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Défendre ses droits est-ce la même chose que de défendre ses intérêts ?

Publié le 23/08/2005

Extrait du document

. Un riche qui ne soulagerait pas la misère du pauvre serait promis à la damnation. [Il ne faut pas confondre droit et intérêts privés. On peut défendre ses intérêts en niant les fondements du droit. Si l'on a des droits, l'on a réciproquement des devoirs. La notion d'intérêt ne suffit pas à fonder le droit. Au nom de l'intérêt, l'homme peut facilement être tenté de transgresser ses droits.] Droits et lois ne remplacent pas la conscience morale Le droit est général, son application est particulière. Aucune législation humaine ne peut prétendre rendre compte de toutes les situations particulières qui naissent de la complexité des relations entre les hommes. C'est la raison pour laquelle tout droit effectif renvoie à une responsabilité morale. J'ai des devoirs envers autrui et envers le droit qui garantit la juste application des lois.


« plus démuni peut respirer.

Le recours au droit, que saint Thomas d'Aquin définit comme juste partage desbiens, devient nécessaire dès lors qu'une inégale répartition des richesses en quantité limitée lèse mes propresintérêts. "En effet rien de ce qui est de droit humain ne saurait déroger à ce qui est de droit naturel ou de droit divin.Or selon l'ordre naturel institué par la divine providence, les réalités inférieures sont subordonnées à l'homme,afin qu'il les utilise pour subvenir à ses besoins.

Il en résulte que le partage des biens et leur appropriationselon le droit humain ne suppriment pas la nécessité pour les hommes d'user de ces biens en vue des besoinsde tous.

Dès lors, les biens que certains possèdent en surabondance sont destinés, par le droit naturel, àsecourir les pauvres.

C'est pourquoi saint Ambroise écrit : «Le pain que tu gardes appartient à ceux qui ontfaim, les vêtements que tu caches appartiennent à ceux qui sont nus et l'argent que tu enfouis est le rachatet la délivrance des malheureux.

» Or le nombre de ceux qui sont dans le besoin est si grand qu'on ne peutpas les secourir tous avec les mêmes ressources, mais chacun a la libre disposition de ses biens pour secourirles malheureux.

Et, même en cas de nécessité évidente et urgente, où il faut manifestement prendre ce quiest sous la main pour subvenir à un besoin vital, par exemple quand on se trouve en danger et qu'on ne peutpas faire autrement, il est légitime d'utiliser le bien d'autrui pour subvenir à ses propres besoins; on peut leprendre, ouvertement ou en cachette, sans pour autant commettre réellement un vol ou un larcin." THOMAS C'est par une vérité affirmée comme universel que Saint Thomas commence cet extrait.

"Rien de ce qui est dedroit humain ne saurait déroger à ce qui est de droit naturel ou de droit divin".

Cette vérité fonde unehiérarchie des droits, subordonnant le droit humain ou positif, cad le droit édicté par l'homme et pour l'homme,au droit naturel, qui désigne le droit établi par la nature ou encore ce qu'en termes platoniciens on pourraitappeler l'Idée de juste.

Le droit naturel n'est pas né de l'artifice humain mais provient de la nature donc deDieu.

Le principe de Saint Thomas revient donc à limiter l'arbitraire des lois humaines (trop humaines).Ce droitnaturel fixe un programme au législateur : instituer une juridiction positive qui soit la moins éloignée possiblede l'idée du Juste, ou réformer la législation existante, pour la rapprocher de cet idéal.Or, le premier principe de droit naturel relatif à la propriété autorise celle-ci, en donnant à l'homme le droitd'utiliser la nature à son service.

Descartes dira plus tard que les hommes doivent se rendre "comme maîtreset possesseurs de la nature." En effet, l'homme pour sa survie même se doit de transformer la nature, de sel'approprier.Mais Saint Thomas ajoute une restriction: "le partage des biens et leur appropriation selon le droit humain nesuppriment pas la nécessité pour les hommes d'user de ces biens en vue des besoins de tous".

Le droit depropriété, légitimé par le travail, est pensé comme une nécessité imposée par la nature pour préserverl'espèce humaine.

Si les législateurs peuvent librement fixer les modalités de la propriété privée, il n'endemeure pas moins que cette appropriation des biens et des richesses doit concourir au bien de tous.Autrement dit, la répartition des richesses doit viser le bien commun.Si cette dernière condition n'est pas respectée, se pose un problème de préséance: si la loi humaine n'a rienattribué au miséreux, qui selon ce point de vue du droit positif devrait se résigner à son malheur.

Mais le droitnaturel exige que personne ne se trouve dans la misère (incapacité à subvenir sans le secours d'autrui à sesbesoins vitaux).

C'est donc, d'après Saint Thomas, à la législation humaine de s'adapter à ce principetranscendant du droit naturel.

Ainsi, "les biens que certains possèdent en surabondance sont destinés, par ledroit naturel, à secourir les pauvres", ce qui rappelle que le droit de propriété n'existe qu'à la condition qu'ilpermette aux hommes de subvenir à leurs besoins, et donc que la surabondance, qui dépasse par définition lestricte nécessaire à la survie, ne saurait être justifiée, mais seulement tolérée si, par extraordinaire, personnene se trouve dans la misère.

Autrement dit, le luxe et l'abondance des uns ne sont permis que si et seulementsi aucun autre homme ne se trouve dans le besoin, dans l'indigence.

Je peux bien faire bombance si aucunautre homme ne souffre de la faim.Pour illustrer ce point, Saint Thomas cite Saint Ambroise qui énonce trois paradoxes: "le pain que tu gardesappartient à ceux qui ont faim", autrement dit ton pain cesse d'être ton pain si quelqu'un d'autre en a besoinalors que toi-même ne le consomme pas, et, de même, "les vêtements que tu caches appartiennent à ceuxqui sont nus et l'argent que tu enfouis est le rachat et la délivrance des malheureux".

Il faut savoir que cesexemples sont de nature biblique.

Qu'on se rappelle ici le "Jugement Dernier"...

Un riche qui ne soulagerait pasla misère du pauvre serait promis à la damnation. [Il ne faut pas confondre droit et intérêts privés.

On peut défendre ses intérêts en niant les fondementsdu droit.

Si l'on a des droits, l'on a réciproquement des devoirs.

La notion d'intérêt ne suffit pas à fonder le droit.

Au nom de l'intérêt, l'homme peut facilement être tenté de transgresser ses droits.]. »

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