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Daddah, Moktar Ould

Publié le 06/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Daddah, Moktar Ould (1924-2003), homme d’État mauritanien, premier président de la Mauritanie (1961-1978).

2   LE PÈRE DE L’INDÉPENDANCE MAURITANIENNE

Né à Boutilimit, dans le sud-ouest de la Mauritanie, Moktar Ould Daddah appartient à une importante famille de marabouts. Après des études secondaires au Sénégal, à l’École des fils de chefs, il travaille comme interprète auprès de l’administration coloniale française. Au début des années 1950, il part à Paris étudier le droit. En 1957, alors qu’il est avocat à Dakar, il est élu à l’Assemblée territoriale de Mauritanie sous la bannière de l’Union du peuple mauritanien (UPM). En 1958, il fonde le Parti du regroupement mauritanien (PRM), fusion de l’UPM et de partis négro-africains, et en est désigné secrétaire général. L’année suivante, lors des premières élections législatives mauritaniennes, le PRM obtient la totalité des sièges et son secrétaire général devient Premier ministre.

À l’indépendance de la Mauritanie, le 28 novembre 1960, Moktar Ould Daddah devient chef de l’État. En août 1961, il est élu président de la République par l’Assemblée nationale.

3   LE PRÉSIDENT AUTORITAIRE D’UN JEUNE ÉTAT DISPARATE

En décembre 1961, Moktar Ould Daddah forme le Parti du peuple mauritanien, qui rassemble les principales forces politiques du parti, et instaure dès 1964 un régime de parti unique — il sera réélu en 1966, 1971 et 1976. À la tête d’un jeune État pauvre et disparate, marqué par de profondes divisions entre Noirs et Arabo-Berbères, il s’efforce de maintenir une cohésion nationale fragile. Plusieurs crises majeures émaillent ses mandats successifs. En 1966, notamment, le décret instaurant l’enseignement obligatoire de l’arabe provoque des affrontements ethniques meurtriers. En 1971, les grèves des mineurs de la Miferma (Société des Mines de fer de Mauritanie) sont réprimées avec violence.

Face aux revendications territoriales des pays voisins, le Maroc notamment, Moktar Ould Daddah s’emploie à imposer la Mauritanie sur la scène internationale. En 1969, il obtient la reconnaissance de la Mauritanie par le Maroc. Au début des années 1970, il prend un certain nombre d’initiatives qui éloignent le pays de l’ancienne puissance coloniale pour le rapprocher des États arabes : en 1972, la Mauritanie se retire de la zone franc et crée sa propre monnaie nationale (l’ouguiya) ; en 1974, elle nationalise la Miferma (dont la France est le principal actionnaire) ; elle devient membre de la Ligue arabe en 1973.

4   DE L’EXIL FORCÉ À LA RÉHABILITATION

La question du partage du Sahara-Occidental, que se disputent l’Algérie, la Mauritanie et le Maroc, sera à l’origine de la chute de Moktar Ould Daddah. La guerre qu’il mène avec le Maroc contre les indépendantistes sahraouis (réunis au sein du Front Polisario et soutenus par l’Algérie) s’avère impopulaire et préjudiciable dans un contexte socio-économique détérioré par plusieurs années de sécheresse. Son alliance avec le Maroc s’oppose en outre aux positions de l’armée, pro-algérienne. Le 10 juillet 1978, il est renversé par un coup d’État mené par le lieutenant colonel Mustafa Ould Salek. Emprisonné pendant quinze mois, il est autorisé à quitter la Mauritanie pour la France en octobre 1979.

Condamné par contumace en 1980 pour « haute trahison, violation de la Constitution et atteinte aux intérêts économiques de la nation «, Moktar Ould Daddah est amnistié quelques années plus tard. Son exil forcé s’achève en 2001 et donne lieu à un retour triomphal en Mauritanie. En 2003, il publie ses mémoires sous le titre La Mauritanie contre vents et marées.

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