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Descartes: Science et arts

Publié le 27/02/2008

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Faisant une comparaison entre les sciences, qui résident tout entières dans la connaissance qu'a l'esprit, et les artsl, qui requièrent un certain exercice et une certaine disposition du corps, et voyant, par ailleurs, que tous les arts ne sauraient être appris en même temps par le même homme, mais que celui qui n'en cultive qu'un seul devient plus facilement un excellent artiste, parce que les mêmes mains ne peuvent pas se faire à la culture des champs et au jeu de la cithare, ou à plusieurs travaux de ce genre tous différents, aussi aisément qu'à l'un d'eux, les hommes ont cru qu'il en était de même pour les sciences elles aussi, et, les distinguant les unes des autres selon la diversité de leurs objets, ils ont pensé qu'il faut les cultiver chacune à part, sans s'occuper de toutes les autres. En quoi certes ils se sont trompés. Car, étant donné que toutes les sciences ne sont rien d'autre que la sagesse humaine, qui demeure toujours une et toujours la même, si différents que soient les objets auxquels elle s'applique, et qui ne reçoit pas plus de changement de ces objets que la lumière du soleil de la variété des choses qu'elle éclaire, il n'est pas besoin d'imposer de bornes à l'esprit : la connaissance d'une vérité ne nous empêche pas en effet d'en découvrir une autre, mais bien plutôt elle nous y aide. DESCARTES

•    Dans l'art l'homme s'adapte à son objet ; son adaptation sera donc d'autant plus grande qu'elle aura moins d'objet. Pour développer l'habileté nécessaire à l'art, il convient donc de se spécialiser. •    Ceci n'est pas vrai pour la science. En effet quelle que soit la grande diversité de choses que notre esprit se donne à connaître, sa puissance de connaître reste toujours identique à elle-même. L'esprit reste toujours pleinement ouvert à tout ce qui se présente à lui. •    Pour Descartes, en effet, savoir c'est voir. La connaissance est essentiellement réceptive, passive. Et de même que l'acuité de Pceil ne faiblit pas en raison de la multitude des objets qu'il voit, la faculté de connaître n'est jamais modifiée, empêchée par les objets de la connaissance (Texte tiré des Règles pour la direction de l'esprit, I).

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« un individu de travailler ensemble ces qualités au point de parvenir à la perfection, il faut qu'il se spécialise.

Unartiste qui choisit donc un domaine et qui y travaille peut donc, comme le dit Descartes, facilement exceller dansson domaine.

Mais ce raisonnement, si il est valable pour les arts, ne l'est pas pour les sciences selon Descartes.

Or,précisément, on a raisonné pour les sciences comme on a raisonné pour les arts.

Descartes met en évidence le fait que si les sciences sont divisées en plusieurs discipline, cela ne tient parà leur nature.

Autrement dit, la subdivision de la science n'est pas une conséquence naturelle de la discipline, cen'est pas un ordre qui est imposé par la nature de son objet, mais par l'extérieur – raison pour laquelle il ne luiconvient pas.

Le rapprochement des deux domaines et l'application d'une méthode de l'un à l'autre n'est pas viable,car les disciplines ne sont pas de même nature et ne concernent pas les mêmes capacités.

II/ Les conséquences de cette comparaison : En quoi certes ils se sont trompés.

Car, étant donné que toutes les sciences ne sont rien d'autre que la sagessehumaine, qui demeure toujours une et toujours la même, si différents que soient les objets auxquels elle s'applique,et qui ne reçoit pas plus de changement de ces objets que la lumière du soleil de la variété des choses qu'elleéclaire, il n'est pas besoin d'imposer de bornes à l'esprit : la connaissance d'une vérité ne nous empêche pas eneffet d'en découvrir une autre, mais bien plutôt elle nous y aide.

● Descartes explique donc clairement que cette comparaison entre les sciences et les arts n'est paspossible et mène à une erreur « il se sont trompés ».

La science en effet n'a aucun rapport avec le corps, elle« réside toute entière dans la connaissance qu'a l'esprit ».

La division de la science repose sur une illusion : parcequ'elle touche à de nombreux objets différents, on a cru qu'il pouvait exister différentes sciences.

Or, il ne faut pasconfondre l'objet des sciences, et la nature des sciences.

Ce n'est pas parce que les sciences peuvent avoirplusieurs objets – cela est normal, dès lors que la science cherche à rejoindre le monde empirique, elle diversifieforcément ses objets d'étude – que sa nature est plurielle.

L'erreur consiste dans le fait que les hommes ont diviséla science en se basant non pas sur son origine et sa nature, mais sur son objet.

La science est donc une et indivisible parce qu'elle vient de la raison, de l'entendement ; elle est une sagesse, et ce simple fait empêche de la diviser. ● Si la science nous semble parfois recouvrir une trop grande diversité d'objet et devoir nécessiter de ce fait une division en plusieurs disciplines, c'est parce que nous sommes trompés par les objets.

Les objets sont différents,mais la méthode et l'outil de l'analyse – la raison – sont uniques.

Descartes prend un exemple : il est possible decroire que nous avons affaire à plusieurs objets différents en mettant un seul et même objet sous une lumièredifférente, ou en l'éclairant sous des angles divers.

Il en va de même pour la science, ses approches sont diverses,elle éclaire à chaque fois l'objet de manière différente, mais elle est une et indivisible, parce que son origine est une. ● Pour Descartes, le fait de vouloir tout catégoriser revient à appauvrir la science.

En effet, en étudiant un objet sous un seul aspect, on n'acquiert pas une connaissance complète et suffisante de l'objet.

Ceci sans compterque diviser la science en chimie, mathématique, biologie et physique limite l'esprit.

« Il n'est pas besoin d'imposer debornes à l'esprit ».

Il va de soit que Descartes a certainement un exemple précis en tête lorsqu'il écrit ces lignes.Son but est de montrer comment les disciplines doivent se mélanger parce qu'elles appartiennent toutes à une seuleet même science, qu'elles forment la science, et que connaître réellement un objet n'est pas possible par le biaisd'un seul domaine.

Ils sont complémentaires. Il est possible de prendre un exemple cartésien, celui des animaux-machines.

Lorsque Descartes tente de comprendre le fonctionnement de l'organisme vivant, il ne se cantonne pas à la biologie, il cherche à utiliser lascience dans son ensemble : il utilise la physique et les lois de la mécanique.

En effet, lorsqu'il compare le cœur àune pompe, ou les artères à des tuyaux, il utilise des domaines différents et complémentaires.

Rapprocher lesdomaines a donc une portée heuristique. Conclusion : Descartes montre donc dans ce texte comment la science pour avancer et continuer de faire desdécouvertes doit parcourir tous les domaines, de la physique à la mécanique en passant par les mathématiques.

Iln'en va pas de la science comme de l'art, il n'est pas possible de travailler dans une saule direction au dépend desautres.. »

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