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Est-ce dans l'hésitation que nous sommes le plus conscient?

Publié le 17/01/2005

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              L'hésitation semble être l'indice d'un manque de connaissance patent, ne correspond t-elle pas justement au détournement de la lucidité par une affection quelconque ? N'est-ce pas parce que je suis pris par une émotion ou une affection que j'hésite ?             Ainsi l'hésitation du médecin serait motivée par la peur de mal faire, celle du jeune homme qui ne peut se décider entre deux cravates serait subordonnée à un sentiment d'infériorité, la crainte de ne pas plaire. L'hésitation renverrait donc bien à une baisse de la conscience, telle qu'elle serait rongée par l'émotion.             Dans Le discours de la Méthode Descartes montre que l'hésitation peut être handicapante et qu'il faut, quoique nous ignorons parfois la réalité des choses, faire des choix à l'aveugle et s'y tenir, (c'est ici l'inverse du doute hyperbolique), par exemple quand on est perdu en forêt il faut choisir une direction et n'en pas changer. La lucidité dans l'action c'est donc de se défaire au plus vite de l'hésitation, la lucidité nous commande de choisir, idéalement en pesant le pour et le contre, mais si cette entreprise débouche sur une hésitation alors cette même lucidité nous commande de nous en départir au plus vite, sous peine de s'enliser, tel l'âne de Buridan, mort de faim et de soif avant d'avoir su se décider entre l'eau et l'avoine.   III-La conscience naît de l'hésitation.               Il faut demander comment naît la conscience en tant que conscience proprement humaine c'est-à-dire réflexive. Dans l'Evolution créatrice Bergson distingue l'instinct de l'intelligence, l'instinct est caractérisé par une immédiateté d'exécution. L'animal ne calcule pas, il agit sans distance avec l'action, il y est tout entier, par exemple le sphex à ailes jaunes est capable d'immobiliser sa proie en la piquant immédiatement au bon endroit pour cela (bloquant son système moteur).

« réflexive.

Dans l' Evolution créatrice Bergson distingue l'instinct de l'intelligence, l'instinct est caractérisé par une immédiateté d'exécution.

L'animal ne calcule pas, il agit sans distance avecl'action, il y est tout entier, par exemple le sphex à ailes jaunes est capabled'immobiliser sa proie en la piquant immédiatement au bon endroit pour cela(bloquant son système moteur).

Mais cette capacité instinctive, et chezl'homme l'agir automatisé, sont corrélatifs d'un bas degré de conscience, puisqu'iln y a pas réfléxion, distance entre soi et l'agir.

Pour arriver au même résultat que le sphex lorsqu'il pique sa proiel'intelligence devra déployer des trésors de précision, disséquer la proie,l'examiner et pourra seulement ensuite la neutraliser.

Autrement dit l'instinct saitce que l'intelligence ignore mais le sait sur un mode non réfléchi, sur un modeinconscient.

L'hésitation correspond au surgissement du virtuel, le virtuel (car ily a choix) excède l'actuel et correspond à l'apparition d'un choix.

En effet, la conscience naît de l'hésitation, c'est lorsque la solution d'unproblème ne se donne pas d'elle-même que la possibilité d'un choix apparaît.

Orl'instinct ne rencontre jamais la possibilité de choisir car il possède toujoursd'avance la réponse ; la conscience naît là où il y a obstacle, où la stéréotypiede l'instinct ne suffit plus pour trouver une solution, hésiter c'est accéder à laconscience en tant que celle-ci naît au moment où la chaîne idéale des réponsesinstinctives est rompue.

Finalement la capacité de représentation naît pourBergson de l'hésitation et ne la précède pas, c'est parce que j'ai le choix que jeme représente la situation.

Du choix, de l'hésitation, de la distance à l'action,naissent la représentation et la conscience.

L'homme est le seul animal dont l'action soit mal assurée, qu hésite et tâtonne, qui forme des projets avecl'espoir d réussir et la crainte d'échouer.

C'est le seul qui se sente sujet à la maladie, et le seul aussi quisache qu'il doit mourir.

L reste de la nature s'épanouit dans une tranquillité parfaite Plantes et animauxont beau être livrés à tous les hasards, i ne s'en reposent pas moins sur l'instant qui passe comme i leferaient sur l'éternité.

De cette inaltérable confiance nous aspirons à nous quelque chose dans unepromenade à la campagne, d'où nous revenons apaisés.

Mais ce n'est pas assez dire.

De tous les êtresvivant en société, l'homme est seul qui puisse dévier de la ligne sociale, en cédant à d préoccupationségoïstes quand le bien commun est en cause partout ailleurs, l'intérêt individuel est inévitablementcoordonné ou subordonné à l'intérêt général.

Cette double imperfection est la rançon de l'intelligence.L'homme ne peut pas exercer sa faculté de penser sans se représenter un ave incertain, qui éveille sacrainte et son espérance.

Il ne peut pas réfléchir à ce que la nature lui demande, en tant qu'elle a fait de luiun être sociable, sans se dire qu'il trouverait souvent son avantage à négliger les autres, à ne se soucierde lui-même.

BERGSON Introduction : Qu'est-ce qui distingue l'homme de l'animal ? Depuis l'antiquité, la philosophie s'interroge sur la spécificité del'homme, et tente d'apporter une réponse à ce questionnement dans une étude comparative de l'homme avecl'animal.

C'est dans une telle perspective anthropologique que se place Bergson au début de ce texte, extrait de sonouvrage Les deux sources de la morale et de la religion.

Si l'homme est un animal, qu'est-ce qui fait sa différenceavec les autres êtres vivant du monde organique ? En d'autres termes, qu'est-ce qui fait d'un être un homme, ouqu'est-ce qui fait son humanité ? C'est en partant de cette problématique que Bergson va exposer son point de vuesur la nature humaine, en remettant d'abord la spécificité humaine dans la conscience de l'homme de sa proprefinitude, puis dans sa nature à la fois individualiste et sociable, pour finalement conclure que ces particularitéspropres à l'homme sont le résultat de l'intelligence humaine. 1ère partie : 1er constat : l'homme est le seul être conscient de sa finitude. - Bergson tente de définir d'abord l'homme par rapport aux autres êtres vivants, en subsumant toutefois l'homme àl'animal.

L'homme est un animal, et c'est à ce titre qu'une comparaison avec les autres animaux, et par extensionavec l'ensemble des êtres vivants, est légitime.

Ainsi, l'homme fait partie de la nature comme les « plantes etanimaux », et il s'agit pour l'auteur d'étudier son comportement pour le comparer au « reste de la nature ».- Bergson part d'un constat : l'homme agit de manière incertaine, et est sujet à l'échec.

On peut comprendre cecipar l'affirmation de la liberté de délibération et d'action de l'homme, qui fait que seul l'homme est maître de cesactions, sans autre détermination à agir que sa propre volonté.

Il s'ensuit alors qu'il « hésite et tâtonne », que sonaction est mal assurée car rien ne lui offre la certitude qu'il réussira dans son entreprise.

Il y a donc implicitementdès la première phrase du texte l'affirmation de la liberté humaine, et du libre-arbitre comme spécificité de l'homme.- De cette première affirmation, Bergson en déduit que si l'être humain est ainsi mal « assuré » dans ses action,c'est parce qu'il est conscient de sa finitude.

En effet, il craint l'échec, car il sait qu'il est vulnérable et voué àdisparaître.

En d'autres termes, l'homme possède une conscience réflexive, c'est-à-dire une conscience de soi, etc'est par cet introspection, ce regard sur soi, qu'il se considère comme être mortel.- Certes, les plantes et animaux sont soumis à la même finitude, mais ne disposent pas de cette conscience.Bergson conclut alors que c'est cette absence de conscience de leur finitude qui permet aux êtres vivants de rester. »

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