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La conscience de soi suppose-t-elle autrui ?

Publié le 10/02/2005

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conscience

A première vue, être conscience de soi, c'est éprouver un certain sentiment de son existence: je sais que je suis et je peux chercher à savoir ce que et ce qui je suis. Dès lors, la question de savoir si la conscience de soi suppose autrui ne semble pas se poser, puisque autrui paraît absence de ce mouvement de la conscience vers elle-même. Toutefois, autrui, comme moi, est d'être conscient de soi. Je suis conscient qu'il est une conscience de soi, et que cette conscience de soi, en retour, peut aussi me penser. Le problème posé par le sujet est celui de savoir quel est le rôle qu'autrui joue dans la formation et la vie de la conscience de soi. C'est pourquoi il est légitime de se demander si les consciences de soi sont aussi séparées qu'il semblait d'abord, et même si la conscience de soi ne suppose pas celle de l'autre pour être ce qu'elle est. Comment faire face à l'écueil du solipsisme et surmonter la solitude radicale de la conscience ? Peut-on penser la conscience de soi sans la médiation d'autrui ?

 

La conscience est la loge de notre pensée, elle nous permet d'aborder le monde, d'en prendre connaissance, de stocker nos souvenirs dans notre mémoire (conscience latente, passive) et de tout simplement être un être humain conscient de son individualité dans un monde où d'autres conscience cohabite. La conscience permet à l'homme de savoir qu'il existe et donc à pouvoir différencier son être de son entourage contrairement à l'animal à l'animal qui vit dans l'immédiateté. L'homme vit dans le présent, le passé et l'avenir, il peut se projeter dans le futur ou se souvenir de choses révolues. La conscience nous permet donc en quelque sorte de « stocker « tout notre savoir, et de l'organiser de façon à pouvoir y puiser ce qu'il veut selon ses besoins. L'animal lui ne vit qu'instinctivement, l'homme est réfléchi grâce à sa conscience c'est à dire qu'il peut intérioriser ses pensées. La conscience nous condamne à une solitude intérieure car nous seul pouvons y accède, autrui reste en dehors de nous bien que je lui reconnaisse une conscience égale à la mienne. Je suis conscient  de mon existence contrairement à l'animal car je peux me projeter hors de mon être , je dois donc m'extérioriser pour cela. Comment puis je me reconnaître comme un individu si ce n'est pas comparaison aux autres?          Cependant tel que le demande ce sujet, n'est pas paradoxal de devoir aller hors de soi pour pouvoir prendre conscience de soi? Ma conscience me condamne à la solitude car personne d'autre ne peut y accéder, alors comment les autres pourraient ils m aider à être conscient de moi  même?

 

I La conscience comme isolation

A - Ma conscience me définit comme un être capable de concevoir son existence et celle des autres, elle définit ma vie intérieure cependant c est au dépens de mon lien au monde, ma conscience est médiate ce qui signifie que je vis en marge du monde.

B - En effet, l animal lui vit en contact direct avec ses instinct, et la nature. Il ne se réfléchit pas c est à dire qu'il n opère aucun retour sur lui même tandis que l'homme est sans cesse tiraillé entre sa vie intérieure et sa vie sociale, Bergson a d'ailleurs distinguer deux types de moi dans les deux sources de la morale et de la religion, s'agissant du moi intérieure que seules l'individu perçoit et le moi social, fait pour autrui.

II La conscience comme lien à mon entourage

A - Bien qu'elle juge tous mes actes, ma conscience est la seule capable de me relier au monde. Si je suis conscient je sais ce que je fais, je possède la faculté de choisir. Ce n'est qu'en étant conscient de mes possibilités que je peux être libre , le pouvoir moral de la conscience n'est que passif, je reste seul possesseur de mes actes. La conscience règne mais ne gouverne pas.

B - Ma conscience est donc le « pont « qui me permet d'être connecté à autrui. Sans elle je ne pourrais me distinguer des autres et donc je me fondrais dans un tout immédiat hors de la conscience du temps et de l'espace qui agissent sur mon corps et mon esprit.

III Je dois m'extérioriser pour revenir sur moi

A -Cela peut donc paraître paradoxal mais la prise de conscience de mon être doit nécessairement être réfléchie et cette réflexion implique que je m'éloigne de moi en allant vers autrui pour y revenir.

B - La conscience de soi est donc un constat, celui du fait que je ne suis pas autrui, que je lui suis distinct et pour cela il faut donc d'abord que je constate l'existence d'autrui et que lui même la constate pour qu'ensuite je puisse établir une certaine conscience de moi même issue de la relative existence de l'autre.

conscience

« « Cette conscience de lui même, l'homme l'acquiert de deux manières:théoriquement, en prenant conscience de ce qu'il est intérieurement, de tousles mouvements de son âme, de toutes les nuances de ses sentiments, encherchant à se représenter à lui-même, tel qu'il se découvre par la pensée, età se reconnaître dans cette représentation qu'il offre à ses propres yeux.Mais l'homme est également engagé dans des rapports pratiques avec lemonde extérieur, et de ces rapports naît également le besoin de transformerce monde, comme lui même, dans la mesure où il en fait partir, en luiimprimant son cachet personnel.

Et il le fait pour encore se reconnaître lui-même dans la forme des choses, pour jouir de lui-même comme d'une réalitéextérieure.

On saisit déjà cette tendance dans les premières impulsions del'enfant: il veut voir des choses dont il soit lui-même l'auteur, et s'il lance despierres dans l'eau, c'est pour voir ces cercles qui se forment et qui sont sonoeuvre dans laquelle il retrouve comme un reflet de lui-même.

Ceci s'observedans de multiples occasions et sous les formes les plus diverses, jusqu'à cettesorte de reproduction de soi-même qu'est une oeuvre d'art.

» Hegel B- Ma conscience est donc le « pont » qui me permet d'être connecté àautrui.

Sans elle je ne pourrais me distinguer des autres et donc je mefondrais dans un tout immédiat hors de la conscience du temps et de l'espacequi agissent sur mon corps et mon esprit. "La conscience n'est qu'un réseau de communications entre hommes ; c'est en cette seule qualité qu'elle a étéforcée de se développer : l'homme qui vivait solitaire, en bête de proie, aurait pu s'en passer.

Si nos actions,pensées, sentiments et mouvements parviennent _ du moins en partie _ à la surface de notre conscience, c'est lerésultat d'une terrible nécessité qui a longtemps dominé l'homme, le plus menacé des animaux : il avait besoin desecours et de protection, il avait besoin de son semblable, il était obligé de savoir dire ce besoin, de savoir serendre intelligible ; et pour tout cela, en 1er lieu, il fallait qu'il eut une "conscience", qu'il "sût" lui-même ce qui luimanquait, qu'il "sût" ce qu'il sentait, qu'il "sût" ce qu'il pensait.

Car comme toute créature vivante, l'homme, je lerépète, pense constamment mais il l'ignore ; la pensée qui devient consciente ne représente que la partie la plusinfime, disons la plus superficielle, la plus mauvaise, de tout ce qu'il pense : car il n'y a que cette pensée quis'exprime en paroles, c'est à dire en signes d'échanges, ce qui révèle l'origine même de la conscience" Nietzsche, Gai savoir Transition: Certes la conscience nous force à distinguer notre être du monde cependant n'est elle pas paradoxalement le seul lien avec ce même monde? III Je dois m'extérioriser pour revenir sur moi A-Cela peut donc paraître paradoxal mais la prise de conscience de mon être doit nécessairement être réfléchie etcette réflexion implique que je m'éloigne de moi en allant vers autrui pour y revenir. Sartre La conscience et le monde sont donnés d'un même coup : extérieur paressence à la conscience, le monde est, par essence, contraire à elle.

[...]Connaître, c'est s'éclater vers », s'arracher à la moite intimité gastrique pourfiler, là-bas, par-delà soi, vers ce qui n'est pas soi, là-bas, près de l'arbre etcependant hors de lui, car il m'échappe et me repousse et je ne peux pas plusme perdre en lui qu'il ne se peut diluer en moi : hors de lui, hors de moi.

Est-ce que vous ne reconnaissez pas dans cette description vos exigences et vospressentiments ? Vous saviez bien que l'arbre n'était pas vous, que vous nepouviez pas le faire entrer dans vos estomacs sombres, et que laconnaissance ne pouvait pas, sans malhonnêteté, se comparer à lapossession.

Du même coup, la conscience s'est purifiée, elle est claire commeun grand vent, il n'y a plus rien en elle, sauf un mouvement pour se fuir, unglissement hors de soi ; si, par impossible, vous entriez ' dans » uneconscience, vous seriez saisi par un tourbillon et rejeté au dehors, près del'arbre, en pleine poussière, car la conscience n'a pas de « dedans » ; ellen'est rien que le dehors d'elle-même et c'est cette fuite absolue, ce refusd'être substance qui la constituent comme une conscience.

Imaginez àprésent une suite liée d'éclatements qui nous arrachent à nous-mêmes, qui nelaissent même pas à un nous-mêmes » le loisir de se former derrière eux, maisqui nous jettent au contraire au-delà d'eux, dans la poussière sèche du monde, sur la terre rude, parmi les choses ; imaginez que nous sommes ainsi rejetés, délaissés par notre nature. »

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