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Le désir est recherche de signes ?

Publié le 12/02/2004

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Elle se prouve par la force de négation. Pourtant, la liberté au sens positif serait celle d'une égalité à soi dans l'altérité, une identité de son soi reconnu dans un autre soi, une liberté présente dans la réalité même. Le serviteur n'a pas de soi : son soi est un autre soi, c'est celui du maître, dans lequel il s'aliène, tout en gardant l'intuition que son soi essentiel est ailleurs, qu'il lui échappe. Le maître a l'intuition que le Je du serviteur est supprimé, et que sa propre volonté s'incarne et se conserve dans "son" serviteur. Craignant son maître, celui-ci n'a pas de volonté propre : elle est au service de son maître, par le travail et les services qu'il lui rend. Mais le travail est précisément ce par quoi le serviteur va s'affranchir de son maître. Aliéné dans sa volonté et son désir, il réalise son propre soi par ses oeuvres : il élabore, façonne, transforme la réalité extérieure qui devient son produit, sa chose, son individualité même. Le serviteur gagne finalement son indépendance grâce et par devers le maître qui lui a aliéné l'inessentiel (le désir autonome et la volonté) pour lui laisser l'essentiel : la possibilité de se réaliser par le travail, et de gagner ainsi à l'égard du monde une indépendance et une autonomie que le maître ne connaît pas, puisqu'il dépend pour sa part - sa subsistance, l'organisation de la vie matérielle, la prévision des ressources - du travail, ainsi que de la connaissance et du savoir-faire acquis du serviteur. 2. Désir, images et langageLe désir se nourrit de représentations.

« connaissance et du savoir-faire acquis du serviteur. 2.

Désir, images et langageLe désir se nourrit de représentations.

Il peut se tourner vers des fantasmes, se satisfaire de mots (que l'on songe àl'importance de la déclaration d'amour) ou de plaisirs imaginaires.

Freud emploie le terme de pulsion pour rendrecompte de la réalité du désir et le distinguer du besoin, qui est une tendance vers un objet réel.

Le désir réagit àdes signes : l'interdit, autant que l'invitation, peut faire naître en moi un désir (celui de la transgression). • Lévi-Strauss indique ce qui lui semble être le critère de la culture : « Partout où la règle se manifeste, nous savons avec certitude être à l'étage de la culture. » Mais les règles institutionnelles qui fondent la culture sont particulières et varient d'une société à l'autre.

On peut donc affirmer que l'universel, ce qui est commun à tous les hommes, et la marque de leur nature.

C'est donc ce double critère de la norme (règle) et del'universalité qui permet –dans certain cas- de séparer les éléments naturels des éléments culturels chez l'homme : « Posons donc que tout ce qui est universel chez l'homme relève de la nature et se caractérise par la spontanéité, que tout ce qui est astreint à une norme appartient à la culture etprésente les attributs du relatif et du particulier. » Mais ce double critère posé, nous nous trouvons confrontés avec un fait unique en son genre : la prohibition de l'inceste.

Celle-ci, en tant qu'institution relève de la règle et donc de la culture.

Mais, en même temps, elle est un phénomèneuniversel et semble donc relever de la nature.

Une contradiction donc, un mystère redoutable : « La prohibition de l'inceste possède, à la fois, l'universalité des tendances et des instincts, et le caractère coercitif des lois et des institutions. » En effet, l'interdiction de l'inceste, en empêchant la toute-puissance du désir de se fixer sur la mère, oblige l'enfanta sortir de son infantilisme et à tourner son désir vers d'autres objets.

Et par là même de devenir un homme.On le voit l'interdit peut donc être à la fois un obstacle pour le désir (interdit de l'inceste) et un encouragement pourle désir (possibilité de désirer d'autres femmes) • Il en est de même sur le plan social et politique, une société dans laquelle aucun interdit ne viendrait contrer ledésir ne serait plus une société, on retomberait l'état de nature décrit par Hobbes comme un état de guerre de touscontre tous: « Il apparaît clairement par là qu'aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun quiles tient en respect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, et cette guerre est la guerre de chacuncontre chacun.

» (Le Léviathan) • D'après Freud, la socialisation et la créativité culturelle et artistique sontpossibles parce qu'une partie de la libido est détournée de son butprimitivement sexuel et sublimée vers d'autres buts socialement valorisés. La sublimation est une des notions qui ont le plus retenu l'attention en dehorsmême de la psychanalyse parce qu'elle semble susceptible d'éclairer lesactivités dites « supérieures », intellectuelles ou artistiques.

Pour cette raisonmême, sa définition est incertaine, chez Freud lui-même, parce qu'elle faitappel à des valeurs extérieures à la théorie métapsychologique.

Le mot mêmeévoque bien entendu la grande catégorie morale et esthétique du sublime,mais aussi la transformation chimique d'un corps quand il passe de l'état solideà l'état gazeux.

Peut-être pouvons-nous en tirer l'idée d'élévation depuis lesbas-fonds (sexuels ?) de l'âme jusqu'à ses expressions les plus élevées.

Lapsychanalyse ferait alors le mouvement inverse de celui que lui assignaitFreud quand il choisissait comme épigraphe à L'interprétation des rêves, levers de Virgile dans l'Énéide : « Flectere si nequeo superos, Acherontamovebo » (« Si je ne peux fléchir les dieux d'en haut, j'ébranlerai ceux del'enfer »).

Freud va jusqu'à utiliser l'expression paradoxale de « libidodésexualisée », éloignée des buts et objets sexuels.

Notons cependant quece n'est pas « l'instinct sexuel » unifié qui est ainsi sublimé.

La sublimation estessentiellement le destin des pulsions partielles, c'est-à-dire celles dontl'issue aurait pu être la perversion ou la névrose.

Freud n'a guère précisé ledomaine de la sublimation en dehors des activités scientifiques ou artistiques.

Dans le Malaise dans la civilisation ilsemble lui rattacher les activités professionnelles quand elles sont librement choisies.

D'autre part, il considèrecomme une forme de sublimation les formations réactionnelles c'est-à-dire ces barrières élevées contre les pulsions,consolidées pendant la période de latence par l'éducation, mais qui tirent leurs forces de la libido elle-même.

Ainsi seforment les traits de caractère : « Ainsi l'entêtement, l'économie, le goût de l'ordre découlent-ils de l'utilisation del'érotisme anal.

L'orgueil est déterminé par une forte disposition à l'érotisme urinaire » (Trois essais, p.

190).

Leprocessus de la sublimation ne nous propose pas seulement une esquisse de caractérologie, mais plus généralementencore de la vie éthique : « C'est ainsi que la prédisposition perverse générale d e l'enfance peut être considéréecomme la source d'un certain 'nombre de nos vertus dans la mesure où, par formation réactionnelle, elle donne lebranle à leur élaboration »(ibid., p.

190).Cependant le texte principal sur la sublimation reste Un souvenir d'enfance de Léonard de Vinci (1910).

Le souvenirest le suivant : « Je semble avoir été destiné à m'occuper tout spécialement du vautour, écrit Léonard, car un despremiers souvenir d'enfance est qu'étant au berceau, un vautour vint à moi, m'ouvrit la bouche avec sa queue etplusieurs fois me frappa avec sa queue entre les lèvres ».

Bien entendu ce récit peut n'avoir aucune objectivité etêtre une reconstruction.

Or Freud ne dispose que d'un matériel fort réduit pour interpréter cet unique souvenird'enfance : quelques éléments biographiques peu sûrs, des textes et des dessins des fameux Carnets et enfinsurtout l'oeuvre artistique.

En fait Freud s'appuie sur la symbolique dégagée par l'expérience psychanalytique et surla symbolique des légendes et des mythes (en particulier de l'Égypte ancienne concernant le vautour).

D'emblée il. »

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