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Désire-t-on cela seulement que désirent les autres ?

Publié le 18/01/2004

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Le désir se définit comme un mouvement qui nous porte vers un objet que l’on se représente comme une source de satisfaction. Il partage une caractéristique commune avec le besoin, qui est d’être manque de ce que l’on n’a pas. Mais tandis que le besoin est limité par sa propre satisfaction, le désir semble lui inextinguible (on peut désirer de l’argent, en avoir, et en désirer plus encore, indéfiniment, tandis que l’homme qui a besoin de boire cesse d’en avoir besoin lorsqu’il a étanché sa soif). Dès lors comment rendre compte de ce caractère inépuisable du désir ? On peut penser que si le désir visait réellement un objet déterminé, il se rapprocherait du besoin, et serait comme lui limité (par la possession de l’objet, qui y mettrait un terme). Dès lors ne faut-il pas considérer que le désir est aiguillonné par un troisième terme, le désir des autres,  qui viendrait sans cesse relancer pour le sujet la poursuite de l’objet ? Mais comment concevoir ce rapport à trois termes ? On peut tout d’abord l’envisager comme concurrence des désirs vis-à-vis d’un même objet, et il conviendra alors d’expliquer la genèse et le sens d’une telle concurrence. Mais une telle représentation du désir suppose toujours que l’objet du désir, même s’il est déterminé par le désir de l’autre, précède le désir du sujet, réduit de ce fait à une forme de passivité. Or n’est-ce pas manquer la positivité du désir comme expression de la puissance de l’homme ? De plus si le désir ne se déploie que dans un rapport à trois termes impliquant le désir de l’autre, faut-il considérer que c’est l’objet désiré par l’autre ou le désir même de l’autre, que le désir désire ?

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