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Les conséquences du progrès technique sur l'emploi

Publié le 26/10/2010

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Alors que personne ne contestait les effets positifs du progrès technique durant les trente années de croissance rapide qu'ont connues les grands pays industrialisés après 1945, il n'en est plus de même aujourd'hui. Avec la crise et le développement du chômage qui l'accompagne, le mythe de la machine qui vole le travail a repris de la vigueur. Le développement des techniques nouvelles issues de l'électronique, outre leurs effets sur le niveau de l'emploi, pose des problèmes de reconversion et transforme organisation et conditions de travail. Il est donc intéressant d'essayer de mieux comprendre quelles sont les conséquences du progrès technique sur l'emploi. Le progrès technique engendre-t-il le chômage ? Quelle influence a-t-il sur la structure de l'emploi et l'organisation du travail ?

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« Dans tous les cas, la mise en oeuvre d'un progrès technique engendre un supplément de revenu pourl'entrepreneur, les salariés, les consommateurs ou l'État, qui, une fois dépensé, est facteur de croissance et donc de création d'emploi. L'analyse statistique prouve à l'évidence qu'en longue période, le progrès technique s'accompagne de créationsd'emplois, la croissance de la production se maintenant à un rythme élevé.

Mais les difficultés que connaissentles pays industrialisés à économie de marché depuis 1974 ne doivent-elles pas conduire à mettre en doute lagénéralité de cette analyse ? Deuxième partie : une analyse qui semble remise en cause par la crise Après avoir observé comment les mutations de l'emploi, qui auparavant s'effectuaient sans heurts majeurs,s'accompagnent aujourd'hui d'une montée du chômage, nous essayerons d'en analyser les raisons.

Noustenterons ensuite de faire apparaître que cette montée du chômage n'est pas fatale. A.

Des mutations structurelles qui s'accompagnent du chômage 1) Le schéma d'avant la crise : l'exemple de la France. L'évolution de la structure de l'emploi en France depuis la seconde guerre mondiale a correspondu au célèbreschéma de l'économiste Colin Clark, popularisé par Jean Fourastié. La population active est passée progressivement du secteur primaire au secteur secondaire, puis au secteurtertiaire, au gré de l'augmentation de la productivité dans ces deux premiers secteurs.

La très forte croissancede la productivité du secteur primaire a entraîné une forte régression de l'emploi rural malgré l'augmentation dela production agricole.

Dans l'industrie, la production s'est accrue à un rythme sensiblement égal à laprogression de la productivité, les suppressions d'emploi dans certains secteurs étant compensées par lescréations dans les branches en expansion rapide.

Le tertiaire, enfin, a été un gros créateur d'emplois, du faitde la multiplication des services, des activités financières, et du développement de consommations collectives(éducation, santé).

Les créations d'emplois tertiaires ont été d'autant plus nombreuses que la productivité dece secteur ne s'est accrue que faiblement. C'est ce schéma qui ne fonctionne plus aujourd'hui. 2) Un schéma qui ne fonctionne plus. Avec la crise, la croissance de la production s'est pratiquement arrêtée alors que la progression de la productivité s'est poursuivie lentement. Il en résulte une continuation des suppressions d'emplois dans les secteurs primaire et secondaire, alors que letertiaire ne crée plus d'emplois pour trois raisons : l'arrêt de la croissance freine le développement des activitésde services, les déficits publics conduisent à limiter la croissance des consommations collectives, certainssecteurs créateurs d'emplois lors de la période précédente sont à leur tour touchés par les progrès de laproductivité (informatisation bancaire par exemple). Cette progression du chômage est donc d'abord la conséquence de l'arrêt de la croissance, alors que laproductivité continue de croître faiblement.

Mais paradoxalement, c'est précisément cette plus faible haussede la productivité qui est jugée responsable par de nombreux économistes de l'arrêt de la croissance et, donc,du chômage.

Dans cette perspective, les nouvelles technologies qui, par certains aspects tendent à renforcerle chômage, peuvent être- une issue à la crise. B.

Baisse du progrès technique, nouvelles technologies et emploi 1) La baisse des progrès de la productivité du travail, responsable de la crise ? On ne peut expliquer la crise actuelle en quelques lignes.

Cependant on constate, depuis le début de la crise,une accentuation de la tendance à la baisse des progrès de productivité constatée depuis la fin des annéessoixante. Selon le mécanisme fordiste décrit en première partie, ce manque à gagner en productivité a contribué àralentir les hausses de salaires et à rallonger les délais d'amortissement des investissements (et donc à alourdirl'endettement des entreprises), tous facteurs qui freinent la demande et ralentissent la croissance. Les raisons de ce ralentissement des progrès de la productivité sont multiples : résistance croissante dessalariés à l'intensification du travail et à l'extension de la taylorisation, saturation des marchés des industries. »

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