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Descartes: La vérité comme lumière naturelle

Publié le 03/01/2004

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Le problème de la vérité semble donc se réduire à une question de méthode. Si la faculté ne fait défaut chez personne, la lumière naturelle ou la raison étant identique en chacun, son application doit être réglée. La logique, la géométrie et l'algèbre, trois sciences vraies, peuvent servir de modèle pour établir une méthode universelle permettant de s'acheminer sans peine sur la voie de la vérité, à la condition de les débarrasser de leur superflu et de leurs défauts. La logique est en effet embarrassée de nombreux syllogismes qui ne nous apprennent rien que l'on ne sache déjà. Le syllogisme explique ou développe la connaissance, mais ne l'étend d'aucune manière. La géométrie, limitée à la considération des figures dans l'espace, \"exerce l'entendement en fatiguant beaucoup l'imagination\". Enfin l'algèbre, outre qu'elle traite de \"matières fort abstraites qui ne semblent d'aucun usage\", est trop dépendante des règles et des chiffres pour ne pas être parfois confuse et obscure. Il suffit de tirer de ces trois disciplines un petit nombre de règles pour établir une méthode universelle de la vérité qui servira en tous les cas, à la condition qu'on s'attache à les respecter scrupuleusement. La première règle est celle de l'évidence : \"ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle\". Pour cela il faut éviter la précipitation et la prévention. La précipitation est une impatience qui nous fait juger ou conclure trop tôt ; et la prévention est un parti pris ou un préjugé qui fait obstacle à la considération rationnelle d'un problème, ou encore une disposition d'esprit affective ou sentimentale qui nous pousse sans raison d'un côté plutôt que de l'autre, avant même que nous ayons soigneusement examiné la question. 

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