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Y a-t-il des expériences sans théorie ?

Publié le 09/01/2004

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1) C'est la théorie dans son ensemble qui renvoie à l'ensemble de la réalité.* Et non pas élément par élément. Un concept scientifique n'a de sens que relié aux autres concepts de la même théorie.
2) Qu'une théorie permette de rendre compte des résultats des expériences ne prouve pas que cette théorie soit « vraie «, car rien ne permet d'affirmer qu'une tout autre théorie ne permettrait pas d'en rendre compte d'une façon tout aussi satisfaisante.3) Une théorie n'est qu'un modèle conçu pour être compatible avec les faits observés, et non une déduction tirée de ces faits.
III) ... et seule une théorie permet d'interpréter une expérience.
A) En l'absence d'une théorie pour la penser, l'expérience reste lettre morte. 1) L'observation des faits ne fournit que des événements singuliers, jamais de lois universelles.
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Bien définir les termes du sujet :
- « Des expériences « : ici, le terme peut avoir deux significations ; 1) il peut désigner la connaissance ou le savoir-faire acquis empiriquement par l’usage de la vie (=avoir de l’expérience). 2) cela peut aussi être l’expérience en son sens scientifique, c’est-à-dire le fait d’observer ou d’expérimenter avec pour but de contrôler ou de former une hypothèse scientifique.
- « Théorie « : C’est en général une connaissance spéculative (vs pratique), elle est constituée par une ensemble de connaissances formant un système sur un sujet ou un domaine déterminé.
 
Construction de la problématique.  
        
           Le sujet semble demander que l’on y réponde par oui ou par non, et porte sur la possibilité de l’existence de la chose dont il est question. Les deux définitions que nous avons données de l’expérience sont très différentes, et si l’on s’en tient à la première, la réponse serait évidemment non ; évidence qui ne tient plus pour la seconde définition. Il s’agit donc de mettre en question l’opinion commune selon laquelle l’expérience vécue n’implique pas de théorie, pour voir si elle résiste.
Se pose donc la question de savoir si tout rapport au réel –qu’il soit simplement vécu ou scientifique - nécessite pour être compris, un savoir préalable.

« • C'est ce que Henri Atlan nomme la « sous-détermination de la théorie par les faits.

» B) Les théories font appel à des concepts et à des lois mathématiques qui ne peuvent être déduits de l'expérience. 1) Les concepts sont forgés en fonction de contraintes théoriques, pour rendre compte des faits d'observation.Ex : le concept de « masse » : la masse ne peut être directement observée dans aucune expérience.2) Les concepts et les équations sont donc des éléments de la théorie et non des éléments de la réalité dont elledoit rendre compte.3) Un concept peut donc être essentiel dans une théorie et inutile dans une autre, sans qu'il y ait lieu de sedemander laquelle a raison.• Ex : selon Galilée, un objet livré à lui-même tournerait indéfiniment dans un mouvement circulaire.

Galilée n'a doncpas besoin de la force gravitationnelle pour expliquer l'orbite des planètes, qu'il croit circulaire.

Pour Newton aucontraire, un objet livré à lui-même continuerait sa course en ligne droite : il doit donc, pour expliquer le mouvementcirculaire des planètes, associer au principe d'inertie la force gravitationnelle. C) Les théories ne sont donc pas des descriptions de la réalité telle qu'elle est, mais des reconstructions à l'aided'outils conceptuels et mathématiques. 1) C'est la théorie dans son ensemble qui renvoie à l'ensemble de la réalité.• Et non pas élément par élément.

Un concept scientifique n'a de sens que relié aux autres concepts de la mêmethéorie.2) Qu'une théorie permette de rendre compte des résultats des expériences ne prouve pas que cette théorie soit «vraie », car rien ne permet d'affirmer qu'une tout autre théorie ne permettrait pas d'en rendre compte d'une façontout aussi satisfaisante.3) Une théorie n'est qu'un modèle conçu pour être compatible avec les faits observés, et non une déduction tirée deces faits. III) ...

et seule une théorie permet d'interpréter une expérience. A) En l'absence d'une théorie pour la penser, l'expérience reste lettre morte. 1) L'observation des faits ne fournit que des événements singuliers, jamais de lois universelles.• Ex.: la découverte fortuite de cellules vivantes par Hook.

II faudra attendre le XIXe siècle pour que se développela théorie cellulaire.

« La cellule apparaît plus au bout de la théorie qu'au bout du microscope.

» (F.

Jacob)2) Les faits ne deviennent des problèmes qu'à la lumière d'une théorie qu'ils contredisent.• Ex.

: l'orbite observée d'Uranus n'a fait problème que parce qu'elle semblait contredire l'orbite théorique calculéed'après la théorie de Newton.

C'est la théorie qui rend le fait « polémique ».3) Les faits ne parlent donc pas d'eux-mêmes mais doivent être interprétés.• C'est la rencontre entre une expérience et une théorie qu'elle contredit qui est féconde.

(Popper) B) Une expérience décisive est le relais qui conduit à passer d'une théorie à une autre théorie.

(Canguilhem)• Ex.: les contradictions qui surgissent dans la mécanique classique dès qu'on prend des vitesses qui tendent verscelle de la lumière obligent à formuler la théorie de la relativité. En conclusion Les faits « suscitent » les théories comme les questions « suscitent » les réponses.

Ces réponses sont bien enrapport avec l'ensemble des expériences dont elles tentent de rendre compte, mais ne peuvent pas s'en laisserdéduire.

La réponse n'est pas contenue dans la question.

La plupart des concepts qui constituent la structure d'unethéorie scientifique ne correspondent à aucun phénomène directement observable mais répondent à des contraintesthéoriques.

Ces concepts sont « de libres créations de l'esprit humain » (Einstein) et ne nous sont pas dictés par lesfaits ; ce qui ne veut pas dire qu'ils soient arbitraires puisqu'au contraire ils sont forgés par l'esprit pour rendre lathéorie capable de rendre compte des résultats de l'expérience.¦ SUPPLEMENT: « Un système faisant partie de la science empirique doit pouvoir être réfuté par l'expérience.

» POPPER L'histoire des sciences physiques est celle de leur révolution permanente.

Les théories n'ont qu'une valeur provisoire.Des faits « polémiques » surgissent qui les contredisent, qui obligent à des révisions.

Tout succès scientifique ouvreplus de questions qu'il n'en clôt.

Faut-il pour autant sombrer dans le scepticisme et affirmer qu'il n'y a rien qui vaillevraiment ? Comment distinguer, dès lors, la véritable science de la métaphysique ou des pseudo-sciences commel'alchimie ou l'astrologie ? Et que penser des sciences humaines ? La psychanalyse, la théorie de l'histoire de Marxpeuvent-elles prétendre légitimement à la scientificité ? Popper, dans « Logique de la découverte scientifique »propose un critère de démarcation, capable d'établir, de manière concluante, la nature ou le statut scientifiqued'une théorie.

Il écrit : «C'est la falsifiabilité et non la vérifiabilité d'un système qu'il faut prendre comme critère dedémarcation.

En d'autres termes, je n'exigerai pas d'un système scientifique qu'il puisse être choisi, une fois pourtoutes, dans une acception positive mais j'exigerai que sa forme logique soit telle qu'il puisse être distingué, au. »

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