LA DÉCOLONISATION de 1946-1975 (Histoire)

« 2 La volonté d’indépendance s’enracina grâce à la création d’organisation ou de mouvements politiques qui recrutèrent leurs militants en raison des nombreuses inégalités qui structuraient la relation coloniale. En effet, depuis le 19 ème siècle, les métropol es européen nes entretenaient une relation forte de domination envers les territoires colonisés.

Cette relation s’articulait autour des nombreuses inégalités juridiques, économiques, sociales, et culturelles : ainsi, en Algérie, les 8,4 millions de musulman s qui, en septembre 1947 seulement, obtinrent l’égalité civile n’avaient pas le même poids politique lors des consultations électorales en raison de la règle du double collège (qui minimisait leur représentation).

A cela s’ajoutait le jeu des multiples dif férences au sujet de l’accès à la propriété, au sujet des unions civiles, du partage de l’espace public, de la fréquentation des écoles, … .

Ces inégalités façonnèrent un sentiment d’injustice qui put trouver son exutoire dans l’activité militante en faveur de l’indépendance et nourrir, de ce fait, les premières organisations indépendantistes nées en Indonésie (Parti Nationaliste Indonésien, 19 27), en Tunisie (Néo -Destour, 1934), en Indochine (Vietnam Doc Lap Dong Minh , 1941), etc. … . Datant souvent de l’entre -deux -guerres, ces mouvements purent profiter du contexte de l’après deuxième guerre mondiale pour s’épanouir et accentuer leurs revendic ations grâce au jeu des facteurs externes. B) Le jeu des facteurs externes. Le premier de ces facteurs externes fut l’affaiblissement important dans lequel se retrouvèrent les pays européens après la deuxième guerre mondiale.

En effet, ces derniers sortir ent exsangues de la guerre : éreintés économiquement et délégitimés politiquement.

L’Italie était vaincue, le Royaume -Uni abandonnait ses responsabilités internationales dès 1947 (voir la Grèce et la Palestine) passant le témoin aux Etats - Unis.

Cette posit ion de faiblesse fut d’ailleurs reconnue par les milieux favorables à l’émancipation en 1945, lors de la Conférence de Manchester, ou en 1946, lors du Congrès de Bamako.

En métropole même, les premières voix politiques s’élevèrent en faveur également de l’ indépendance.

D’ailleurs, dès la fin de la guerre, les deux puissances mandataires France et Royaume -Uni renoncèrent à leur mandat en Syrie, au Liban en 1946, en Palestine en 1947. A la réalité de l’affaiblissement des métropoles, s’ajoutèrent les prises de position de l’URSS et des Etats -Unis.

En effet, de son côté, l’URSS joua systématiquement en faveur de l’indépendance des colonies, appuyant les mouvements qui sollicitaient son aide, de manière à pouvoir élargir son influence dans le monde grâce à cela .

De l’autre côté, les Etats -Unis se montrèrent aussi favorables à l’indépendance en raison de leur propre histoire, mais aussi afin de conserver la mainmise sur les ex -colonies devenues indépendantes dans des conditions favorables. Aux côtés des deux gra ndes puissances il y avait aussi l’ONU dont les prises de positions ont été toujours favorables à l’émancipation des colonies comme en témoigne la Déclaration de l’Assemblée Générale de décembre 1960.. »