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Le corps propre: prison ou voie d'accès au monde extérieur ?

Publié le 13/01/2004

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prison
C'est alors qu'il distingue les phénomènes des choses en soi. Les choses en soi sont les choses telles qu'elles sont dan leur objectivité, ce sont ainsi des réalités intelligibles inconnaissables mais qui peuvent être pensées. "Si nous ne pouvons connaître ces objets comme choses en soi, nous pouvons du moins les penser comme tels." (CRPure, 2ème définition). Mon corps n'a donc pas accès aux choses en soi qui forment le monde, il ne peut que voir les phénomènes.             ● Les phénomènes sont ce qui se manifeste à la conscience, c'est la manière dont les choses en soi nous apparaissent. Les phénomènes sont formés à partir des impressions que nous avons du monde extérieur et à partir de notre faculté de connaître. Autrement dit, mon corps n'a accès qu'à un aspect du monde extérieur qu'il construit lui-même selon son propre esprit. Ces phénomènes ne sont pas de simples apparences, Kant ne veut pas dire que notre corps est un pourvoyeur d'illusions "dans le phénomène, les objets et même les qualités que nous leur attribuons sont  toujours considérés comme quelque chose de réellement donné." CRPure.
prison

« percevoir, comme par exemple les ultrasons, l'air, certains êtres microscopiques… Ceci sans compter que mon corpsne découvre le monde qu'au fur et à mesure de mes déplacements et de mes points de vue. ● C'est ce que cherche à expliquer Kant dans La Critique de la raison Pure.

Il pose l'existence d'uneconscience habitant un corps, et cherche à savoir ce que ce corps peut percevoir du monde extérieur.

C'est alorsqu'il distingue les phénomènes des choses en soi.

Les choses en soi sont les choses telles qu'elles sont dan leurobjectivité, ce sont ainsi des réalités intelligibles inconnaissables mais qui peuvent être pensées.

"Si nous nepouvons connaître ces objets comme choses en soi, nous pouvons du moins les penser comme tels." (CRPure, 2 ème définition).

Mon corps n'a donc pas accès aux choses en soi qui forment le monde, il ne peut que voir lesphénomènes. ● Les phénomènes sont ce qui se manifeste à la conscience, c'est la manière dont les choses en soi nousapparaissent.

Les phénomènes sont formés à partir des impressions que nous avons du monde extérieur et à partirde notre faculté de connaître.

Autrement dit, mon corps n'a accès qu'à un aspect du monde extérieur qu'il construitlui-même selon son propre esprit.

Ces phénomènes ne sont pas de simples apparences, Kant ne veut pas dire quenotre corps est un pourvoyeur d'illusions "dans le phénomène, les objets et même les qualités que nous leurattribuons sont toujours considérés comme quelque chose de réellement donné." CRPure.

On peut donc former uneconnaissance et une science à partir de ces phénomènes. Pour Kant, notre corps nous permet d'avoir accès au monde, mais cet accès est limité, puisque nous ne percevons pas le monde tel qu'il est en soi.

II/ Le regard d'autrui m'emprisonne : Il semblerait donc que notre corps nous permette de voir en partie le monde extérieur, mais qu'il pose deslimites à cette perception.

Parmi les objets qui composent ce monde extérieur, se trouve autrui, cet autre corpspropre, cet autre corps habité par une subjectivité.

Mon corps entre donc nécessairement en contact avec celuid'autrui, et ce rapport transforme la perception que j'ai de mon propre corps. ● C'est ce qu'explique Sartre de manière imagée dans La Nausée.

Roquentin, son personnage principal setrouve assis seul, sur un banc, dans un jardin public.

Le monde s'ouvre alors totalement à lui en tant qu'objet, et ledessine par là même comme sujet.

C'est alors qu'entre dans le jardin un autre homme, cet homme le regarde, etRoquentin se sent alors devenir à son tour objet.

Le regard d'autrui emprisonne notre subjectivité; « Autrui estd'abord pour moi l'être pour qui je suis objet ».

Ainsi, pour moi je ne suis pas mon corps, c'est-à-dire que je ne mesaisis pas en tant qu'objet, mais seulement en tant que conscience, que subjectivité.

C'est dans l'expérience duregard d'autrui que j'apparais comme un corps, comme un objet, comme quelque chose d'objectif. ● Ainsi, pour Sartre mon corps est à la fois un moyen d'accès au monde et une prison.

C'est un moyend'accès au monde car c'est grâce à mon corps que je peux agir et me déplacer ; il est ce que je dépasse pouraccéder au monde – et en tant que dépassé, il ne peut être prison.

Ainsi, quand je lis, mes yeux sont dépassés parce que je lis, mon corps n'existe pas pour moi comme corps, mais simplement comme possibilités d'agir ou de fairequelque chose; je suis tout entier tendu vers l'extérieur de moi-même sans ressentir mon corps comme obstacle.Mais le corps peut aussi être une prison dès lors que j'entre en contact avec autrui.

Autrui en effet, ne me perçoitjamais tel que je me perçois et ne tient compte que de mon corps lorsqu'il m'observe.

A cause de ce corps j'apparaisà autrui comme objet, et c'est sous cet angle que mon corps peut être vu comme prison, car je ne peux pas ledépasser dans la perception qu'autrui en a. III/ Le regard d'autrui m'emprisonne : C'est à cause de mon corps que j'apparais à autrui comme objet, mais c'est aussi le seul moyen de luiapparaître.

En effet, il ne semble pas possible d'avoir accès au monde sous une autre perspective que celle del'objet.

Autrui me perçoit donc comme objet et me donne ainsi l'impression que mon corps est une prison, mais c'estle seul moyen que j'ai d'exister pour autrui.

Ainsi, même s'il impose des limites, mon corps semble être le seul moyend'accès au monde, et le seul moyen pour y être perçu. ● C'est ce qu'explique Merleau-Ponty dans La phénoménologie de la perception.

Si nous étions de pursesprits, nous pourrions encore moins avoir accès au monde.

Nous n'aurions certes aucune limite, mais aucun corpsnon plus pour entrer en contact avec le monde extérieur.

Mon corps est le centre de mon existence, commepuissance à la fois d'agir et de percevoir, et comme moyen pour le sujet d'insertion dans le monde : "la conscienceest l'être à la chose par l'intermédiaire de mon corps".

Cela signifie que mon corps habite le monde, qu'il est fait dela même matière que celui-ci, et qu'il me permet d'y avoir accès.

Mais ce corps ne pourrait rien s'il n'était pas habitépar une conscience : c'est la caractéristique du corps-propre, en tant que mon corps, il est forcément accompagnéd'une conscience. ● Mais pour Merleau-Ponty, cela ne veut pas dire pour autant que j'ai accès au monde dans sa pureobjectivité; au contraire, c'est toujours selon un point de vue.

Autrement dit, je ne vois pas les choses tellesqu'elles sont, mais telles que je les ressens, et personne ne voit donc la même chose, puisque nous avons tous dessentiments différents.

La pure objectivité n'est vécue ni ressentie par personne, elle est un simple leurre logique.Les choses ne sont pas objectivement, comme de simples êtres posés dans le monde, et s'il ne nie pas l'existencedes objets en tant que tel, l'auteur nie l'idée selon laquelle nous avons un rapport direct et simple avec eux.

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