Devoir de Philosophie

Y a-t-il des différences insurmontables ?

Publié le 17/01/2004

Extrait du document

De plus, il ne sera fait aucune distinction fondée sur le statut politique, juridique ou international du pays ou du territoire dont une personne est ressortissante, que ce pays ou territoire soit indépendant, sous tutelle, non autonome ou soumis à une limitation quelconque de souveraineté." 
Déclaration universelle des droits de l'homme 3)      Cependant, il ne faut pas faire de cette égalité de droit l'obligation d'une égalité factuelle,  qui viserait à rendre les hommes semblables. L'égalité n'est pas l'identité. Bien au contraire, c'est l'identité en tant que particularité et donc comme ce qui est ouvert à la différence qui garantit l'existence de nos sociétés. C'est le fait que chaque hommes soit différent, dans sa fonction, dans ses croyances, qui garantit la richesse et le développement des sociétés. Cette pluralité, qui fait fond sur une égalité comme ce qui est commun aux hommes, est essentielle à l'existence d'une communauté humaine et à la préservation de la liberté de chacun. Cependant, il s'agit pour les hommes et pour les sociétés, de toujours veiller à ce que cette pluralité ne vienne pas contredire l'égalité fondamentale des droits. Pour cela, le dialogue entre les hommes et les communautés est essentiel, en ce qu'il tente de comprendre l'autre comme un alter ego, comme semblable qui n'est pas identique.     Les historiens, et même le bon sens, peuvent nous faire connaître que, pour séduisantes que puissent paraître ces idées d'égalité parfaite , en réalité elles sont, au fond, impraticables, et si elles ne l'étaient pas, elles seraient extrêmement pernicieuses pour la société humaine. Rendez les possessions aussi égales que possible : les degrés différents de l'art, du soin, du travail des hommes rompront immédiatement cette égalité.

« Dès lors, la question semble être la suivante, à savoir comment harmoniser les différences sur la base de cetteégalité de droit ? Comment faire des différences non plus une source de conflits mais une source de richesse,économique mais surtout intellectuelle? Le problème d'une pluralité ordonnée et pacifique semble difficilementsolvable.

Cependant, il ne peut se résoudre que par le dialogue interhumain et interculturel, dialogue qui est bien àl'image de cette égalité laissant la place à la pluralité.

Car le dialogue n'est possible que sur la base de lacommunauté (qui permet de communiquer) et de la différence ( celle des individualités). 1) L'homme est un animal qui se spécifie par sa capacité à se perfectionner, à s'individualiser.

Mais paradoxalement, cette spécificationculturelle le prive de la conscience d'appartenir à une communauté humaine et peut générer des incompréhensions, des conflits et desinjustices.

Bine plus, la société semble parfois avoir besoin de l'autre comme ennemi pour se constituer. [...] il est aisé de voir qu'entre les différences qui distinguent les hommes, plusieurs passent pour naturelles qui sont uniquement l'ouvrage del'habitude et des divers genres de vie que les hommes adoptent dans la société.

Ainsi un tempérament robuste ou délicat, la force ou lafaiblesse qui en dépend, viennent souvent plus de la manière dure ou efféminée dont on a été élevé, que de la constitution primitive des corps.

Ilen est de même des forces de l'esprit, et non seulement l'éducation met de la différence entre les esprits cultivés et ceux qui ne le sont pas, maiselle augmente celle qui se trouve entre les premiers à proportion de la culture ; car qu'un géant et un nain marchent sur la même route, chaquepas qu'ils feront l'un et l'autre donnera un nouvel avantage au géant.

Or, si l'on compare la diversité prodigieuse d'éducations et de genres devie qui règnent dans les différents ordres de l'état civil avec la simplicité et l'uniformité de la vie animale et sauvage, où tous se nourrissent desmêmes aliments, vivent de la même manière et font exactement les mêmes choses, on comprendra combien la différence d'homme à homme doitêtre moindre dans l'état de nature que dans celui de société, et combien l'inégalité naturelle doit augmenter dans l'espèce humaine parl'inégalité d'institution.

Rousseau Il n'est manifestement pas facile aux hommes de renoncer à satisfaire ce penchant à l'agression qui est le leur ; ils ne s'en trouvent pas bien.L'avantage d'une sphère de culture plus petite - permettre à la pulsion de trouver une issue dans les hostilités envers ceux de l'extérieur - n'estpas à dédaigner.

Il est toujours possible de lier les uns aux autres dans l'amour une assez grande foule d'hommes, si seulement il en rested'autres à qui manifester de l'agression.

Je me suis une fois occupé du phénomène selon lequel, précisément, des communautés voisines, etproches aussi les unes des autres par ailleurs, se combattent et se raillent réciproquement, tels les Espagnols et les Portugais, les Allemands duNord et ceux du Sud, les Anglais et les Écossais, etc.

J'ai donné à ce phénomène le nom de " narcissisme des petites différences ", qui necontribue pas beaucoup à l'expliquer.

Maintenant, on reconnaît là une satisfaction commode et relativement anodine du penchant àl'agression par lequel la cohésion de la communauté est plus facilement assurée à ses membres.

Le peuple des juifs, dispersé dans toutes lesdirections, a de cette façon grandement mérité des cultures de ses peuples d'accueil ; mais hélas ! tous les massacres de juifs au Moyen Âgen'ont pas suffi à rendre cette époque plus pacifique et plus sûre pour les chrétiens contemporains.

Après que l'apôtre Paul eut fait del'universel amour des hommes le fondement de sa communauté chrétienne, l'extrême intolérance du christianisme envers ceux qui étaient restésen dehors en avait été une conséquence inévitable ; aux Romains, qui n'avaient pas fondé sur l'amour la vie publique au sein de leur État,l'intolérance religieuse était restée étrangère, bien que chez eux la religion fût affaire d'État et que l'État fût imprégné de religion.

Ce ne futpas non plus un hasard incompréhensible si le rêve d'une domination germanique sur le monde appela comme son complément l'antisémitisme,et il est concevable, on le reconnaît, que la tentative d'édifier en Russie une nouvelle culture communiste trouve son support psychologiquedans la persécution des bourgeois.

On se demande seulement avec inquiétude ce que les Soviets entreprendront une fois qu'ils aurontexterminé leurs bourgeois.

Freud 2) Si la différence est intrinsèque au devenir humain, elle doit pourtant, sur le plan du droit, être surmontée.

Pour cela, il s'agit de considérer que les différences ont pour fondement une communauté qui se lit dans la possibilité même de devenir autre.

Les hommessont avant tout égaux en tant qu'hommes, c'est-à-dire en tant qu'animaux capables de s'individualiser.

La différence n'est pas lacontradiction et fait toujours fond sur la communauté. "Article premier - Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.

Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune .” Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, 26 Août 1789 "Article 1 Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits.

Ils sont doués de raison et de conscienceet doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles