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La croyance peut-elle tenir lieu de critère de la vérité ?

Publié le 17/03/2004

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Avant Spinoza déjà, qui posait la croyance à la hauteur de l'opinion, en tant que plus bas degré de la connaissance, Platon a rabaissait la croyance à la connaissance du visible, et donc de l'inessentiel. La croyance se situe ainsi, dans le « paradigme de la ligne « (République, L. VI, 509-511), dans le domaine visible, et non intelligible. Les objets matériels donnent lieu à une représentation plus précise (croyance) certes, que leur image (imagination), mais elle reste vouée à donner au sujet une connaissance ontologique faible. La vérité n'est possible que par l'intelligence, seule capable de contempler les Idées, principes de toutes réalités.       b. Avec Bachelard, la science doit s'élaborer contre l'opinion : « l'opinion pense mal ; elle ne pense pas : elle traduit des besoins en connaissances. En désignant les objets par leur utilité, elle s'interdit de les connaître « (La formation de l'esprit scientifique). Ainsi on ne peut rien fonder sur l'opinion, sur des croyances, qui sont par conséquent les premiers obstacles à surmonter pour la constitution d'une science vraie.      c.

« b.

Avec Bachelard , la science doit s'élaborer contre l'opinion : « l'opinion pense mal ; elle ne pense pas : elle traduit des besoins en connaissances.

En désignant les objets par leur utilité,elle s'interdit de les connaître » ( La formation de l'esprit scientifique ).

Ainsi on ne peut rien fonder sur l'opinion, sur des croyances, qui sont parconséquent les premiers obstacles à surmonter pour la constitution d'unescience vraie. c.

La vérité peut être comprise à travers l'évidence, mode originaire d'appréhension d'un objet par la conscience.

Ainsi pour Husserl , l'évidence est l'autodonation indubitable de l'objet d'une visée intentionnelle pour uneconscience originairement saisissante (c'est en quelque sorte la vérité du faitbrut tel qu'il apparaît à la conscience).

Ainsi, pour apercevoir l'évidence, il estnécessaire de modifier notre attitude naturelle à l'égard du monde, au moyende ce que Husserl appelle la « réduction phénoménologique ».

Dans l'attitudenaturelle nous portons constamment des jugements sur l'être des objets ensoi (croyance en l'être).

L'attitude phénoménologique, en revanche, s'abstientde tout jugement sur l'être et le non-être des objets, ce qui rend possiblel'observation sans préjugés de la conscience pure, de ce qui est donnécomme phénomènes.

Ce procédé renvoie à l'époché (suspension du jugement) du scepticisme antique. II.

l'équilibre vérité/croyance a.

Le théologien St Anselme (1033-1109) est convaincu que la foi elle-même pousse à une compréhension rationnelle.

La foi est bien le point de départ, et le contenu des propositions de foi, des croyances, ne peut êtrerenversé par aucun argument rationnel.

Les contenus de l'enseignement chrétien peuvent être entièrement déduitsde fondements rationnels sans l'aide des autorités reconnues ( Bible , Pères de l'Eglise ).

Ainsi croyance et raison sont les deux voies permettant d'adhérer à la vérité divine.

Avec son argument ontologique, St Anselme veutprouver rationnellement l'existence de Dieu, et cela même pour celui qui ne croit pas en Dieu ; dès lors, Dieu estdéterminé comme « ce qui est tel qu'a priori rien de plus grand (de plus parfait) ne peut être pensé » (cf.Proslogion ). b.

Le pragmatisme de William James a une orientation subjectiviste.

Les croyances, qui sont au fondement de toute connaissance ou action, ne sont soumises à aucun critère général de vérité, mais sont l'expression desintérêts pratiques du sujet.

On mesure leur authenticité en se demandant si elles sont vivantes pour l'individu, c'est-à-dire si elle sont véritablement déterminantes, incontournables et significatives pour sa vie.

Le critère de la véritéest une confirmation dans la pratique qui prend en compte le profit obtenu, c'est-à-dire le fait que l'individu ait nouéun commerce satisfaisant avec la réalité.

Ainsi, par exemple, l'hypothèse de Dieu est également vraie, si elle estsatisfaisante pour l'accomplissement de la vie individuelle.

Etant donné que les hommes ont des intérêts et desconditions de vie différents, plusieurs « vérités » coexistent l'une à côté de l'autre.

Et comme les conditions de vieet les croyances évoluent, il faut aussi considérer la vérité de façon dynamique (cf.

Le pragmatisme ). III.

la vérité de la croyance a.

La vérité est elle-même une croyance.

Elle est une « multitude mouvante de métaphores, de métonymies, d'anthropomorphismes, bref, une somme de relations humaines qui ont été poétiquement et rhétoriquementhaussées, transposées, ornées […].

Les vérités sont des illusions dont on a oublié qu'elles le sont […] » (Nietzsche,. »

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