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Est-ce dans la solitude que l'on prend conscience de soi ?

Publié le 12/03/2004

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conscience

L’interrogation « est-ce (…) que (…) « indique d’emblée que l’on s’interroge sur la condition dans laquelle on accomplit un acte, cette condition étant ici la solitude, et l’acte, le fait de prendre conscience de soi. Il va falloir évaluer le degré de pertinence de l’affirmation qui pose cette condition à l’accomplissement cet acte.

La solitude, d’abord, peut se définir comme un éloignement – provisoire ou radical et définitif – des autres. On pourrait aussi lui donner un sens plus fort, comme étant l’état de celui qui n’a jamais connu l’autre. Si l’on considère que la proposition du sujet est pertinente, il faudra donc travailler aussi sur le type de solitude qui donne accès à la prise de conscience de soi.

L’expression « prendre conscience de soi « pose davantage de problèmes. Le terme « prendre « montre qu’il est ici fait référence à un acte, à un mouvement, à une activité dynamique, et non pas à un état statique, à un contenu de pensée acquis une fois pour toutes. Avoir conscience de soi, c’est se sentir comme individu distinct, doté d’une identité propre et unique ; c’est peut-être aussi avoir une connaissance de cet individu.

Le sujet met en question le processus d’acquisition de cette conscience de soi en ce qui concerne ses conditions, en posant le problème de la prise de conscience qu’a l’individu de lui-même par opposition à la collectivité. Un état de solitude absolue semble difficilement concevable – il pourrait cependant servir de modèle théorique  -, on peut travailler donc en premier lieu sur la question suivante : une solitude momentanée et relative peut-elle m’aider à prendre conscience de ce que je suis ou de qui je suis ? Cela demande que l’on s’interroge sur le rôle du rapport à autrui dans le processus de prise de conscience de soi – autrui est-il un obstacle, ou au contraire une référence, un miroir, un juge utile ? On pourra ensuite évaluer le degré ou le type de solitude nécessaires – la solitude permanente est-elle seule garante d’une prise de conscience de soi pertinente ? est-elle au contraire un état empêchant toute conscience de soi, ou rendant celle-ci fausse et illusoire ? est-elle un état qu’il faut adopter de manière passagère pour prendre conscience de soi ? Le présupposé contenu dans le sujet, et qui est que l’autre m’éloigne de moi-même, m’en divertit, est-il pertinent ?

conscience

« • Un exposé du cogito (prise de conscience de soi comme existant et comme «substance pensante»). • Des objections qui vont dans le sens de la thèse opposée (La conscience, dit Descartes, subsiste alors même queje doute de tout.

Est-ce à dire que la conscience est une réalité en soi, une réalité absolue qui n'a pas besoin dumonde pour exister ? La conscience isolée, se posant dans son absolue solitude, ne saurait se poser comme tellesans nier par cet acte le monde et, par conséquent sans le poser.

Le véritable cogito n'est-il pas cogito cogitatum,mouvement vers les choses, rapport au monde ? Par ailleurs, Descartes lui-même n'affirme-t-il pas que sans laconscience de Dieu je ne pourrais prendre conscience de moi-même? N'est-ce pas parce que j'ai en moi l'idée dequelque chose d'infini et de parfait que je peux prendre conscience de ma finitude et de mon imperfection ? Cetteidée ne me vient-elle pas de Dieu et donc d'une altérité ?) • La question du sujet. Dans le développement, on pourra suivre un plan dialectique : la thèse et son argumentation, la réfutation de lathèse et le développement de la thèse opposée, la synthèse (résolution de la contradiction).1.

N'est-ce pas par le « moi » empirique que nous prendrions conscience de nous-même ?2.

N'est-ce pas plutôt dans une partie obscure de nous-même que nous nous connaîtrions ?3.

Ou est ce par le regard d'autrui que nous arriverions à avoir conscience de nous même ? CITATIONS: « Posséder le Je dans sa représentation : ce pouvoir élève l'homme infiniment au-dessus de tous les autres êtresvivants sur la terre.

Par là, il est une personne.

» Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique, 1798. Dès le moment où l'enfant commence à parler de lui à la première personne — moment décisif et irréversible —, il sesaisit lui-même comme sujet pensant et conscient.

Cette faculté de la conscience à se prendre elle-même pourobjet, qu'on appelle la « réflexivité » de la conscience, fait de l'être humain une personne, c'est-à-dire, chez Kant,un sujet moral responsable constituant une fin en soi. Conscience : « C'est le savoir revenant sur lui-même et prenant pour centre la personne humaine elle-même, quise met en demeure de décider et de se juger.

» Alain, Définitions, 1953 (posth.) La conscience réfléchie, par laquelle chacun prend conscience de ses propres états de conscience, est aussiconscience morale.

Car, portant mon attention sur mes véritables intentions, je suis à même d'en examiner la rigueuret la valeur morales. « La seule façon d'exister pour la conscience c'est d'avoir conscience qu'elle existe.

» Sartre, L'Imagination, 1936. « Connais-toi toi-même.

» Maxime gravée au fronton du temple de Delphes. Ce précepte, devenu la maxime favorite de Socrate, prête au contresens.

En effet, il ne doit pas être interprété comme une invitation àl'introspection, mais comme la nécessité pour l'âme de connaître les valeurs d'après lesquelles elle se détermine. « La maxime "Connais-toi toi-même", dans la bouche d'undieu et adressée aux hommes, est presque une méchanceté.

» Nietzsche, Le Gai Savoir, 1883.. »

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