Devoir de Philosophie

DÉSOBÉIR PEUT-IL ÊTRE UN DEVOIR ?

Publié le 15/03/2004

Extrait du document

En l'espace de 20 minutes , il était réduit à l'état de loque parcourue de tics, au bord de la crise de nerfs . Il tirait sans cesse sur le lobe de ses oreilles et se tordait les mains. A un moment il posa sa tête sur son poing et murmura "Oh mon dieu , qu'on arrête !" Et pourtant il continua à exécuter toutes les instructions de l'expérience et obéit jusqu'à la fin." Trois semaines plus tard , quand les professeurs était convoqués pour s'expliquer sur leurs comportements sadiques , il rejetaient immanquablement la faute sur l'autorité scientifique . Ils n'avaient fait qu'obéir aux ordres et rien de plus ! Ils n'avaient rien à se reprocher. Désobéissance dans certaines circonstances- La nature de la loi prévoit la désobéissance : tout interdit ouvre la possibilité de sa transgression. La loi va de pair avec la liberté. Comment passer de cette possibilité théorique à une possibilité réelle sans offenser la raison ? - Dans certaines circonstances, il y aurait suspension de l'obligation habituelle (le médecin qui ment au malade incurable : sa désobéissance au devoir de vérité se justifie par le souci de ne pas faire souffrir moralement, et inutilement). C'est alors e respect de la personne qui dirige la désobéissance.

« LA SOUMISSION LIBREMENT CONSENTIE En 1963, à l'université de Yale, Stanley Milgram organise une des premières expériences de psychologiesociale sur le concept de soumission à l'autorité.

Ses conclusions sont édifiantes...

Posez vous laquestion, en qui reconnaissez vous l'autorité ?Cette expérience historique de psychologie sociale date de 1963 et a été mise en image dans le film " Icomme Icare " avec Yves Montand.

On peut aussi la retrouver dans le "petit traité de manipulation àl'usage des honnêtes gens" de Beauvois et Joule. Tout commence par une petite annonce publiée par voie de presse :" Laboratoire de l'université X recherche volontaires pour participer à une expérience sur la mémoire .Rémunération 50 Francs de l'heure " Lorsqu'un volontaire se présente au laboratoire, on lui explique qu'iltombe bien car un autre volontaire est déjà arrivé juste avant lui .

Le laboratoire a justement besoin dedeux personnes , une pour jouer le rôle du professeur et l'autre pour jouer le rôle de l'élève.

Les deuxvolontaires font rapidement connaissance en attendant d'être convoqués par Milgram, le psychologue quiorganise l'expérience.

Celui ci leur explique qu'ils vont participer une expérience destinée à vérifier leseffets de la punition sur l'apprentissage et la mémoire.

Le rôle du professeur est simple .

Il suffit de lire àl'élève une liste de 50 paires de mots du genre : Le ciel gris, Le chien jaune, Le chat vert etc... L'élève devra mémoriser les associations de mots et ensuite répondre correctement aux questions duprofesseur.

Si le professeur dit " le nuage ", l'élève devra répondre " noir " En cas d'erreur , le professeurdevra administrer à l'élève , une punition sous la forme d'une petite décharge électrique.

le voltage desdécharges augmentant avec le nombre d'erreurs.Il est procédé à un faux tirage au sort et l'on demande à la personne qui s'est présentée de jouer le rôledu professeur. En fait , celui qui doit jouer le rôle de l'élève est un complice de Milgram car le but réel de l'expérience estd'étudier la soumission à l'autorité (soumission librement consentie chez Beauvois et Joule) et non leseffets de la punition sur la mémoire.

On installe donc "l'élève" sur une fausse chaise électrique mais le"professeur" n'en sait rien.

Il pense que tout est réel .

"L'élève" qui est un acteur spécialement choisi pourson aptitude à faire semblant de recevoir de vraies décharges électriques fait mine de s'inquiéter quandon l'attache sur la chaise et demande si les chocs électriques risquent de lui faire mal.

On lui répond quela douleur sera supportable mais que c'est nécessaire pour le bon déroulement de l'expérience et l'on faitpasser le professeur derrière un pupitre comportant des curseurs gradués de 25 volts en 25 Volts.

Despetits panneaux sont inscrits au dessus des séries de curseurs :" choc léger ", " choc moyen ", " chocviolent ", " choc extrêmement violent " , " choc dangereux " , " choc très dangereux " , " mort ! "Milgram qui représente l'autorité scientifique en blouse blanche demande alors au professeur decommencer la lecture des associations de mots.

Une fois que la liste a été mémorisée par l'élève , leprofesseur commence à poser les questions. A partir d'un moment , l'élève se trompe obligatoirement car mémoriser 50 associations de mots en uneseule lecture est quasiment impossible.Milgram qui supervise l'expérience demande donc au professeur d'administrer la punition à l'élève, audépart 25 volts mais au fur et à mesure des nombreuses erreurs de l'élève, les décharges qui deviennentde plus en plus fortes commencent à faire crier l'élève de douleur.Il veut savoir jusqu'où celui qui joue le rôle du professeur va accepter de torturer un inconnu sousprétexte qu'une autorité scientifique lui en donne l'ordre .

L'élève va supplier le professeur d'arrêterl'expérience tandis que l'expérimentateur va lui ordonner de continuer .

Même lorsque l'élève simulera lecoma ! Milgram ordonnera d'assimiler cela à une mauvaise réponse et demandera au professeur decontinuer l'expérience.Le professeur devra faire un choix ..

désobéir à l'autorité ou continuer jusqu'à la mort de l'élève.

Lesrésultats sont effrayants ! Sur 40 personnes testées tout niveau social confondu , 67% des professeursont étés jusqu'à la mort de l'élève.Le reste a abandonné l'expérience vers 300 volts quand l'élève simulait le coma ! Aucun d'eux n'a abandonné quand l'élève hurlait de douleur .

Bien sur , ce n'est pas de bon coeur qu'ilsont poussés les curseurs jusqu'à la mort simulée de l'élève attaché sur la chaise électrique .

Milgram le ditlui même " J'observai un homme d'affaires équilibré et sur de lui entrer dans le laboratoire le sourire auxlèvres .

En l'espace de 20 minutes , il était réduit à l'état de loque parcourue de tics, au bord de la crisede nerfs .

Il tirait sans cesse sur le lobe de ses oreilles et se tordait les mains.

A un moment il posa satête sur son poing et murmura "Oh mon dieu , qu'on arrête !" Et pourtant il continua à exécuter toutes lesinstructions de l'expérience et obéit jusqu'à la fin." Trois semaines plus tard , quand les professeurs étaitconvoqués pour s'expliquer sur leurs comportements sadiques , il rejetaient immanquablement la faute surl'autorité scientifique .Ils n'avaient fait qu'obéir aux ordres et rien de plus ! Ils n'avaient rien à se reprocher. Désobéissance dans certaines circonstances- La nature de la loi prévoit la désobéissance : tout interdit ouvre la possibilité de sa transgression.

La loiva de pair avec la liberté.

Comment passer de cette possibilité théorique à une possibilité réelle sans. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles