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Une culture peut elle etre porteuse de valeurs universelles ?

Publié le 03/03/2009

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culture

  • Analyse du sujet :

 

-          On entend généralement par culture l’ensemble des normes et valeurs en usage dans une collectivité particulière.

-          On voit que cette définition semble contrevenir à la possibilité qu’une culture porte des valeurs universelles, puisqu’une culture serait définie justement par les valeurs particulières qui la caractérisent.

-          Cependant, si des valeurs universelles existent, elles devront bien s’incarner dans au moins une culture particulière, ce qui semble permettre de répondre par l’affirmative au sujet posé.

-          Par ailleurs, si aucune culture n’était capable de porter de telles valeurs, alors il faudrait renoncer totalement à ces valeurs.

-          Le sujet rencontre donc le problème de savoir si des valeurs universelles existent, ce qui renvoie à deux autres problématiques :

o   Soit de telles valeurs n’existent pas, et alors rien n’est vrai, puisque rien n’est universalisable.

o   Soit de telles valeurs existent, et alors il faut identifier ce que l’on peut retrouver de commun entre différentes cultures.

-          Enfin, le sujet pose encore le problème des conséquences du fait qu’une culture se prétende porteuse de valeurs universelles.

-          En effet, une telle culture n’aura-t-elle pas tendance à vouloir s’imposer aux autres, au nom de ces valeurs universelles ?

-          Le doit-elle et le peut-elle ?

 

 

  • Problématisation :

Répondre par la négative au sujet posé nous amènerait à considérer qu’aucune valeur ne peut transcender les particularismes culturels. Si tel est le cas, alors il faut admettre l’impossible compréhension des cultures entre elles, ce qui mettrait en cause ce lien commun qui unit les hommes et qu’on appelle l’humanité. Cette humanité, cette impression d’avoir en commun avec les autres hommes un sentiment de ressemblance qui va au-delà des cultures semble cependant un fait acquis. Sur quoi pourrait-il se fonder, sinon sur quelque chose d’universel qui vaudrait de manière absolue ? Cependant, admettre cette universalité du sentiment humain, c’est faire peu de cas du fait qu’il semble qu’il n’y ait pas une seule valeur qui soit reçue par absolument toutes les cultures sur terre. Par ailleurs, si une culture se croyait porteuse de valeurs universelles, ne risquerait-elle pas de vouloir s’imposer aux autres et de faire courir les plus grands risques à l’humanité entière ?

culture

« Proposition de plan : Le relativisme. 1.

- Protagoras est resté dans l'histoire en affirmant que « L'homme est la mesure de toute chose » (on trouve cette phrase de Protagoras rapportée par Platon dans le Théétète , 152a) - Il voulait signifier par cela que tout jugement se ramène à celui qui l'énonce, c'est-à-dire qu'on ne peut jamais s'extirper du point de vue subjectif et posséder une connaissance objectivede quelque chose. - Cette doctrine a donné lieu à ce qu'on a appelé le relativisme, théorie selon laquelle toute vérité est relative.

Pour les relativistes, chacun dit la vérité relativement à soi-même, et il ne peuty avoir de vérité absolue et universelle. - Le relativisme peut s'appliquer également aux cultures, et l'on parle alors de relativisme culturel.

Un tel relativisme soutiendra que toute culture crée ses propres normes et valeurs, etque ces valeurs ne valent pas en dehors de leurs cadres culturels respectifs. - Si l'on prend par exemple le cas de la monogamie, on constatera bien que celle-ci n'a de valeur que dans certaines cultures, alors que dans d'autres cultures ce sera la polygamie quiprévaudra. - Cette théorie nous incline à penser qu'aucune culture ne peut être porteuse de valeurs universelles, car toute culture prône des valeurs qui lui sont propres et en lesquelles elle croit plusqu'en celles des autres cultures. - Cependant, le relativisme culturel ne passerait-il pas à côté de l'essentiel en se focalisant sur certains cas particuliers ? L'universalité de la raison. 2.

- En effet, le fait que de nombreuses valeurs soient relatives ne signifie pas nécessairement que toute valeur est relative.

Ainsi, on ne connaît pas de cultures dans lesquelles ce soit un biende mentir ou de tuer son frère. - S'il est une valeur qui semble partagée par toutes les cultures, c'est celle de la vérité rationnelle.

En effet, toutes les cultures s'accordent sur le fait que, par exemple, 1 + 1 = 2. - Cela est également prouvé par le fait que le monde est ordonné.

Si tout était relatif, alors il n'existerait aucune vérité, et ainsi une chose pourrait en même temps être et ne pas être.

Lemonde serait donc livré à un chaos total.

Or, ainsi que Platon l'écrit dans le Gorgias : « le ciel et la terre, les dieux et les hommes, sont liés ensemble par l'amitié, le respect de l'ordre, la modérationet la justice » et ainsi peut-on appeler l'univers « l'ordre des choses, non le désordre ni ledérèglement.

» ( Gorgias , 507e) - Il semble donc que la raison ne soit pas relative, qu'elle soit universelle.

Il en découle donc qu'une culture qui pourrait fonder ses valeurs sur la raison pourrait être porteuse de valeursuniverselles. - Ne serait-il pas cependant dangereux qu'une culture se prétende porteuse de valeurs universelles ? Le devoir de non-ingérence. 3.

- En effet, si en théorie il semble concevable de parvenir à des valeurs universelles lorsque les valeurs sont tirées de la raison, il est moins sûr que cela soit jamais possible en pratique. - Il se trouve effectivement que la raison des hommes n'est pas infaillible, et qu'ils peuvent se tromper sur les vérités qu'ils croient découvrir. - D'autre part, une culture qui prétendrait porter des valeurs universelles risquerait d'être tentée d'apporter ces valeurs aux autres cultures.

En effet, si elles sont universelles, elles sontaussi justes et vraies, et donc tout le monde devrait les adopter. - Cependant, si l'on tolère cela, une culture parée d'une telle prétention pourrait se sentir imbue du devoir d'imposer ces valeurs aux autres cultures, et elle risquerait ainsi de se croirelégitimée à leur faire la guerre pour instaurer ces valeurs par la force, ce qui pose problème à biendes égards. - Tout d'abord, il est inconséquent de croire pouvoir faire passer des valeurs par l'usage de la force qui fait régner la crainte mais ne convainc personne. - De la sorte, une telle tentative d'imposer des valeurs par la guerre risquerait de provoquer des guerres à n'en plus finir puisque les pays conquis ne toléreraient pas les valeurs qui leurseraient imposées et se révolteraient. - D'autre part, cela risquerait de pousser certains à affirmer qu'ils sont en possession de valeurs universelles dans l'unique but d'assouvir leur volonté impérialiste. - Enfin, comme nous l'avons présenté plus haut, il se peut très bien qu'en fin de compte, l'on se trompe sur les valeurs que l'on croit universelles, et ainsi une guerre déclarée au nom de cesmêmes valeurs pourrait très bien s'avérer être une erreur sur tous les plans. - Pour toutes ces raisons, une culture doit savoir rester modeste sur le sujet de l'universalité. »

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