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Constater que la vérité change avec le temps doit-il incliner au scepticisme ?

Publié le 31/07/2005

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■ Un constat : Au Moyen Age, que le soleil tourne autour de la terre était une vérité reçue ; au XVIe siècle, avec Copernic, il apparut que c'était le contraire qui était la vérité ! On dira, certes, que la première vérité n'était pas une vérité scientifiquement établie, contrairement à la seconde. Soit. Mais prenons un autre exemple : au XVIIIe siècle, Newton démontre sa théorie de la gravitation universelle ; or, au début de notre siècle, en établissant la théorie de la relativité, Einstein a montré que la théorie newtonienne n'est pas absolument valable : la vérité établie par Newton n'est pas devenue fausse, mais elle n'est plus une vérité absolue.  ■ Le problème : Il apparaît donc que la vérité change avec le temps, ou plus exactement, que les vérités établies par la science évoluent. Dès lors peut-on encore y croire ? Ce constat ne doit-il pas nous incliner au scepticisme ?  

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« soi, créé par le dieu, une image, une copie à l'identique ; quant au peintre, il fait du lit réel, en bois, à troisdimensions, un simulacre' à deux dimensions.

C'est que le domaine du peintre est l'illusion : faire que les choses paraissent ce qu'elles ne sont pas.

Malhonnête,le simulacre artistique ne se présente pas tel qu'il est, c'est-à-dire copie : l'artiste trompe.

Ce qui guide la connaissance de l'idée du lit, c'est la science ; la connaissance technique de la réalisation du lit secontente de l'opinion vraie ; quant à l'artiste, seule l'ignorance, non innocente, lui appartient. B.

« Apprendre, c'est se ressouvenir » : la théorie de la réminiscence Pour reconnaître un lit particulier, il faut savoir ce qu'est un lit en général, c'est-à-dire posséder l'idée du lit ; maisd'où pourrait bien nous venir l'idée du lit si, à l'inverse, nous ne pouvons la trouver que dans les lits particuliers ? À ce paradoxe de l'acquisition de l'idée, Platon en ajoute un second : comment chercher à savoir quelque chose ?Ce que l'on sait déjà, on n'a pas besoin de le chercher ; ce que l'on ne sait pas, on ne peut pas le chercher, puisquel'on ne sait pas ce que l'on cherche.

Pour lever ces paradoxes, Platon évoque l'immortalité de l'âme.

Ayant contemplé, avant son incarnation, les idéesdes choses, l'âme les oublierait sous l'effet du choc violent de la rencontre avec un corps – c'est-à-dire lanaissance.

L'espèce de notion vague qui se présente à l'esprit à l'occasion d'une rencontre avec les choses dontnous avons l'idée en nous, sans pouvoir en disposer, serait comme un souvenir imprécis, éveillé par ces choses quilui ressemblent.

Découvrir la vérité, c'est retrouver un savoir oublié que l'on possédait d'avance.

Chercher et apprendre, c'est seressouvenir. • même point de vue en mathématiques classiques.Descartes: la somme des angles d'un triangle égale à deux droits est une vérité aussi nécessaire que la présenced'une vallée à côté d'une montagne.

Malebranche: c'est Dieu qui a décidé une fois pour toutes que 4 + 3 = 7 (véritééternelle). — De tels points de vue s'appuient toujours sur des postulats métaphysiques: éternité des idées platoniciennes,création des vérités mathématiques par Dieu.

La vérité est alors confondue avec la réalité, mais l'histoire même dessciences montre l'inefficacité d'une telle confusion. II.

LA VÉRITÉ (EN PARTICULIER SCIENTIFIQUE) EST MOUVANTE — Hegel: qu'est-ce qu'une vérité philosophique ? Elle se construit progressivement à travers les apports desdifférents systèmes qui se succèdent et se contredisent en apparence.

La vérité est à concevoir comme résultatfinal et non comme donnée initiale. — Rappel de la loi des trois états de Comte. Comte: La loi des trois états 1.

Une découverte précoceÉnoncée très tôt dans l'oeuvre de Comte, la loi des trois états est formulée comme suit : « Parla nature même del'esprit humain, chaque branche de nos connaissances est nécessairement assujettie dans sa marche à passersuccessivement par trois états théoriques différents : l'état théologique ou fictif ; l'état métaphysique ou abstrait ;enfin, l'état scientifique ou positif » (Plan des travaux scientifiques nécessaires pour réorganiser la société, 1822). 2.

Une histoire intellectuelle et politiqueÀ ces trois états correspondent respectivement la prééminence des rois, celle des peuples et celle des savants.

Lepremier type de conception est le début nécessaire de l'intelligence humaine ; le deuxième est une transition vers letroisième, qui est l'état fixe et définitif de l'intelligence.

La théologie explique les phénomènes par la fiction d'unevolonté divine qui ressemble à celle de l'homme.La métaphysique, qui désigne la philosophie du XVIIIe siècle, est une crise qui brise la hiérarchie théologique pourproclamer la valeur suprême de l'individu et de sa liberté : elle engendre l'anarchie scientifique et sociale.

L'âgepositif en revanche, en fondant les sciences sur l'observation et en réorganisant les croyances humaines, réorganiseaussi la société qui repose sur ces croyances. « En étudiant [...] le développement total de l'intelligence humaine dans ses diverses sphères d'activité, depuis sonpremier essor le plus simple jusqu'à nos jours, je crois avoir découvert une grande loi fondamentale, à laquelle il estassujetti par une nécessité invariable [...].

Cette loi consiste en ce que chacune de nos conceptions principales,chaque branche de nos connaissances, passe successivement par trois états théoriques différents : l'étatthéologique, ou fictif ; l'état métaphysique, ou abstrait ; l'état scientifique, ou positif.

[...]Dans l'état théologique, l'esprit humain dirigeant essentiellement ses recherches vers la nature intime des êtres, lescauses premières et finales de tous les effets qui le frappent, en un mot, vers les connaissances absolues, sereprésente les phénomènes comme produits par l'action directe et continue d'agents surnaturels plus ou moinsnombreux, dont l'intervention arbitraire explique toutes les anomalies apparentes de l'univers.Dans l'état métaphysique, qui n'est au fond qu'une simple modification générale du premier, les agents surnaturelssont remplacés par des forces abstraites, véritables entités (abstractions personnifiées) inhérentes aux divers êtres. »

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