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Contes et Nouvelles en vers

Publié le 12/04/2013

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Jean de La Fontaine s'est inspiré de récits d'auteurs italiens et français qu'il a mis en vers en les« égayant«. Il s'est attaché à rénover le conte, à le recréer, soucieux avant tout de bien conter : « C'est le point principal; c'est tout.«

« EXTRAITS-- -- --- Le Baiser rendu Le Bât Guillot passait avec sa mariée.

Un gentilhomme à son gré la trouvant : Un peintre était, qui jaloux de sa femme, Allant aux champs lui peignit un baudet Sur le nombril, en guise de cachet.

Qui t'a, dit-il, donné telle épousée ? Que je la baise à la charge d'autant.

Bien volontiers, dit Guillot à l'instant.

Elle est, Monsieur, fort à votre service.

Le Monsieur donc fait alors son office ; En appuyant; Perronnelle en rougit.

Huit jours après ce gentilhomme prit Femme à son tour : à Guillot il permit Même faveur.

Guillot tout plein de zèle : Un sien confrère amoureux de la dame, La va trouver, et l'âne efface net ; Dieu sait comment ; puis un autre en remet Au même endroit, ainsi que l'on peut croire.

A celui-ci, par faute de mémoire, Il mit un bât ; l'autre n'en avait point.

L'époux revient, veut s'éclaircir du point.

Voyez, monfils, dit la bonne commère, L'âne est témoin de ma fidélité.

Puisque Monsieur, dit-il, est si fidèle, J'ai grand regret et je suis bien fâché Qu'ayant baisé seulement Perronnelle Il n'ait encore avec elle couché.

« Serait-ce point quelque garçon en fille ? Dit la prieure, et parmi nos brebis N'aurions-nous point, sous de trompeurs habits, Un jeune loup ? Sus, qu'on se déshabille.

» Diantre soitfait, dit l'époux en colère, Et du témoin, et de qui l'a bâté.

Contes de **** Sœur Jeanne ayant fait un poupon, Jeûnait , vivait en sainte fille, Toujours était en oraison.

Et toujours ses sœurs à la grille.

Un jour donc l'abbesse leur dit : Vivez comme sœur Jeanne vit; Fuyez le monde et sa séquelle.

Toutes reprirent à l'instant: Nous serons aussi sages qu'elle Quand nous en aurons fait autant.

«Au demeurant, je n'ai point entrepris De raconter tout ce qu'il obtient d'elle: Menu détail, baisers donnés et pris ...

» NOTES DE L'ÉDITEUR « La Fontaine y fait preuve [dans ses Contes] de certains dons qui contribuent à la gloire des Fables : le sens du rythme, de la composition et de la mise en scène, un langage emprunté aux terroirs, un " art des transitions" (Léo Spitzer) et une « La Fontaine » dans Dictionnair e des littéra­ tures de la langue française, Bordas, 1987.

« Ni les Grecs, ni les Romains n'ont rien produit qui soit de la force des Contes de M.

de La Fontaine, et je ne sais comment nous ferions pour modérer les extases et les transports de messieurs les humanistes, «Pour M.

de La Fontaine, c'est le plus agréable faiseur de contes qu'il y ait jamais eu en France.

Il est vrai qu 'il en a fait quelques-uns où il y a des endroits un "esthétique de la négligence" (J.

C.

Lapp) : en un mot, le trompe-l'œil du naturel, l'absence affectée d'affectation.

Le langage tient ici à distance ce que l'aventure évoque à nos sens, et, par un délicieux paradoxe, la chair s'est faite verbe ...

» Alain-Marie Bassy, 1 Explorer 2, 3, 4, 5 ill.

de Fragonard I Bibliothèque nationa le suisse s'ils avaient à commenter un auteur ancien qui eût déployé autant de finesse d'esprit, autant de beautés naturelle s, autant de charmes vifs et piquant s, que l'on en trouve dans ce livre-ci.

» Bayle , Nouvelles de la Républiqu e des Lettres, avril 1685.

peu trop gaillards : et quelque bon enveloppeur qu'il soit, j'avoue que ces endroits-là sont trop marqués.

( ...

)Et pour cela aussi bien que pour ses Fables et pour ses Contes, les siècles suivants le regarderont comme un original, qui à la naïveté de Marot a joint mille fois plus de politesse.

»Bu ssy- Rabutin à Furetière, 4 mai 1686.

LA FONT AINE 03. »

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