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Désir et plénitude ?

Publié le 08/02/2004

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Pour Descartes, perceptions, sentiments, émotions sont des « passions ». Cependant précise le philosophe que le terme de « passion » désignera pour lui surtout es émotions car « parmi toutes les pensées de l'âme, les passions sont celles qui l'agitent et l'ébranlent le plus fort ». En fait les six passions fondamentales citées par Descartes : l'admiration, l'amour, la haine, le désir, la joie et la tristesse sont des réactions affectives de l'individu à certains objets et renvoient aux besoins et aux tendances. Pour tous les moralistes du XVII ième, les passions désignent les « appétits » de l'être vivant. Plus profondément, la recherche de la plénitude qui s'alimente du désir comme manque ne témoigne-t-elle pas d'une volonté implicite, cachée à la conscience de celui-là même qui désire, d'échapper à sa condition mortelle et temporelle ? Le désir de plénitude ne nous fait pas simplement souffrir, il nous amène à nous représenter autre que nous ne sommes (c'est-à-dire marqués par la finitude), et à entretenir en nous ce que Ferdinand Alquié, disciple de Descartes, appelle Le désir d'éternité. Il nous trompe encore sur la réalité de l'objet de notre désir : ne plus vouloir faire qu'un avec l'objet aimé - particulièrement dans la relation amoureuse - revient à nier et la condition de l'aimé (qui n'est pas moi) et la condition de l'amour (qui n'est pas possession). La passion s'empare de l'intelligence, de l'imagination. Elle nous attache à des objets souvent médiocres qu'elle recouvre de prestiges illusoires. Par là, elle semble nous déposséder de notre self-control, nous entraîner à des actes dont nous ne cessons réellement d'être maîtres.

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