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Désirer et vouloir ?

Publié le 06/02/2004

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Car, s'occupant sans cesse à considérer les bornes qui leur étaient prescrites par la nature, ils se persuadaient si parfaitement que rien n'étoit en leur pouvoir que leurs pensées, que cela seul était suffisant pour les empêcher d'avoir aucune affection pour d'autres choses ; et ils disposaient d'elles si absolument qu'ils avoient en cela quelque raison de s'estimer plus riches et plus puissants et plus libres et plus heureux qu'aucun des autres hommes, qui, n'ayant point cette philosophie, tant favorisés de la nature et de la fortune qu'ils puissent être, ne disposent jamais ainsi de tout ce qu'ils veulent. »   II. Le désir indomptable Cette nature irrationnelle du désir peut amener à trancher de manière beaucoup plus abrupte entre désir et volonté, en faisant du désir une force bestiale et indomptable, qu'il faut modérer autant que possible avec la force de la volonté : désir et volonté s'opposent alors finalement l'un à l'autre. Platon, République « SOCRATE - Parmi les plaisirs et les désirs non nécessaires, certains me semblent illégitimes ; ils sont probablement innés en chacun de nous, mais réprimés par les lois et les désirs meilleurs, avec l'aide de la raison, ils peuvent, chez quelques-uns, être totalement extirpés ou ne rester qu'en petit nombre et affaiblis, tandis que chez les autres ils subsistent plus forts et plus nombreux. ADIMANTE - Mais de quels désirs parles-tu ? SOCRATE - De ceux, répondis-je, qui s'éveillent pendant le sommeil, lorsque repose cette partie de l'âme qui est raisonnable, douce, et faite pour commander à l'autre, et que la partie bestiale et sauvage, gorgée de nourriture ou de vin, tressaille, et après avoir secoué le sommeil, part en quête de satisfactions à donner à ses appétits. Tu sais qu'en pareil cas elle ose tout, comme si elle était délivrée et affranchie de toute honte et de toute prudence. Elle ne craint point d'essayer, en imagination, de s'unir à sa mère, ou à qui que ce soit, homme, dieu ou bête, de se souiller de n'importe quel meurtre, et de ne s'abstenir d'aucune sorte de nourriture ; en un mot, il n'est point de folie, point d'impudence dont elle ne soit capable. ADIMANTE -Tu dis très vrai. »     III.

Un point de départ à discuter : il est possible de songer, en première analyse, à la dépréciation du désir par rapport à la volonté. Sans que le désir soit nécessairement une volonté affaiblie, il convient de s'interroger sur ce qui peut manquer au désir pour rejoindre la volonté.

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