoir en sortir. Une passion joyeuse au contraire est le signe d'une adéquation entre l'homme et son monde : l'homme peut se savoir alors déterminé mais néanmoins actif dans le monde. L'erreur de la liberté trompeuse est ici supprimée (Ethique).   -Freud est moins optimiste que Spinoza. Il partage son analyse en disant que la conscience est trompeuse, car le moi se pose comme libre en ignorant ses déterminations inconscientes (Le ça et le moi). Mais pour Freud, cette ignorance est constitutive du psychisme humain : la conscience se posant naturellement comme libre est une instance de régulation du psychisme, issue du conflit entre le ça (pulsions) et le surmoi (normes morales de la société). L'illusion s'impose donc comme la forme constitutive de la conscience.   III Une illusion nécessaire, mais utile : Nietzsche et Bergson   -Nietzsche partage ce constat d'une irréductibilité de la déformation de la nature des choses par la conscience. Tout comme Freud, il rejette la conception spinoziste d'une adéquation de la conscience à la nature des choses : la conscience est pour lui toujours le résultat d'un affaiblissement de nos forces vitales, d'où une méconnaissance de soi et du monde, à l'opposé de Descartes et Husserl. Et si la conscience peut nous être utile, c'est donc de manière négative : ainsi Nietzsche conseille de se méfier de notre « voix de la conscience », de la percevoir comme une corruption de la morale, pour se prémunir des effets néfastes des pseudo-évidences conscientes (Le gai savoir).
conscience

« Non seulement il n'y a pas de commune mesure entre les propriétés de la matière et celles de la pensée, mais il fautajouter que les choses et la conscience n'ont pas la même manière d'être.

L'existence propre de la conscience estcette capacité de se transcender, de se projeter vers autre chose, de porter un rapport au monde auquel, par-làmême, elle est présente.Husserl tire deux autres conséquences de ce caractère majeur de la conscience.

Si je perçois un cube, je déclare « Je vois un cube ».

Or, en toute rigueur, je ne peux pas voir les six faces du cube à la fois.

Cela signifie que ma conscience ne s'en tient jamais à ce qui lui est donné ici et maintenant.

Je vois deux faces du cube, mais j'anticipesur celles que je vais voir, ou je me remémore celles que j'ai vues.

Autrement dit, une autre caractéristique de laconscience est d'établir des synthèses, de relier ce qui est perçu ici et maintenant avec ce qui l'a été ou ce qui lesera.

Ce qui amène à dire que la conscience est temporelle, effectue ses synthèses dans le temps.Autrement dit, la citation signifie d'abord que la conscience est toujours le mouvement de se dépasser vers autrechose, de viser autre chose.

Mais il faut aussi comprendre que si ce que je vise (les deux faces du cube) a unesignification pour moi (je sais et comprends que j'ai affaire à un cube), c'est que ma conscience a la capacité dedépasser ce qui lui est simplement donné pour le lier à d'autres représentations passées ou futures.

Le but et l'ambition de la phénoménologie sont le retour aux choses mêmes.

Parlant de la révolution d' Einstein , Husserl déclare : « Ainsi Einstein ne réforme pas l'espace et le temps où se déroule notre vie d'être vivant ». Loin de comprendre ceci comme une attaque contre les sciences (auxquelles fut formé Husserl ), il faut le comprendre et comme une attaque contre le scientisme, et comme la nécessité d'un retour aux questions centralesdu sens : « De simples sciences de faits forment une simple humanité de faits.

Dans la détresse de notre vie cette science n'a rien à nous dire.

Les questions qu'elles excluent par principe sont précisément les questions qui sont lesplus brûlantes à notre époque malheureuse ce sont des questions qui portent sur le sens ou l'absence de sens detoute existence humaine. » L'ambition de la phénoménologie est donc de questionner le sens, de retrouver le sol où se déroule notre vie d'êtrevivant, de fonder une science de l'esprit en tant qu'esprit.

Celle-ci commence par la découverte de cette propriétéparticulière de la conscience d'être toujours présence et rapport au monde, et non intimité fermée sur elle-même.

Ence ses, la pensée existentialiste en est l'héritière, et la leçon de Husserl vaut toujours. II L'illusion fondamentale de la conscience : l'évidence, Spinoza et Freud - Spinoza : la conscience se pose comme libre, mais ne l'est pas réellement.

Cette liberté est une illusion provenantdu manque de connaissance de l'homme quant à la chaîne des causes qui constitue son existence.

Le problème estalors : cette conscience trompeuse est-elle erronée, donc susceptible d'une correction définitive, ou une illusionirréductible ? Pour Spinoza, cela dépend de la nature des sentiments conscients éprouvés : une passion tristeenferme la conscience dans l'illusion d'une liberté trompeuse, sans pouvoir en sortir.

Une passion joyeuse aucontraire est le signe d'une adéquation entre l'homme et son monde : l'homme peut se savoir alors déterminé maisnéanmoins actif dans le monde.

L'erreur de la liberté trompeuse est ici supprimée ( Ethique ). - Freud est moins optimiste que Spinoza.

Il partage son analyse en disant quela conscience est trompeuse, car le moi se pose comme libre en ignorant sesdéterminations inconscientes ( Le ça et le moi ).

Mais pour Freud, cette ignorance est constitutive du psychisme humain : la conscience se posantnaturellement comme libre est une instance de régulation du psychisme, issuedu conflit entre le ça (pulsions) et le surmoi (normes morales de la société).L'illusion s'impose donc comme la forme constitutive de la conscience.

III Une illusion nécessaire, mais utile : Nietzsche et Bergson - Nietzsche partage ce constat d'une irréductibilité de la déformation de lanature des choses par la conscience.

Tout comme Freud, il rejette laconception spinoziste d'une adéquation de la conscience à la nature deschoses : la conscience est pour lui toujours le résultat d'un affaiblissement denos forces vitales, d'où une méconnaissance de soi et du monde, à l'opposéde Descartes et Husserl.

Et si la conscience peut nous être utile, c'est doncde manière négative : ainsi Nietzsche conseille de se méfier de notre « voixde la conscience », de la percevoir comme une corruption de la morale, pourse prémunir des effets néfastes des pseudo-évidences conscientes ( Le gai savoir ).. »

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