Devoir de Philosophie

Etre raisonnable est-ce renoncer à ses désirs

Publié le 21/03/2004

Extrait du document

S'il faut manger quand on a faim, se désaltérer quand on a soif, et s' «il faut avoir tous les autres désirs, pouvoir les satisfaire, et y trouver du plaisir pour être heureux «, comme l'affirme Calliclès, on en vient à poser que «c'est vivre heureux quand on a la gale et envie de se gratter, de se gratter à son aise et de passer sa vie à se gratter« (ibid., p. 238).

■ Autrement dit, selon Socrate, on ne doit pas mettre tous les désirs sur le même plan. L'agréable n'est pas forcément bon, il y a des plaisirs bons et des plaisirs mauvais. N'est souhaitable et raisonnable que la satisfaction de certains désirs. Il est raisonnable de renoncer à certains désirs.

■ Plus précisément, souhaiter satisfaire certains désirs, nos passions par exemple, c'est ignorer qu'une telle satisfaction est impossible. Il y a des désirs sans limite, insatiables, qu'on ne peut pas plus contenter qu'on ne peut «remplir des tonneaux percés avec un crible troué de même« (ibid., p. 237).

Faut-il vouloir satisfaire la totalité de ses désirs ? Ou faut-il, au nom de la raison, renoncer à les satisfaire ? La réponse première nous placerait du côté de l'hédonisme absolu: pour être heureux, il ne faut renoncer à aucun de ses désirs. Toutefois, cette vie ne risque-t-elle pas de nous mener du côté de la débauche et de la décadence ? En effet, nous avons souvent l'impression que lorsqu'on désir très fort quelque chose, nous agissons n'importe comment, contre notre propre volonté : le désir décide, nous dépendons de lui. On ressent le désir comme un manque intense, c'est d'ailleurs comme un manque que Platon définit le désir : il explique que « quand on ne sait pas qu'on manque d'une chose, on ne la désir pas«. Par exemple, lorsqu'on désir un objet qui coûte cher et que l'on n'a pas un budget assez large pour se le payer, nous sommes capables en seulement quelques secondes de décider de se l'acheter quand même; ce qui est tout à fait déraisonnable et qui nous donne ensuite, après le moment de la satisfaction, un sentiment de culpabilité, d'insatisfaction de nous-même, de désillusion ! On sent bien là toute la déraison du désir. Le désir est en lui-même et par lui-même dé - raisonnable, notamment par rapport à son insatiabilité et à la frustration qu'il procure au final.

 

  • 1. La franchise de Calliclès
  •  2. Satisfaire, maîtriser ou renoncer à ses désirs ?

  a) Objections de Socrate à Calliclès b) Un idéal moral : limiter ses désirs  

  • 3. La raison ne saurait ni approuver ni condamner les désirs

  a) La critique humienne b) La raison ne peut s'opposer aux désirs c) La raison ne peut juger les désirs.

« L'homme est effectivement un être de désir pour Spinoza, contrairement à Platon, il refuse de définir le désir à partir de l'objet désiré dont il serait l'expression du manque.

Pour Spinoza, le désirest l'essence même de l'homme (ceci est d'ailleurs en désaccord avecDescartes qui pense que l'essence de l'homme est la raison).

C'est-ce quipermet à l'homme d'exprimer son degré de puissance, d'exprimer sa proprenature, d'être ce qu'il est, dans une volonté de développement etd'épanouissement de soi.

Ainsi, le rapport objet désiré/désir est tout autre.D'après Spinoza, « Ce n\'est parce que nous jugeons qu'une chose est bonneque nous la désirons, mais c\'est parce que nous la désirons que nous lajugeons bonne».

Ainsi, ce qui rend les objets désirables à nos yeux n'est pasdans les on jets désirés, mais en nous-mêmes, par le fait qu'ils nous servent àexprimer notre degré de puissance.

Désirer permet donc à l'homme d'étendrepleinement ses capacités.

L'homme cherche donc réaliser son essence et àl'augmenter, ce qui donne une dynamique, une puissance à la vie de l'homme.Mais, cette théorie pose problème puisqu'on a vu que le désir a un impactparfois négatif sur la vie de l'homme. III/ Faut-il donc peut-être se pencher sur ce que désir vraimentl'homme ? En effet, le désir n'est un désir que si nous rêvons de l'objet (matériel ou non) de satisfaction, il faut qu'il nous manque vraiment, ce doitêtre ressenti comme une véritable frustration; sinon ce n'est qu'une banale envie.

Le désir s'exprime sur le long terme et peut donc être inconscient; on comprend bien là notre impossibilité decontrôle, de maîtrise sur le désir.

Et ce qui donne à l'homme de tels sentiments, c'est son désir de reconnaissancedans laquelle il pense pouvoir exprimer pleinement son essence, son degré de puissance.

Pour cela, l'homme vapasser par un désir de connaissances.

Il ne peut donc pas vivre en se contentant des désirs liés aux besoinspurement naturels.Nous avions donc un doute sur le degré de raison des désirs, mais en fait, la raison elle-même est désir.

La raisonest la faculté de connaître, de juger, c'est une faculté intellectuelle, et pour pouvoir connaître ou juger encore faut-il avoir les capacités pour.

Or, c'est ce que désir l'homme.

Ainsi, l'homme désir être raisonnable et par conséquent,on peut dire qu'il n'y a que la raison (elle-même un désir) et la volonté qui permettent de rendre chaque désirraisonnable.

àŠtre raisonnable, ce n'est donc pas renoncer aux désirs, mais c'est les éclairer. Conclusion : L'homme est à la fois un être désir et un être de raison.

La volonté lui permet de concilier les deux, c'est pourquoil'homme est parfois fort et parfois faible face à ses désirs.

Des désirs que l'homme a dans l'objectif de se réaliser, deréaliser son essence qu'il cherche toujours à faire évoluer pour atteindre la raison et trouver sa place dans lasociété.

Le tout est un juste équilibre qui s'acquiert peu à peu. Sujet désiré en échange : Que deviendrait une société sans artistes? 1.

La franchise de Calliclès Dans le Gorgias de Platon, Socrate félicite le sophiste Calliclès en ces termes : «La franchise de ton exposé,Calliclès, dénote une belle crânerie : tu dis nettement, toi, ce que d'autres pensent mais ne veulent pas dire [...].Tu soutiens qu'il ne faut pas gourmander ses désirs, si l'on veut être tel qu 'on doit être, mais les laisser grandirautant que possible et leur ménager par tous les moyens la satisfaction qu'ils demandent et que c'est en cela queconsiste la vertu.- (Trad.

Chambry, CF., p.

236). Ainsi pour Calliclès : a) En un sens, les hommes ne souhaitent pas renoncer à leurs désirs.

Tous ne l'avouent pas.

Certains affirmentmême le contraire.

C'est que, «ne pouvant fournir à [leurs] passions de quoi les contenter, [ils font] l'éloge de latempérance et de la justice à cause de leur propre lâcheté ».

Ils ont honte, ils veulent «cacher leur propreimpuissance» {ibid., p.

235).. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles